une maison de prière.

Pascal COLLET
20 septembre 2009

une maison de prière.

Nous lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre sept, les versets 14 et 15, et dans l’Évangile de Luc, au chapitre 19, les versets 45 et 46.

Dans ces deux textes, il est question du « temple édifice », le lieu de rassemblement dédié à Dieu. Dans notre optique chrétienne, nous ajoutons la notion du « chrétien temple » puique le Nouveau Testament nous précise effectivement que le Seigneur vient habiter dans le coeur de ceux qu’ Il a rachetés. Il y a sans aucun doute une concordance entre la vie de prière du « chrétien temple », et la vie de prière dans l’édifice. Dans les deux cas, il nous faut souhaiter que la « maison » soit une maison de prière. Certes, sans exclusivité ! Jésus ne nous invite-t-Il pas à prier dans notre chambre ?

Comment cette maison sera-t-elle une maison de prière ?

D’abord, et c’est là le plus important, elle le sera par la relation personnelle des chrétiens avec Dieu, car c’est cette relation qui explique, produit et nourrit la vie de prière. Je ne parle pas ici de la prière du malheureux qui peut monter vers Dieu à l’occasion, mais bien de l’expression normale, courante,  spontanée de notre relation avec Dieu. Cette relation se concrétisera en «toutes sortes de prières » : remerciements et louanges, car notre coeur est encore touché par Son grand amour, Sa puissante de miséricorde, Son glorieux salut. Elle se concrétisera également en confession, car, écoutant Sa parole et sensible au Saint Esprit, nous n’enfouirons pas nos fautes mais les amèneront à la lumière, pour que tout soient purifié par le sang de Jésus. Elle se manifestera également dans l’intercession, notre coeur pressé par la gloire de Dieu, nous présenterons nos besoins au Seigneur.

Je pose maintenant une question : Dieu est présent dans nos rassemblements. Quel message lui envoyons-nous quand nous gardons le silence à Son égard, et que, à peine le culte terminé nous entrons dans des conversations avec notre prochain, conversations qui sont quelquefois des bavardages ? Non que je mette sur le même plan la prière adressée à Dieu et le bavardage, mais il y a quand même quelque chose de dérangeant dans ce parallèle. Voilà comment on peut l’expliquer : nous avons des relations « horizontales » avec notre prochain, et ces relations se concrétisent entre autres par des paroles. Mais alors qu’en est-il de notre relation « verticale », avec Dieu ? Pourquoi ce qui est si évident avec notre prochain ne l’est-il plus avec notre Dieu ? Veillons intensément sur la qualité de notre relation personnelle avec Lui.

La maison sera une maison de prière par l’expression de celle-ci. En réponse à la question des disciples pour qu’Il les enseigne à prier, Jésus leur répond : « quand vous priez, dites… ». La prière biblique est essentiellement une prière parlée. Certes, le psalmiste disait : « reçoit favorablement les paroles de ma bouche et les sentiments de mon coeur », traduit ailleurs par l’expression : « la méditation de mon coeur en Ta présence ».Mais il n’en demeure pas moins que « l’organe » de la prière est bien la bouche,exprimant les dispositions d’un coeur vrai.

Quels sont les silences de la Bible ? « Pour toi, le silence est louange ». Ainsi s’exprimait le psalmiste. Lui qui connaissait le coeur de Dieu savait comme nous, qu’il est des silences chargés de la présence de Dieu, et que ces silences sont réellement des expressions. À côté de cela, nous voyons à plusieurs reprises dans les Ecritures un silence qui est celui du malaise, de la culpabilité. Une expression revient quelquefois : avoir la bouche fermée. Notez bien les mots : la bouche fermée ! Le prophète Élie vient de dire au peuple quelque chose de très simple (1 Rois 18/21), et le peuple ne répond rien ! Certains de nos silences viennent de là. Mais à force de connaître le malaise par la révélation claire de la parole de Dieu et de ne pas le traiter comme il convient, c’est notre communion avec Dieu qui dépérit. Il faut savoir confesser pour retrouver la paix et la joie du Saint Esprit, et la fraîcheur d’un coeur visité par Dieu.

La maison sera une maison de prière, quand tout sera fait pour encourager la prière personnelle des chrétiens. Nous voulons organiser cela au mieux. Permettez-moi ici de vous dire ma conviction que la mode de « l’animation de la louange » avec moult chants, n’est pas une progression mais une régression. C’est bien le Saint Esprit agissant dans notre esprit qui doit être l’animateur divin, et alors pas besoin de « trucs », de méthodes.

Enfin, on peut souhaiter que les prières offertes dans la maison de prière soit comme l’écrit Paul aux Ephésiens, faites par l’esprit, c’est-à-dire, inspirées et motivées par Lui. Je pense toujours au Psaume 39 verset 4 en rapport avec la prière par l’Esprit : « mon coeur brûlait au dedans de moi, un feu intérieur me consumait, et la parole est venue sur ma langue ». Voilà la prière par l’Esprit.

L’intention de Dieu avec Sa maison était et est toujours claire : qu’elle soit une maison de prière. Jésus le rappelle, des siècles après Salomon, mais Il ajoute : « mais vous, vous en avez fait… ». Qu’allons nous en faire ? Que va devenir cette maison ? Y trouvera-t-on encore « toutes sortes de prières » ? Alors que le temps est au relâchement, à la frivolité, au spectacle, ne trahissons pas l’intention de Dieu. Veillons à la qualité de notre communion avec lui.