Pascal COLLET
Nous lisons dans l’Évangile de Luc, au chapitre deux, les versets 41 à 46.
Loin de nous de jeter la pierre à Joseph et Marie qui n’étaient certainement pas des parents indignes. Certes, ils ont perdu leur fils premier-né dans le retour de Jérusalem, mais on peut imaginer et comprendre comment la chose a pu se faire. N’y avait-il pas une saine « excitation » provoquée par leur séjour à Jérusalem lors de la fête de Pâques ? Le moment des souvenirs partagés avec les compagnons de voyage était venu ; et puis, jésus était le fils aîné : il y avait probablement d’autres enfants plus jeunes à surveiller. Qui plus est, le récit mentionne que Joseph et Marie croyaient que Jésus était avec leurs compagnons de voyage. Toujours est-il qu’ils ont perdu Jésus sans d’abord s’en apercevoir. Perdre Jésus sans s’en apercevoir ! Ce fait ne peut-il pas nous concerner nous chrétiens ?
Certes, nous avons certains atouts contre la perte de Jésus : nous aimons la Bible, nous chérissons son message et recherchons sa révélation, cette dernière nous ramenant toujours à la personne du Christ ; notre parti pris est clairement christocentrique : nous plaçons Christ au centre pour le salut, mais aussi dans le salut: pour devenir chrétien, et pour l’être encore davantage ! Et puis, parmi nos atouts pour ne pas perdre Christ, le choix de ne jamais mettre en avant un grand nom quelconque, prédicateur ou tout autre ministère, pas plus que le nom d’un artiste ou d’un talent quelconque. Nous ne voulons pas être attirés par quelqu’un d’autre ou quelque chose d’autre que la personne de Jésus. C’est lui qui nous motive et aucun autre humain. Toutefois, ces atouts bien réels ne suffisent pas forcément : j’en veux pour preuve le texte que nous allons lire, adressé aux chrétiens d’une église qui avaient les mêmes atouts que nous et qui pourtant, sont invités à examiner soigneusement leur vie pour y trouver la preuve que Christ y est toujours. Lisons donc dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre 13, le verset cinq. Cette question, posons-nous la ; et ne répondons pas à côté, du style : « je suis baptisé ; je vais le dimanche matin à l’église, je crois bien évidemment en Jésus ». Écartons toutes ces fausses pistes, et concentrons-nous sur la question : Christ est-il en nous ?.
Lisons maintenant dans l’épître aux Galates, au chapitre cinq, les versets deux et quatre. Le retour en arrière dans l’ancienne alliance des Galates équivalait pour Paul à perdre Christ.
Allons dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre quatre, les versets 20 à 24. Les versets qui suivent touchant à la conduite chrétienne, sont le résultat des versets que nous venons de lire : Paul pose d’abord le fondement, et ce fondement c’est Christ ; être instruit en Christ. Nous devons retrouver, si nous apprenons Christ, la trace en nous de la mort de la croix par laquelle nous nous dépouillons, et de la puissance de la résurrection qui produit la justice et la sainteté vraies. Christ est-il en nous ? Est-il également dans notre lieu secret ? Et dans le rassemblement de l’église ? Lors de ce culte, notre préoccupation première est-elle centrée sur Sa personne, afin qu’Il reçoive des Siens ce qu’Il mérite de recevoir ?
il n’y a pas eu de malveillance chez Joseph et Marie ; à aucun moment ils n’ont été animés par une volonté de se séparer de Jésus. Disons que cela s’est produit par inadvertance, c’est-à-dire par défaut d’attention ou d’application, ou encore par mégarde. Or, avouons-le il est plus facile aujourd’hui de manquer d’attention à l’égard de Jésus et de la vie spirituelle : 1000 choses en effet se présentent à nous, sans compter les soucis, y compris hélas quelquefois les soucis du siècle, et le rythme qui nous entraîne si nous n’avons pas clairement décidé qu’il ne le ferait pas. Pas plus chez nous que pour Joseph et Marie il n’y a de volonté de perdre Jésus, mais Il peut être perdu par inattention. Et voilà que les 1000 choses qui se présentent à nous font que nous avons moins de moment avec le Seigneur, moins de réunions avec Lui. Or, le témoignage des fils de Koré est toujours d’actualité : « mieux vaut un jour dans tes parvis que 1000 ailleurs… » (Ps 84/11). Quel que soit le « ailleurs », il a donc moins de valeur que la maison de Dieu, quand bien sûr celle-ci demeure la maison de Dieu ! Ce qui vous a fait défaut en 2012 est certainement dû à cette absence : si vous aviez été dans la maison de Dieu ou dans votre lieu secret avec Sa Parole, vous auriez reçu quelque chose qui vous aurait aidé, éclairé, instruit, fortifié. Par exemple, les auditeurs de l’étude biblique de jeudi soir dernier ont entendu les conseils bibliques et de bon sens pour éviter l’impudicité. À eux ensuite d’en faire bon usage, mais ils ont reçu par leur présence un armement spirituel capable de les fortifier. Mais les absents ?
C’est un jeune prédicateur, comme quoi tout prédicateur doit continuer à être attentionné à sa relation personnelle avec Dieu et à la qualité d’exercice de son ministère,que Paul dit :« occupe-toi de ces choses, donne toi tout entier à elles, afin que tes progrès soient évidents pour tous ». (1 Tim 4/15). Nous sommes invités à prendre grand soin de notre vie spirituelle, à lui apporter l’attention qu’elle mérite. L’affaiblissement rôde ; la tiédeur rôde; la tentation de se retirer rôde; la religiosité rôde, et sauf un surcroît d’application pour et dans notre vie spirituelle, nous pourrions être en réel danger. Ne disons pas comme Samson : « je m’en tirerai comme les autres fois… ». Il avait commencé à jouer avec le feu, et le temps viendra où il ne s’en tirera pas.
Avons-nous par inadvertance perdu Jésus ? Alors, la seule chose qu’il nous faut faire c’est de le chercher à nouveau.