ôter, renoncer, enlever, se séparer…pour Lui !

Pascal COLLET
14 novembre 2010

ôter, renoncer, enlever, se séparer…pour Lui !

Nous lisons dans le premier livre de Samuel, au chapitre sept, les 10 premiers versets.

Vingt années s’étaient donc écoulées depuis le retour de l’arche en Israël, vingt longues années avant que le peuple ne soit enfin saisi de la souffrance de sa situation, et ne commence à se tourner vers Dieu. Pourquoi persister dans une situation anormale ? Qu’on puisse laisser le temps passer, simplement, le temps passer, est quelquefois effrayant, quand ce temps passé nous voit nous installer dans des ornières spirituelles dont il faudrait sortir le plus rapidement possible, surtout quand on voit, comme c’est le cas dans ce texte, avec quelle rapidité  Dieu agit Lui, en réponse à la démarche du peuple. Combien de temps encore ? Combien de temps avant la décision que nous savons devoir prendre par obéissance à la Parole de Dieu ? Avant la réforme, le changement dont nous connaissons la nécessité ? On peut s’installer dans une situation spirituellement inconfortable, mais on peut aussi réagir. La parole de Dieu donné à ce moment-là au peuple de Dieu était déjà valable et vraie 20 ans auparavant ! Cette parole est l’un des exemples du grand principe spirituel qui traverse toute la Bible, le principe de la séparation. Lisons 2 Corinthiens 6/17, sans oublier le contexte de ce verset.

Il s’agit d’ôter de nos vies et de nos pratiques ce qui est contre Dieu, ce qui est du monde, ce qui est futile ou même nuisible. Ce grand principe spirituel repose sur le dessein divin suivant : nous sommes sauvés c’est-à-dire choisis par Dieu. Et c’est comme si Dieu nous disait alors : « Je te veux tout à Moi, et Je serai tout à toi ». C’est là un destin unique, puisqu’il inclut le fait que Dieu soit avec nous, plus encore : en nous, il inclut le fait de Sa présence, de sa Vie en nous et de Sa plénitude. Ce destin unique l’est non seulement pour ici-bas et maintenant, mais aussi pour l’éternité puisque viendra le moment où selon les Ecritures, Dieu sera tout et en tous. Ainsi donc au coeur entier  de l’enfant de Dieu répond la personne entière de Dieu. Dans la demande « d’ôter » il y a donc l’expression de ce dessin divin.

Or, le christianisme moderne, celui qui tourne autour d’un autre évangile et d’un autre Jésus, a un message bien plus sympathique puisqu’il dit : « vous pouvez tout avoir, avec le ciel en prime ». Il n’y a donc au fond rien qui empêche le mode de vie de Monsieur tout le monde ; Christ a été ajouté à tout le reste, Il est « en plus », ou à côté de tout le reste. Savons-nous encore ôter ? L’observation pastorale nous conduit à voir trop de chrétiens qui se cramponnent encore à ce qu’ils aiment ; c’est vrai notamment mais pas seulement, de tout ce qui concerne le « look » ou les prescriptions bibliques, si décriées aujourd’hui, sont souvent mises de côté avec des prétextes multiples et variées, cachant cependant mal le fait qu’au fond les personnes concernées ne veulent plus renoncer pour Jésus. Nous voulons bien du ciel avec la terre ! Des réunions avec la télé ! De Dieu et de tous nos amis ! Des rendez-vous spirituels et de toutes nos activités ! Un autre évangile nous encourage à cela ; « es-tu footballeur ? Fais-toi baptiser et devient footballeur pour Christ ! Es-tu artiste ? Fais-toi baptiser et devient artiste au Christ ! » Avant, c’est-à-dire depuis les Évangiles, quelqu’un qui se tournait vers Dieu se détournait aussi non seulement du péché mais de toute passion, de toute idole. Il le faisait sans pression, recevant le témoignage du Saint Esprit qu’il l’ invitait à se détourner de toute recherche de gloire humaine ou de richesse. Mais l’autre évangile d’aujourd’hui n’invite plus les personnes à abandonner les idoles mais plutôt à en réorienter le sens.

Où est le grand principe de la séparation pour Dieu dans de tels stratagèmes ? Sachons-le, la séparation est le point de passage obligé pour une vie de victoire et de plénitude en Christ.

Lisons maintenant dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre 19, le verset 27, et dans l’Évangile de Luc, au chapitre cinq, le verset 28. Quelqu’un ici me dirait que ces textes se réfèrent à l’appel des disciples de Jésus qui deviendront ses apôtres, et que nous, n’étant pas appelée de la même façon nous ne sommes pas concernés. Certes, il est vrai qu’il s’agit là de l’appel particulier de Jésus, adressé aux 12. Mais ces textes ont quand même quelque chose à nous dire, puisqu’ils nous montrent que des sommes ont tout quitté, ou encore tout laissé, pour Jésus. Qui est-Il pour nous ? Si Jésus est pour nous celui qui nous bénit dans les affaires d’ici-bas et dont nous espérons qu’il nous conduira au ciel, alors nous aurons beaucoup de peine à quitter ou à laisser pour Lui ! Mais si Il est révélé en nous dans Sa grandeur glorieuse, alors tout le reste  palit, et nous savons qu’Il est préférable à tout le reste. Paul écrivait aux Philippiens qu’il avait renoncé à tout à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ. Nous pouvons rejoindre l’apôtre dans cette connaissance et dans cette attitude.

Au fond, qui a raison ? Ceux qui nous disent aujourd’hui qu’il est suffisant que Christ  soit dans nos vies à côté de tout le reste, à côté des dieux étrangers et des Astarté modernes, ou bien ceux qui, avec le message biblique  nous invitent à nous séparer pour Christ seul ?

Je termine en vous faisant remarquer l’avantage qu’il y a à ôter et à laisser, quand nous voyons dans la suite du récit d’introduction comment il a suffi à Dieu de faire retentir son tonnerre sur les Philistins pour les mettre en déroute ! Un peuple au coeur partagé en portait la peine en étant soumis aux Philistins ; un peuple faisant place nette pour Dieu Le fit  s’occuper « facilement » de ces mêmes Philistins. Dieu nous veut tout à Lui pour qu’Il soit tout à nous.