Pascal COLLET
Nous lisons ce matin dans la deuxième épître de Pierre, au chapitre deux et aux versets 18 et 19.
Il s’agit ici de faux enseignants qui auront un certain succès, sachant appâter les auditeurs, notamment avec la promesse de la liberté. Or cette promesse des faux enseignants, est aussi une promesse de Jésus. Il dit dans l’Évangile de Jean au chapitre huit et au verset 32 :«… Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira ».Paul quant à lui, écrit aux Galates que ce c’est pour la liberté que Christ les a affranchis. Les mots peuvent être les mêmes, les mots évangéliques peuvent être les mêmes, et avoir un contenu entièrement différent. Pour ces marchands d’illusions, la liberté consistait à suivre les désirs propres, les impulsions de la chair. Elle permettait de s’émanciper de tout de loi spirituelle. C’était là un programme alléchant qui nécessitait de mener un combat dans l’église primitive. C’est ainsi que Paul écrit aux Romains : « demeurerions-nous dans le péché, afin que la grâce abonde ? » Et encore : « pêcherions-nous, parce que nous sommes non sous la loi mais sous la grâce ? Loin de là ! » Ce combat a été d’autant plus rude, que se mêlaient des notions de l’Évangile,dont la grâce. Quelle confusion et quelle méconnaissance de Dieu !
Allons maintenant dans le premier livre de Samuel au chapitre 17 et au verset neuf. L’enjeu spirituel est bien précisé ici : il s’agit d’un rapport de forces dans lequel le vaincu sera assujetti au vainqueur. Livré à lui-même, l’être humain ne peut qu’être assujetti. Son adversaire, le diable, est bien plus fort que lui. Vient Christ le libérateur, qui par Son oeuvre expiatoire accomplie à la croix, et Sa puissante résurrection, triomphe du diable, et nous propose par une foi qui nous unit à Lui d’en triompher pour nous. La liberté chrétienne est donc glorieuse. Elle consiste à dire : « tu peux (tu as le pouvoir, l’autorité) vivre comme un enfant de Dieu ; tu peux résister au diable ; tu peux surmonter le mal ; tu peux ne plus vivre comme tout le monde ; tu peux triompher de toi-même ». Cette liberté se concrétise donc par une grande sainteté, c’est là sa marque de fabrique.
Il y a une grande différence entre les faux docteurs et leurs promesses, et les paroles et l’action de Jésus. Les premiers sont dans la fausseté, dans le désir de plaire, alors que la liberté de Chris est acquise par le moyen de la vérité : «… La vérité vous affranchira ». Le mensonge, la vanité, trompent et asservissent, seule la vérité libère. Le problème, c’est que nous n’aimons pas toujours les rendez-vous avec la vérité. Il est plus plaisant d’entendre les promesses des faux docteurs que de recevoir l’invitation de Jésus à une démarche vraie. Dans Jean chapitre huit, Jésus parle à des juifs qui ont cru en lui ; Il leur annonce que la Parole de Dieu opérera en eux une oeuvre d’affranchissement. Or, ces croyants ne l’entendent pas ainsi : ils prétextent leur foi en Abraham, puis en Dieu, et finalement en arrivent à outrager Jésus. Les rendez-vous avec la vérité des Évangiles nous amènent à connaître ou à pressentir ce que nous sommes vraiment, afin de saisir ce que nous devons devenir et c’est là que la vérité nous affranchis.
Terminons par le texte qui se trouve dans l’épître aux Galates, au chapitre cinq et au verset 13. La vraie liberté n’est jamais un prétexte ! Combien de fois entendons-nous l’exclamation « je suis libre ! » Non pour adorer Jésus notre libérateur, mais pour prétexter un refus d’obéir à la parole de Dieu, ou de se consacrer plus entièrement à Dieu. La liberté chrétienne bien comprise nous amène à triompher de nous-mêmes, en mettant la chair et ses arguments à la croix pour une marche selon l’Esprit. Ne cherchons donc pas, sous prétexte de liberté, des églises où il n’y aurait que peu de contraintes. Ne cherchons pas des lieux qui nous seraient plaisants parce que nous pourrions y faire ce que nous voulons. Ceci n’a rien à voir avec la vérité qui nous affranchi. Laissons-la plutôt nous parler, nous sonder et nous transformer à la gloire du seigneur.