Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 13, le verset 36.
Dieu a donc un plan. Son action suit ce fil conducteur. Le plan de Dieu est éternel et a pour centre Jésus-Christ ( Eph 3/11), l’agneau sans défaut et sans tache, prédestiné avant la fondation du monde ( 1 Pi 1/20). Le fil conducteur est sûr, bien que souvent méconnu des êtres humains qui le combattent. L’exemple le plus probant est fourni par la parole de Pierre à la Pentecôte, livrant les deux facettes d’une même réalité : les juifs ont crucifié Jésus, L’on fait mourir par la main des impies, mais Il a été livré selon le dessein arrêté et la prescience de Dieu (Act 2/23). La responsabilité des hommes est réelle ; mais par leur haine même ils accomplissent sans le savoir le plan éternel de Dieu. Ce plan nous dépasse par son ampleur et ses implications : lisons dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre premier les versets neuf et 10. C’est en Christ qu’il se réalise, le but en étant la gloire de Dieu dans tous les temps, et finalement, après tous les événements liés au retour de Jésus, Dieu sera tout en tous (1 Cor 15/28).
Lisons maintenant dans le livre des Proverbes, au chapitre 19, le verset 21. C’est le dessein de l’Eternel qui s’accomplit ! Il s’accomplit, avec ou sans nous. Nous avons la possibilité de nous y insérer comme David l’a fait en son temps, ou bien, nous manquerons le but ce qui est l’une des significations du péché. Ainsi donc, nous pouvons être certains dès à présent que vivre pour nous-mêmes, ou vivre hors de la communion avec Dieu nous mènera à manquer le but. Il est possible de passer à côté du dessein de Dieu, comme l’on fait des croyants du temps de Jésus. Parlant de Jean-Baptiste, Jésus rappellera que même les publicains ont entendu et reçu son message en se faisant baptiser. Par contre les pharisiens et les docteurs de la loi ont rendu nul à leur égard le dessein de Dieu (Luc 7/30). Quelle tragédie d’échouer dans la vie présente et dans la vie éternelle non pas parce que nous ne « pourrions » pas, mais parce que nous n’aurions pas voulu nous insérer dans le dessein de Dieu.
Servir le dessein de Dieu nous amène-t-il à ambitionner de grandes choses ? C’est déjà une grande chose que de servir au dessein de Dieu ! Il s’agit en outre de Dieu prioritairement, et non de notre personne que nous souhaiterions peut-être mettre en avant. David a servi au dessein de Dieu. Comment ? En acceptant l’appel de Dieu pour paitre le peuple d’Israël; en le dirigeant avec justice ; en ramenant l’arche en son lieu… Mais, le fond des choses se trouve d’abord dans les dispositions de coeur de David, tel que le témoignage de Dieu le met en évidence en disant : « j’ai trouvé David, homme selon mon coeur (ou : qui correspond à mon désir) et qui accomplira toutes mes volontés (Act 13/22).
Pour nous, en dehors d’un appel particulier, servir le dessein de Dieu se réalisera le plus souvent par notre attachement en actes à la cause et à l’oeuvre de Dieu. La prière, le témoignage, l’utilité, le fait de rendre service aux saints… sont quelques-unes des manifestations de cette disposition.
Je reviens au texte premier : après avoir mentionné l’existence de David, le texte mentionne bien évidemment qu’il est mort. Mort après avoir en son temps servi au dessein de Dieu. Comment allons-nous mourir ? Cette question ne vise pas les circonstances de notre mort, mais l’état de notre coeur quand celle-ci nous rencontrera. Et avant d’évoquer la mort physique, comment allons-nous vieillir ? Si nous vivons pour nous-mêmes nous risquons fort de vieillir aigris, amers, râleurs » ; en effet, telle diminution de nos facultés, telle souffrance physique, telle contrariété (nombreuses quand nous sommes centrés sur nous-mêmes) nous deviendrons insupportables, et nous amènerons à mal vieillir et peut-être hélas, à mal mourir. Mais celui qui sert au dessein de Dieu trouve des sources spirituelles qui, si elles n’empêchent pas les effets classiques du vieillissement, semble les dépasser, de telle sorte que ses effets passent au second plan, et que nous avons des vieillards qui ressemblent à ceux dont le psalmiste parlait lorsqu’il disait : « ils portent encore des fruits dans la vieillesse, ils sont plein de sève et verdoyants » (Ps 92/15).
Quelle plus belle vocation que celle de servir au dessein de Dieu ! Et finalement, quelle plus belle réussite, puisque c’est le dessein de Dieu qui s’accomplit et s’accomplira toujours.