Pascal COLLET
Nous continuons notre étude de la vie de Saül, en allant dans le premier livre de Samuel, au chapitre neuf, les verserts un à trois. Le décor est dressé : c’est de cette scène si banale que va naître la réalisation du choix de Saül comme roi d’Israël par Dieu. Ces annesses perdues vont engendrer trois jours de longues recherches infructueuses, qui vont amener Saül et son serviteur au pays de Tsuph, dans une ville où résidait l’homme de Dieu. Le serviteur de Saül propose alors d’aller le voir pour que celui-ci leur fasse connaître le chemin qu’ils devaient prendre. Il se trouve que justement l’homme de Dieu était dans la ville à ce moment-là. Continuons la lecture, toujours au chapitre neuf, les versets 14 à 17. Donc, un jour avant cette rencontre, Dieu avait prévenu le prophète Samuel qu’il rencontrerait celui qu’il aurait pour tâche de oindre comme roi. Reprenons la lecture au verset 26 du chapitre neuf, jusqu’au verset premier du chapitre 10. Nous sommes ici le lendemain de la rencontre : le temps est venu pour Samuel d’ oindre Saül comme roi. Dans la suite immédiate du récit, Samuel annonce à l’avance ce qui va se passer pour Saül dans le chemin de son retour : il va d’abord rencontrer deux hommes dans un endroit bien précis qui vont lui annoncer que les annesses ont été retrouvées ; puis plus loin il rencontrera trois hommes dans un contexte bien précisé ; et encore plus loin il rencontrera une troupe de prophètes et l’Esprit de Dieu dans cette troupe saisira Saül et le changera. La conclusion de tout ceci est à lire au verset neuf du chapitre 10.
Nous avons ici une manifestation de la providence divine, c’est-à-dire de la manière d’agir de Dieu pour (entre autres) diriger les événements, les circonstances et les actes des êtres humains, et conduire les choses vers l’accomplissement de Sa volonté. La providence divine est bien sûr liée à la souveraineté divine, telle qu’exprimée par exemple au Psaume 135 : « tout ce que l’Eternel veut, Il le fait… ». C’est parce que Dieu est souverain qu’Il ne dépend de personne; étant au-dessus de tout Il a donc la capacité de diriger toutes choses pour l’accomplissement de Son but. D’autres histoires bibliques témoignent clairement de cette providence divine : Joseph, Ruth, Esther et bien sûr Jésus. Nous pouvons donc croire que Dieu se sert de circonstances ou qu’Il les suscite pour Son but. Les ânesses perdues, la mission de les retrouver confiée au fils, trois jours de recherches infructueuses et pendant ce temps, le prophète Samuel prévenu, une rencontre dans le lieu où il était à ce moment-là, tous ces événements bien coordonnés aboutissant à l’onction de Saül, sans s’étendre sur les signes du chemin du retour, venant confirmer ce qui devait être incroyable pour Saül!
Dieu poursuit un but : Sa gloire. N’en faisons donc pas notre serviteur pour nos envies. La providence divine ne sert pas à cela, mais nous pouvons nous y inscrire si nous aussi nous avons pour but la gloire de Dieu. D’autre part, ne tombons pas dans la manie de voir des signes et des présages en tout . Tout n’a pas forcément de signification! C’est souvent la crainte dans le coeur des hommes qui les pousse à vouloir des signes, des interprétations… Mais le chrétien ne vit pas dans la peur, mais dans la foi. Disons encore, que la providence divine n’est pas la fatalité : « C’est le destin »! C’était écrit ! Mais n’oublions pas que le Dieu de la Bible est un Dieu bienveillant.
Qui ne souhaiteraient que sa vie soit dirigée par Dieu ? Au-delà des circonstances particulières en rapport avec l’établissement du premier roi d’Israël, quelqu’un ici ne verrait-il pas que la meilleure destinée de l’être humain est sans conteste que sa vie appartenant à Dieu soit aussi dirigée par Lui ? C’est possible ! Lisons quelques témoignages, tous issus des psaumes :31/4; 73/24; 143/10; 95/7. si Dieu gouverne l’univers entier, il y a toutefois un peuple qui est le peuple de Son pâturage, le troupeau que Sa main conduit. Ce peuple est formé par des brebis qui sont allées à Jésus le bon berger, appelé aussi le grand berger des brebis. Il est devenu leur sauveur et leur seigneur. Après s’être égarées, ces brebis sont retournées vers le berger et le gardien de leurs âmes. Ceci est fondamental car c’est là que se noue notre relation personnelle avec Dieu.
Même si nous pouvons être conduits sans le savoir, ou en ne le sachant qu’après coup, nous devons le vouloir. Le chrétien s’intéresse à la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans sa généralité dans les écritures saintes. Nous notons dans cette histoire qui montre si bien l’agencement divin sur des hommes et des circonstances, que le trait d’union aussi ténu soit-il entre ces circonstances et le plan divin a été l’obéissance d’un jeune homme à son père (9/3). Cet enfant a obéi à ses parents : quel bon choix ! Il ne l’a pas fait parce qu’il s’attendait à ce qui allait arriver, mais il la fait dans le respect de l’ordre de Dieu. Posons-nous la question en rapport avec la providence divine, et la nécessité que nos vies soient dirigées non par nous-mêmes mais par Dieu,posons-nous donc la question de l’inspiration de nos choix. Nos choix peuvent être inspirés par des ressentiments : nous prenons une décision dans la colère, par réaction. Ces choix ne sont pas ceux de Dieu. Nos choix peuvent être inspirés par la souffrance, hors la souffrance n’est pas toujours bonne conseillère ; ils peuvent l’être par nos envies, et nous devons être certains que cette manière de vivre nous éloigne de la providence divine. Ils peuvent l’être par nos sentiments notamment par rapport à ceux que nous aimons d’une façon particulière. Ils peuvent l’être par le désir d’être maîtres de nous-mêmes. Ils peuvent l’être par toutes les propositions que le monde nous fait, par toutes sortes de calculs mondains. Tout ceci appartient au domaine de la volonté propre. Or il est clair que si Dieu doit nous diriger, il nous dirigera dans Ses voies, et non dans les nôtres. Nous devons nous prononcer là-dessus clairement, afin que quand ces choses se présenteront à nous, nous ayons au préalable affirmé quelle sorte de direction nous voulons pour nos vies : la nôtre via toutes les réactions rapidement citées plus haut, ou celle de Dieu.
Qui ne souhaiteraient être dirigé par Dieu ?Saül l’a été d’abord magnifiquement, mais plus tard, ayant effectué de mauvais choix, il deviendra un homme désemparé, amer, sans réponse divine et ce faisant, contraint de consulter une magicienne ! Quel contraste entre le début de sa vie et la fin !