Rendre l’âme du prochain meilleure ou pire ?

Pascal COLLET
5 août 2012

Rendre l’âme du prochain meilleure ou pire ?

Nous lisons dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 14, les deux premiers versets. Arrêtons-nous sur la deuxième partie du verset deux. La version Tob donne : « suscitèrent dans l’esprit des païens la malveillance. » La version F.C. donne : « provoquèrent chez les non juifs de mauvais sentiments. » La traduction la plus proche du texte grec donne : « excitèrent et rendirent mauvaises les âmes des païens « . Rendre mauvaise l’âme du prochain ! D’où ma question : rendre l’âme du prochain meilleure ou pire ?

Évidemment, le grand transformateur des âmes et des vies, c’est le Seigneur Jésus. C’est avec une grande reconnaissance en Son pouvoir divin que nous pouvons dire avec et après l’apôtre Paul : « c’est là ce que vous étiez… mais vous avez été lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous avez été justifiés au nom du Seigneur Jésus-Christ, et par l’Esprit de notre Dieu ». (1 Cor 6/11). Jésus sauve des pécheurs et en les sauvant, Il transforme leur comportement. À cette transformation première, succède un processus dans lequel, « à Son ombre », en Sa proximité, nous bénéficions de Son influence. C’est bien en Le contemplant Lui que nous sommes transformés à Son image. Toutefois, plus modestement, sans aucun orgueil mais en se souhaitant être un objet de bénédiction, par ce que nous sommes, nous pouvons influer sur notre prochain.

Si j’avais côtoyé Abram à l’occasion de la querelle entre ses bergers et ceux de Lot, j’aurai appris d’importantes leçons en voyant Abram donner la priorité à son neveu, et en comprenant le détachement qui était sien par rapport aux choses de la terre. Mon âme aurait été rendue meilleure !

Si j’avais côtoyé David en fuite dans la caverne où sans le savoir, son ennemi se retrouve à sa merci, et que malgré les paroles qui venaient de lui être dites pour l’encourager à voir dans cette circonstance la main même de Dieu qui lui livrait son ennemi , et que je l’ai vu simplement couper une extrémité du manteau de Saül, j’aurais appris une grande leçon, et mon âme aurait été rendue meilleure !

Si j’avais côtoyé Job, connaissant sa grande piété son intégrité, sa crainte de Dieu et que je l’ai entendu se repentir devant Dieu, il me semble que mon âme aurait été saisie et rendue meilleure.

Si j’avais côtoyé  le jeune homme Daniel solidaire du châtiment des péchés de son peuple , et malgré tout vivement attaché à la Parole de Dieu au point de mettre sa position, son avenir et sa vie en danger, mon âme aurait été rendue meilleure. J’aurai appris, ou pu apprendre de Dieu par eux. Si vous voulez progresser, si vous avez à coeur de glorifier Dieu, choisissez bien vos influences. David disait que les hommes pieux étaient l’objet de toute son affection (Ps 16/3). Il est difficile d’être encouragé à la piété avec des gens frivoles, d’être encouragé à la consécration biblique avec des gens qui pensent d’abord à eux-mêmes etc.

On ne peut hélas pas ne pas faire le constat que le mauvais exemple semble plus facile à imiter que le bon ! Allons maintenant dans l’épître aux Galates, au chapitre deux, les versets 11 à 13. La toile de fond de cet épisode est bien expliquée dans d’autres textes du livre des Actes des apôtres, au chapitre 10, le verset 28, et au chapitre 11, les versets deux et trois. Revenons aux Galates, et aux deux premiers mots du verset 13 : avec lui, ou, selon d’autres traductions : comme lui. Pierre n’a pas demandé à être imité, mais il l’a été. C’est pourquoi  l’exemplarité, qui n’est pas la perfection, est requise pour les responsables spirituels et ceux qui servent le Seigneur. Il est somme toute si facile d’entraîner dans un mauvais exemple notre prochain.

Revenons à notre premier texte. Comment ont-ils rendu mauvaises l’âme des païens ? Par quels moyens ? Eh bien simplement par des paroles ! Quel pouvoir dans la parole ! C’est en parlant d’une certaine manière qu’ils ont suscité chez les non juifs de la malveillance et des mauvais sentiments. Lisons dans le livre des Proverbes, au chapitre 26, le verset 20 et les versets suivants. Il y a un « bois » qui rend l’âme mauvaise ; il est constitué de médisance, de calomnies, de suggestions nourrissant des soupçons mauvais, comme aussi différemment de prendre le parti de ceux que l’on aime pour ce seul motif.

Dans sa première épître, Pierre demande aux chrétiens de purifier leur âme en obéissant à la vérité. Il est évident qu’un mauvais arbre ne pouvant pas produire de bons fruits, si nous désirons pouvoir rendre meilleure l’âme de notre prochain, il faut que la nôtre soit au préalable pure.