Pascal COLLET
Nous lisons dans l’Évangile de Luc, au chapitre 18 et au verset huit.
Chacun a à répondre pour lui-même à cette question. Faisons-le ce matin en rapport avec ce que j’appellerai la foi du salut, cette foi dont Paul écrit aux Ephésiens que c’est par son moyen que nous sommes sauvés.
Cette foi puise sa réalité dans les Ecritures, qui nous révèlent la personne de Jésus, Son oeuvre passée, présente, à venir. Un grand nombre de sacrificateurs obéissait à la foi écrit Luc dans le livre des Actes des apôtres. C’est bien la prédication apostolique, les menant plus loin que les textes de l’Ancien Testament car leur présentant Jésus, qui a amené ces croyants à obéir à la foi.
Disons tout de suite que cette foi à un fondement bien défini : dans la première épître aux Corinthiens, Paul écrit son désir que leur foi soit fondée, non sur la sagesse des hommes mais sur la puissance de Dieu. Quelle était cette puissance ? Au chapitre premier et au verset 18 du même livre, Paul écrit que c’est la prédication de la croix qui est une puissance de Dieu. Ainsi donc c’est par un message fou, inattendu des hommes d’alors mais contenant et révélant toute la puissance de Dieu, que la foi du salut pouvait être bienfondée. C’est ce message qui a produit à Corinthe les conversions implicitement décrites au chapitre six et aux versets 9 et 10. Oui, la prédication du Christ crucifié était considérée comme une folie par certains, comme un scandale par d’autres mais c’est par son moyen que Dieu manifestait Sa puissance de salut.
Nous voici donc après l’évocation du fondement de la foi, « dans « le salut. À ce moment-là, la foi du salut ne devient pas une option : elle est aussi nécessaire dans le salut qu’elle l’a été pour le salut.
Je crois que Jésus m’a sauvé. Paul écrit à Tite : « il nous a sauvé… » ; Jean écrit : «… nous sommes passés de la mort à la vie… »
je crois que Jésus me sauve. Par la Parole de Dieu, Il me parle, en tout temps. Il me convainc, m’instruit, me corrige et tout cela, en rapport avec le salut acquis. Il m’attire toujours à Lui dans un coeur à coeur vrai, dans lequel, marchant à Sa lumière, son sang me purifie. Tout cet aspect du salut entre « hier » et « demain » ne s’appelle-t-il pas la sanctification, qui n’est rien d’autre que la continuité, le développement et l’approfondissement de l’oeuvre de salut des premiers jours. Aux premiers instants de notre salut, quand Jésus nous a sauvé, avons-nous alors quitté le monde tout entier ? Qui le prétendrait? Au premier moment de notre salut ,avons-nous eu une claire connaissance de l’étendue de la vie de la chair ? Absolument pas ! Ce sont des choses que nous avons pu découvrir dans la suite de la marche avec Dieu, et que nous continuons encore à découvrir, nous en séparant au fur et à mesure qu’elles se présentent. Dans son épître, Jacques écrit d’abord à ses destinataires qu’ils ont été engendrés par la parole de la vérité. Cette expression fait clairement référence à la naissance de Dieu qu’ils avaient vécu, mais trois versets plus loin, il les exhorte à recevoir la parole qui a été plantée en eux et qui a le pouvoir de sauver leur âme. Pas de confusion ! Ils avaient été sauvés, et il fallait qu’ils continuent à l’être, et ceci se réalisait par l’accueil qu’ils devaient faire à la Parole de Dieu, semblable à l’accueil qu’ils lui avait fait au moment de leur conversion.
Je crois encore que Jésus me sauvera. Pierre écrit : « vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix de votre foi ». Le futur évoque dans le contexte le moment du retour de Jésus. Notre salut est réel, certain, mais il n’est pas encore pleinement manifesté. Il le sera au moment crucial du retour de Jésus. Paul, du fonds de son cachot, abandonné et éprouvé confie à Timothée sa foi dans le salut à venir en lui écrivant : « Il me sauvera pour me faire entrer dans Son royaume céleste ». Il me sauvera… il faudra tout supporter. Il faudra tout surmonter. C’est Lui qui me sauvera.
On pourrait être surpris que je fasse d’abord application de la question de Jésus à la foi du salut. En effet, quel sauvé voudrait échanger son salut contre la perdition ! Il y a pourtant un texte au moins qui m’amène à faire cette application ; nous le trouvons dans l’épître aux Hébreux au chapitre 10, et aux versets 38 et 39. De qui s’agit-il dans ce « nous » ? Il s’agit des justes mentionnés auparavant, donc des chrétiens. Mais comment un chrétien peut-il se retirer pour se perdre ? L’exemple, même imparfait d’Israël, racheté par le sang de l’agneau et finissant comme nous le savons nous parle !
Laissez-moi vous décrire brièvement ce que pourrait être « se retirer pour se perdre ».
Cela commencerait par de petites choses, j’attire votre attention là-dessus. On ne rencontre jamais des sauvés qui diront : « demain je me perdrais ». Ces petites choses premières seront faites de négligence, de paresse spirituelle. Là-dessus se greffera un attrait peut-être nouveau pour les choses du monde. Dans tout ce laps de temps et encore plus tard, l’intéressé fera la sourde oreille aux appels de Dieu par sa Parole, car Dieu nous parle aussi dans ces temps-là ! Au fil du temps, le salut de Dieu en Jésus cesserait d’être dans nos coeurs « un grand salut ». Il deviendrait une réalité à peine plus importante que toutes les autres choses d’ici-bas qui ont place dans notre coeur. À ce stade-là, et s’enlisant encore dans ce marasme, l’intéressé s’interrogerait sur la raison qu’il aurait encore à persévérer dans la foi chrétienne. Pourquoi ne pas enfin « profiter de la vie « ? Pourquoi ne pas vivre comme les autres ? Pourquoi subir les désagréments de la vie chrétienne ? Pourquoi ne pas investir sur le terrestre ? La porte étroite le deviendrait beaucoup trop, le chemin resserré étoufferait l’intéressé. Et voilà comment on peut se retirer pour se perdre. C’est l’abandon de la foi, le naufrage de la foi, ou bien une foi d’apparence dont nous ne devrions jamais être dupe.
Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? Répondons ce matin que nous voulons être de ceux qui ont la foi, qui la garde, qui en prennent soin, pour sauver leur âme.