Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre de Ruth, au chapitre premier, les versets 1,6 et 7,19 à 22, et au chapitre deux les versets un et deux, et 17 à 20.
Quel changement de ton chez Naomi ! Après avoir « célébré » à sa façon le Dieu qui l’ avait remplie d’amertume, la voilà qui célèbre Sa miséricorde !
Sa belle-fille Ruth, était partie glaner et la voilà qui revient avec un épha d’orge, soit de 13 à 18 kilos, glané chez Boaz, proche parent de Naomi ayant droit de rachat. L’horizon s’éclaircit donc, et c’est l’occasion pour Naomi de vivre un renouvellement dans sa foi et dans son être intérieur.
Elle est revenue ! Sans cela, rien de ce qui vient d’être enclenché au chapitre deux n’aurait pu exister. Le retour de êtres humains à Dieu, appelé aussi conversion, occasionne pareillement un total renouvellement. Paul à Tite parle du renouvellement du Saint Esprit en rapport avec cette démarche à l’égard de Dieu. Par la bouche du prophète Ézékiel, Dieu suppliait Son peuple de revenir, de se détourner de toutes ses transgressions afin que l’iniquité ne cause pas sa ruine. Et Il ajoutait : « convertissez-vous donc, et vivez ». Ce renouveau est donc le passage de la mort à la vie ; le fils de la parabole était mort loin du père. Il revient repentant au pére, et il revient à la vie. La mort est ici synonyme de perdition, de ténèbres, d’incertitude, de domination du péché et des innombrables fardeaux qu’elle occasionne. Comme l’être humain est loin alors de la réalité de l’amour divin, amour prouvé en Christ, et qui dépasse encore la miséricorde que Naomi connaissait et célébrait.
Si chaque être humain a besoin de se convertir à Dieu, le chrétien peut avoir besoin de revenir à Dieu. Quand une distance s’est installée dans la communion avec Dieu, il faut revenir à Dieu. Ce retour prendra plusieurs formes que je ne citerai pas toutes. Il sera quelquefois motivé par le triomphe du bon sens comme Paul l’écrit dans la deuxième épître à Timothée : quelqu’un s’est laissé piéger par le diable, mais il va revenir à son bon sens. D’autres fois, ce retour à Dieu équivaudra à la fin de la tromperie du faux raisonnement toujours lié à la désobéissance à la Parole de Dieu. Le Saint Esprit ouvrira les yeux, nous déciderons de nous débarrasser de ce faux raisonnement, nous commencerons ou recommencerons dans l’obéissance, c’est un retour à Dieu.
Le monde nous a-t-il attiré ? L’aimons-nous à nouveau? Il faudra selon Jacques mettre fin à cet adultère spirituel en s’humiliant devant le Seigneur : voilà encore le retour à Dieu.
Une autre fois, il faudra revenir là où nous sommes tombés, comme le Seigneur le disait à l’église d’Ephése. Quoi qu’il en soit, il faut revenir. Il nous attend. Comme Naomi lorsqu’elle est revenue à Bethléem, nous n’aurons peut-être aucun motif de fierté, rien à mettre en avant sinon notre échec, nos carences. Revenons à Lui simplement et entièrement. Ce sera pour nous l’occasion d’expérimenter un réel renouvellement.
Le texte lu nous précise que Naomi et Ruth sont revenues à Bethléem au commencement de la moisson des orges. Voilà une mention intéressante pour nous. La moisson des orges nous ramène à la deuxième quinzaine d’avril. C’est le mois de Nisan, mois particulier dans le calendrier juif. Au 14e jour, le peuple célébrait la Paques. Cette fête nous ramène bien évidemment à l ‘Agneau de Dieu qui a été immolé pour nous. Le lendemain, on célébrait la fête des pains sans levain, puis dans la foulée, la fête des prémices correspondait précisément au début de la moisson des orges ; l’israélite apportait en offrande les premières gerbes d’orge. Ce fait nous parle de la résurrection de Jésus. Dans la première épître aux Corinthiens au chapitre 15, et au versets 20 22 et 23, Jésus est appelé les prémices de ceux qui sont morts. En effet Il est Lui le premier, ressuscité des morts pour ne plus jamais mourir, voilà pour les prémices. Ainsi donc ce moment du retour de Naomi nous parle de la mort et de la résurrection de Jésus. Ce sont d’abord des faits historiques, puis des faits de la doctrine chrétienne, mais plus que cela encore. Le chrétien n’est-il pas devenu une même plante avec Jésus par la conformité à Sa mort et la conformité à Sa résurrection ? (Romains 6/5). Ainsi donc, la mort et la résurrection de Jésus sont aussi une communication de la grâce divine pour celui qui croit. La source de tout ce que nous pouvons recevoir de Dieu pour notre vie spirituelle est assurément là : dans la mort de Jésus et dans Sa résurrection. Ce qui a eu lieu en Christ s’accomplit aussi dans les Siens. Ce qui Lui arrive, nous arrive par une communication spirituelle. Il est mort, je suis mort et je meurs, mais Il est ressuscité, et je connais aussi cette puissance de la résurrection dans ma vie spirituelle. Nous n’avons certainement pas fini de découvrir tous les gloires de la croix et de la résurrection de Jésus. Pas besoin de nouveauté, mais plutôt d’un coeur plus entier pour approfondir l’expérience de la croix et du tombeau vide dans nos coeurs.