un homme fidèle, qui le trouvera ?

Pascal COLLET
30 mai 2010

un homme fidèle, qui le trouvera ?

Nous lisons dans le livre des Proverbes, au chapitre 20 et au verset six. L’homme fidèle ne semble donc pas être courant… pour autant, quelques textes du Nouveau Testament vont nous rappeler que les apôtres avaient trouvé de ses hommes fidèles. 1 Corinthiens 4/17; Ephésiens 6/21; Colossiens 1/7; 4/9; 1 Pierre 5/12; 3 Jean 5. Ainsi, parmi les « fidèles » (autre au nom des chrétiens), Paul, Pierre et Jean avait trouvé des hommes fidèles. Allons un peu plus loin en ajoutant trois autres lectures : 2 Corinthiens 7/16; 2 Thessaloniciens 3/4; Philémon 21. Concernant le texte de la deuxième épître aux Corinthiens, il faut bien préciser qu’une telle confiance n’a pas toujours existé. Bien des textes de la première épître nous montrent les tensions, les divergences entre Paul et les Corinthiens. Mais, au chapitre sept de la deuxième épître, la tristesse selon Dieu a amené les chrétiens de Corinthe à la repentance, et cette repentance a changé leur rapport avec l’apôtre Paul.

Ces trois derniers textes nous rappellent que le fidèle c’est celui qui est digne de confiance, celui sur qui on peut compter. Le texte des Proverbes au chapitre 11 et au verset 13 parle de « l’esprit fidèle ». Il s’agit donc bien la d’un certain caractère qui englobe bien sûr la fidélité à Dieu (c’est-à-dire l’obéissance à Sa Parole) mais pas seulement : le fidèle l’est bien sûr à Dieu, mais il développe sur ce socle  une attitude intérieure qui fait qu’on peut lui faire confiance. Avez-vous remarqué que c’est surtout dans ce second aspect que Paul, Pierre et Jean ont cité le nom de frères fidèles ? Ils avaient des tâches à accomplir, des informations à donner sur la situation de l’apôtre, où des enseignements bibliques à transmettre aux églises et pour cela il avait l’esprit fidèle. Pour les apôtres, cela signifiait sans aucun doute que ces frères fidèles étaient là, disponibles ; qu’ils ne seraient pas guidés dans leur mission par le désir de se mettre en avant, par leur intérêt, par des combats d’égo;que leurs paroles seraient claires, vraies, et qu’en tout ils s’acquitteraient honorablement de leur mission.

Quel renouveau n’y a-t-il pas dans cet esprit fidèle ! Et quel puissant repos ! Alors que nous vivons dans un monde où nous pouvons dire que tout homme est trompeur, un monde où la parole donnée  ne compte plus, ou même l’engagement formel est vite rendu caduc, un monde où l’égo décide de tout, où les sensations arbitrent au mépris des valeurs, quel puissant repos que d’être et de trouver des hommes fidèles, c’est-à-dire sur lesquels on peut compter. Dans le cercle chrétien, c’est une grande chose que de pouvoir dire : « je peux compter sur toi » (pour ce qui est bien évidemment). Je peux compter sur Dieu, car c’est la base de tout. Mais dans tous les autres domaines, c’est aussi un grand repos : dans le domaine sentimental avec l’engagement solennel du mariage, dans le domaine relationnel où nous ne craindrons plus alors de « mauvais coups », et bien sûr dans le domaine ecclésial: quel repos pour l’église de compter sur un pasteur fidèle à Dieu et au caractère fidèle, et quel repos pour le pasteur de compter sur les frères et soeurs. Tous les services à Dieu doivent être marqués de ce sceau, mais encore les engagements dans la vie de l’église, notre présence à ses rassemblements. Qui trouvera un homme fidèle ?

Ce caractère est constitué par quoi ? Pour répondre à cette question, pensons d’abord à Dieu. Quelques traits essentiels de ce qui constitue Sa fidélité : Il garde son alliance ; Il accomplit Sa Parole ; Il ne change jamais, il n’y a pas même l’ombre d’une variation chez Lui.

Et déjà là, que d’indications pour nous ! Avons-nous varié ? Je ne parle pas ici de la bonne évolution due à la transformation à la ressemblance du Christ, mais du reste ! Pourquoi varier sur la base d’une parole immuable ? Quelles sont les influences ? Et que dire de notre parole : est-elle d’or ? Notre oui est-il un vrai oui ? Le caractère fidèle eet fait de loyauté, de constance, d’intégrité tout cela reposant sur l’oeuvre de Dieu en nous. Laissez-moi pour finir vous relater cette histoire qui s’est produite pendant la première guerre mondiale dans les tranchées. Deux soldats servaient dans la boue, le péril, le froid, la misère. Jour après jour, nuit après nuit, assaut après assaut, mort après mort, ils échangeaient sur leurs vies respectives, sur leur passé, sur leurs espoirs une fois que la guerre serait finie, et tout cela avait fini par créer des liens particuliers entre eux Lors d’un assaut, l’un, appelons le Jim, tombe gravement blessé par un tir ennemi. L’autre, appelons-le Bill, réussi à retourner dans la tranchée. Entre les tranchées, Jim gisait seul alors que les bombardements et les tirs continuaient. Bill souhaitait  l’atteindre pour l’aider et le ramener, mais pendant un certain temps l’officier qui commandait refusa catégoriquement au regard des risques encourus. Puis, profitant que cet officier  avait le dos tourné, Bill bondit hors de la tranchée et au mépris du danger rejoint Jim pour le ramener en sécurité. Trop tard : son ami était mort. L’officier demande alors à Bill si cela avait valu la peine. Et Bill de lui répondre : « oui Monsieur. Les dernières paroles que Jim m’ a dites ont fait que cela en a valu la peine. Il m’a regardé et il m’a dit : je savais que tu viendrais ».

« Je savais que tu viendrais ». Ce n’est pas seulement une histoire d’amitié, mais le joyau dans cette histoire touche à la fidélité, à la confiance qu’on peut porter au prochain sans qu’elle soit déçue.

 Nous redisons avec l’épître aux Hébreux que Jésus a été fidèle à Celui qui l’ a établi. Fidèle à Dieu Son Père bien sûr, mais aussi avec ce caractère fidèle qui fait qu’Il a été et qu’Il est encore entièrement digne de confiance. Ne voulons-nous pas Lui ressembler ? Ah, qu’ Il nous transforme encore à Son image.