Quelle beauté ?

Pascal COLLET
16 janvier 2011

Quelle beauté ?

Nous lisons dans le livre des Proverbes, au chapitre 31 et au verset 30. «… la beauté est vaine ».

Quand Dieu nous dit ce qui est sans valeur ! Il en est donc ainsi de la beauté. Il ne s’agit pas pour nous de mépriser le corps, ou d’entretenir sous prétexte de spiritualité quelque désordre que ce soit. L’être humain est qualifié de » perdu » par la Parole de Dieu. C’est dire qu’il est tâtonnant, ignorant, influencé, entraîné.ce texte est donc comme un « pavé dans la mare », et bien plus encore ! Car, si la vanité est une chose, la dangerosité en est une autre. Pavé dans la mare d’un culte rival au culte rendu à Dieu, le culte du corps. Les mots ont une signification : culte du corps. Ce culte a sa dévotion, sa consécration, sa passion, ses rassemblements et ses prophètes.

C’est un culte rival au culte rendu à Dieu car si l’accent est mis là, il le sera au détriment de Dieu. « Nul ne peut servir deux maïtres… » Quelle tension et quel mirage ce culte ne provoque-t-il pas ! C’est ainsi que des mannrquins, des top models ne supportent plus leur vrai visage ; elles aiment leur image quand celle-ci est travaillée par l’éclairage pour les photos, par les retouches informatiques ou par le maquillage. Mais elles ne supportent plus ce qu’elles sont. Quelle folie !

Une chose en appelant une autre, ce culte du corps si puissant dans notre société a des conséquences quant à la nudité. Longtemps, la morale judéo-chrétienne a protégé la nudité des corps. Maintenant, l’espace public en est saturé. Ne voyez-vous pas la résurgence des vieilles idoles ? Astarté, idole citée dans l’Ancien Testament et dont le culte prônait une divinisation du féminin. En période de déclin spirituel, Israël donnait de l’attention à cette idole. Le grand roi Salomon lui-même, lorsqu’il se fut éloigné de Dieu alla après Astarté et après Milcom, ou Moloch, l’abomination des Ammonites. ( 1Rois 11/5).Ce culte païen était accompagné d’une immoralité flagrante. Autour de ce culte contemporain et de sa dévotion, nous avons noté des évolutions dans le domaine de la sexualité, de la pornographie, de la marchandisation du corps, et, la  réapparition d’une autre idole : Moloch. Cette idole recevait des sacrifices d’enfants. Des fouilles archéologiques ont mis à jour des amoncellements de squelettes enfantins calcinés autour des sanctuaires de Moloch. Les 60 millions d’avortements déclarés par an dans le monde sont aussi pour l’essentiel une « offrande » apportée à quelques idoles. Et comme pour certains, l’embryon humain n’est qu’un amas de cellules, on fait en sorte que rien ne se perde et que tout rapporte : dans le journal « Sunday Times » du 29 mars 1991, une enquête précise comment les avortements pratiqués en Russie  alimentaient l’industrie cosmétique française de tonnes de placenta humain… qui, « recyclé », viendra nourrir le fameux culte du corps ! La boucle est bouclée !

Les vêtements qui suggèrent le plus la nudité sont ceux qui épousent les formes du corps au plus près. J’ai l’impression qu’on retrouve cette forme de nudité de plus en plus fréquemment même parmi ceux et celles qui se réclament de Christ. Combien de jeunes filles qui ne sont que des « copier/ coller » de telle chanteuse de Rnb ou autres ? À ce niveau-là, non seulement nous ne sommes pas loin de l’impudicité, mais en y réfléchissant bien je crois que nous sommes déjà dedans. Car, cette forme de nudité n’invite-t-elle pas à l’impudicité ? N’alimente-t-elle pas la convoitise des yeux de tous ces enfants dont on a appris il y a quelques années, qu’un sur deux regardait  des films pornographiques, et qui ont  grandis et sont devenus des adolescents ou plus ? Quelqu’un dira : « mais Pasteur, toutes nos jeunes filles ne sont pas animées de tels sentiments. Il est difficile pour elles de ne pas faire comme tout le monde. » Eh bien, il faut redire que le « simple » conformisme au monde n’est pas innocent et qu’il nous entraîne bien loin du portrait de la femme vertueuse dressé dans le chapitre 31 du livre des Proverbes, et que donc, ce conformisme doit être considéré pour ce qu’il est : une anomalie par rapport à la vie spirituelle authentique, en précisant que le conformisme au monde ne concerne pas, loin s’en faut,  le seul domaine vestimentaire.

« La beauté est vaine ». Dieu l’a dit depuis longtemps. Cette parole ne se présente-t-elle pas à nouveau ce matin comme un affranchissement de telle mode, de telle influence, de tels attraits, de tels dangers ? Recevons la comme cela.

Mais il y a une autre beauté, qui elle, doit être recherchée. Nous lisons dans l’épître  à Tite, au chapitre deux et au verset 14. «… les bonnes oeuvres ». Le mot grec est ici le mot « Kalos » qui se traduit d’abord par « beau ». Les bonnes oeuvres sont donc d’abord de belles oeuvres. Paul emploie ce mot vingt- quatre fois dans les épîtres pastorales, et vingt fois dans les autres épîtres. Il insiste, et le Saint Esprit par son moyen, sur la beauté de la vie chrétienne. Cette beauté morale et due au rayonnement de la grâce divine dans nos coeurs, rayonnement qui se retrouve dans le quotidien du chrétien et dans ses situations concrètes. C’est ainsi par exemple, qu’aux versets neuf et 10, Paul adressant aux esclaves chrétiens des conseils concernant leur comportement, précise qu’ainsi ils feront orner (litt) la doctrine de Dieu. Un ornement qui constituait une vraie beauté, et cette  beauté était même le lot des esclaves chrétiens!

De belles oeuvres, une belle conduite, de belles paroles…

Ce coeur paisible, libre de tout orgueil, de toute rancune, exercé par le renoncement : que c’est beau !

Ce coeur qui a ses soucis, mais qui, étreint par l’amour divin est néanmoins attentif aux autres : que c’est beau !

Ce coeur qui sert Dieu et le prochain humblement, dans une vraie consécration, celle qui coûte quelque chose : que c’est beau !

Ce coeur fidèle malgré l’épreuve, la tentation, renonçant par fidélité à certains avantages : que c’est beau !

Ce coeur éprouvé, critiqué, maltraité, jugé mais malgré tout paisible, loin de la pitié de soi, de l’amertume : que c’est beau !

Cette église Sainte qui adore Dieu en esprit en vérité, ces bouches qui s’ouvrent pour dire du bien de Dieu en toute vérité de vie : que c’est beau !

Quelle beauté voulons nous rechercher ? Il en est une qui est vaine : faisons nos choix clairement. L’autre est Sainte : puissions nous la chérir.