Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre du prophète Esaïe, au chapitre 40, les versets 28 à 31.
D’un côté nous avons dans ce texte Dieu qui n’est jamais « amoindri »; ce qui nous impacte est sans effet sur Lui : la vieillesse, la fatigue, les difficultés etc. De l’autre, nous avons l’être humain avec ses limites et sa faiblesse naturelle. Entre les deux, s’il existe une relation sur la base de la foi qui soit une vraie communion, un « transfert » peut se produire, des ressources infinies de Dieu vers les êtres humains. Et c’est ainsi qu’est noté le verset 29 ; l’être humain arrive au bout de ce qu’il peut, il touche à ses limites, mais là Dieu intervient pour donner et augmenter. Mais notre optique va au-delà d’un secours ponctuel, d’une visitation. Il y a une différence entre boire un verre d’eau qui nous a été donné et avoir accès permanent à une source d’eau. Passons de l’Ancien Testament à Jésus en lisant dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre trois, les versets 21 à 23. Nous avons ici la source intarissable et toujours accessible du chrétien ; elle l’est en Jésus. Christ est à Dieu ; le chrétien est à Christ ; le Fils n’étant lui non plus pas amoindri, tout est donc aux chrétiens. Dans cette querelle de chapelle un peu dérisoire dans l’église de Corinthe, certains disaient : « je suis de Paul ». En quelque sorte, Paul leur répond qu’il est à eux, puisque comme tous les ministères authentiques, il est un don de Jésus à l’église, et que tout est aux chrétiens. Dieu a tout disposé pour le salut et la gloire de ceux qui sont à Christ, et ce au delà de toutes les vicissitudes de l’existence : le monde, la vie et la mort, les choses présentes et à venir.Paul cherche à relever la conscience de cette assemblée à la hauteur de sa glorieuse position en Christ.
Lisons maintenant dans l’épître aux Colossiens, au chapitre deux, les versets neufs et 10. Paul s’adresse à ceux qui ont été circoncis de la circoncision de Christ, celle du coeur. Ils ont tout pleinement en Lui, qui possède lui-même toute la plénitude de la divinité. Jésus est le grand « Je suis ». Il est selon la puissance d’une vie impérissable. Par son union vivante avec Christ, le disciple devient participant de la plénitude de la divinité qui habite en Christ.
Ajoutons à dernier témoignage que nous trouvons dans la deuxième épître de Pierre, au chapitre premier et au verset trois.
Tirons quelques conséquences de ces témoignages. La première c’est que nous pouvons dire que le chrétien est quelqu’un qui est rarement « coincé ». Un homme avait loué un magnifique pavillon au bord d’une rivière. L’endroit était charmant, beau et tranquille. Un jour, la rivière a débordé et tous les poulets que cet homme élevait ont été noyés. Alors qu’il parlait au propriétaire de son intention de déménager, le propriétaire lui a répondu la chose suivante : « et si à l’avenir, vous éleviez des canards au lieu de poulets » !Dans la vie chrétienne, il y a certainement des moments où nous avons à changer d’optique plutôt que de nous laisser vaincre par quelque situation que ce soit. Mais nous avons part pour ce faire aux ressources divines : le renouvellement de notre intelligence, l’inspiration de Dieu, Sa grâce dans l’épreuve, l’issue de celle-ci déjà préparée dans la pensée de Dieu, la présence du Saint Esprit en nous, la providence divine, l’ingéniosité de la foi, le bien que Dieu peut faire sortir du mal etc.
La deuxième conséquence que nous tirons de nos ressources en Jésus a à voir avec cette citation attribuée à Pasteur : » le terrain est tout, le microbe n’est rien « . Il avait remarqué qu’un même microbe agissait où n’agissait pas dans le corps de l’humain. Le terrain était donc plus important que le microbe. Nous pourrions dire: la communion avec Dieu en Jésus est tout, la difficulté est de moindre importance. Nous voyons bien dans le Nouveau Testament l’église, ou des disciples rencontrant des épreuves, des persécutions mais les surmontant grâce aux ressources divines qu’ils avaient dans leur communion avec Dieu en Jésus. Le témoignage de Paul quant à sa vie pastorale en 2 Corinthiens au chapitre quatre, les versets huit à 10 est d’un grand réalisme. Paul était vraiment un vase de terre, mais en même temps il rend témoignage au verset sept de la grande puissance de Dieu agissant dans ce vase de terre, au sein des épreuves et des persécutions pour expliquer que celles-ci n’ont jamais réussi à le faire chuter. Cette grande puissance n’est autre que la vie de Jésus mentionnée au verset 10, accompagnant la mort de Jésus dans le vécu de l’apôtre Paul. Nos difficultés sont ce qu’elles sont, et loin de moi de vouloir les minimiser, mais elles sont toujours moins importantes que « le terrain », c’est-à-dire notre communion avec Dieu. Nous devons davantage craindre que notre communion avec Dieu soit altérée plutôt que quelque difficulté. Il est doux et précieux de traverser les épreuves « en Jésus », avec Ses ressources renouvellées en nous.
Enfin, je veux souligner une erreur de perspective assez fréquente chez ceux qui aiment le Seigneur de tout coeur : nous pensons, par amour pour Lui, pouvoir façonner notre vie spirituelle nous-mêmes, avec Son aide. Or cette perspective n’est pas juste. C’est souvent chez ceux qui ont cette pensée que l’on retrouve l’expression : « je ne ne peux pas », en rapport avec des faits appartenant à la vie spirituelle. Leur aveu d’impuissance, par ailleurs si contraire aux déclarations bibliques, est aussi un aveu qu’ils ont entrepris de façonner leur vie spirituelle par eux-mêmes. D’une manière ou d’une autre, et quelquefois au travers de crises majeures, nous apprendrons que c’est un échec, et une impasse. « C’est Lui qui le fera… » Ainsi écrit Paul dans une de ses épîtres. Le Seigneur qui nous a sauvé, c’est Lui qui le fera. Notre sainteté, notre piété, notre foi… viennent de Lui, comme notre salut. C’est Lui qui est la source. En annonçant le ministère futur du Saint Esprit, Jésus dira que le Saint Esprit allait prendre de ce qui est à Lui, Jésus, pour nous l’annoncer, afin de nous le communiquer. Voulez-vous bien penser à cela : dans les mystères de la Trinité, l’Esprit de Dieu prend de ce qui appartient à Jésus, et Il le fait pour nous. C’est une réalité qui est vraie à cet instant précis de la prédication. Si l’annonce de Dieu trouve de la foi, alors l’Esprit de Dieu nous communique quelque chose qui est à Jésus. Frères et soeurs, l’assurance dont tu manques est cependant à toi en Jésus ; l’affermissement de la foi que tu souhaites est à toi en Jésus ; la capacité de surmonter toute sorte de mal t’appartient en Jésus, le magnifique fruit de l’Esprit et le comportement qu’il engendre et ton lot en Jésus. Notre part n’est donc pas de faire avec nos ressources et notre bonne volonté, mais plutôt de veiller à ce que rien n’entrave la communication des ressources divines. Nous avons tout pleinement en Christ ; tout est à nous.