Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre de la Genèse, au chapitre 19, le verset premier, puis le verset 12.
Ce récit n’englobe pas toutes les situations familiales que nous représentons ici ce matin. Nous connaissons suffisamment de soeur pieuses ou de frères pieux qui souffrent de leur situation familiale pour devoir le dire avant tout. Chacun donc prendra ce matin ce qui lui revient.
Lot n’a pas relevé le défi de l’engagement personnel ; de la juste évaluation ; de la séparation ; et il n’a pas relevé non plus le défi familial. Il n’a pas été l’homme décrit dans le livre des Proverbes, au chapitre 14 et au verset 26. Ainsi donc, celui qui craint Dieu est une bénédiction pour les siens. Le mot « refuge » évoque la sécurité qu’on peut trouver auprès d’un craignant Dieu. Imaginons un chef de cordée montrant le chemin à suivre. Pour être un bon guide spirituel pour sa famille, il faut une vraie et profonde communion avec Dieu, communion qui marque toute l’existence : les choix, la piété et la cohérence entre la profession de foi et le vécu. Nous pouvons penser à Job en tant que père qui se souciait du fait que ses enfants pouvaient pécher en se rencontrant les uns les autres ( Job 1/5).
Lot n’a pas relevé ce défi. Nous avons lu à l’instant le message des anges : « qui as-tu encore ici » ?
Son épouse : nous y viendrons cet après-midi dans la réunion d’évangélisation puisque Jésus a dit : souvenez-vous de la femme de Lot. Presque sauvegardée, elle fut néanmoins atteinte par le jugement des villes pécheresses.
Ses fils, cités par les anges, preuve qu’ils existaient, mais absents du récit biblique, et absents de la fuite hors de Sodome.
Ses gendres : lisons le verset 14 du chapitre 19 du livre de la Genèse. Pour eux, Lot était semblable à du sel sans saveur.
Ses filles, épouses des gendres, où deux autres ce qui semble le plus probable, eut égard aux mentions des versets 14 et 15. Elles étaient sorties de Sodome, mais Sodome n’était pas sorti d’elles, c’est-à-dire qu’elles ont emmené avec elles l’esprit de cette ville, avec son rapport si particulier avec le péché. Et c’est ce qui explique l’épisode relaté à partir du verset 31 du chapitre 19.
Nous avons donc un homme, Lot, qui depuis son premier choix de la plaine arrosée du Jourdain a gagné en influence, mais a perdu son autorité morale et spirituelle au sein de sa propre famille. Et quel désastre alors ! Cette perte d’autorité est due à ses compromis : relisons dans la deuxième épître de Pierre, au chapitre deux, les versets sept et huit. L’inconduite de Sodome n’était pas sienne ; elle provoquait des tourments et de la tristesse chez lui, mais il demeurait à Sodome ! Ce compromis, comme tous les compromis, semble d’abord résoudre des situations, mais dans le temps, ils engendrent d’autres situations inconfortables. Celle décrite à partir du verset cinq de notre récit, mettant certes en jeu le respect sacré de l’hospitalité, et amenant Lot à offrir ses filles aux passions infâmes des habitants de Sodome (depuis les enfants jusqu’aux vieillards v4), en est un bon exemple. L’immoralité envisagée facilement plus tard par ses filles est logique : elles ont tellement été imprégnées de Sodome, et n’avaient pas en face d’elles un craignant Dieu capable de leur offrir une sécurité spirituelle, mais un homme de compromis qui ne savait plus quoi faire.
Et puisqu’il est question d’immoralité, lisons maintenant au Psaume 119, les versets neufs à 11. Rendre pur son sentier pour les jeunes gens et jeunes filles est un défi d’hier et d’aujourd’hui. En relisant ces versets et en y trouvant la soif d’un coeur qui veut glorifier Dieu, la force d’une foi qui s’attend à Dieu, j’ai imaginé une paraphrase de ces versets que je vous lis :
le verset neuf : il faut vivre avec son temps. Je suis trop jeune pour m’habiller comme une mémé. Ne soyons pas trop absolus. Un peu de foi est certainement bon.
Le verset 10 : oui, j’ai besoin de Dieu pour réussir, et je Le prie pour ça.
Le verset 11 : mais ce soir, c’est télé réalité ! Savez-vous qu’à « the Voice » il y avait deux chanteurs chrétiens ? Évidemment, avec tout ça, je n’aurai pas le temps pour la Bible, d’autant plus qu’il faut que je consulte mes SMS et mon profil Facebook.
Quelle version préférez-vous?
Je remarque en passant que, de fait, il est patent que pour des enfants chrétiens, le portable a plus d’importance que la Bible. Vous pensez que j’exagère ? Privez-les du portable, notez leurs réactions. Puis privez-les de la Bible et notez leurs réactions. À la fin, concluez sur l’importance respective de l’un et de l’autre dans l’affection de leur coeur.
Le texte lu dans les Proverbes donne cette expression concernant l’homme qui craint Dieu : « auprès de lui ». Donc, en le côtoyant, sous son influence, et certainement aussi dans le lieu où il habite. Nos maisons, qui ne sont pas des prisons, peuvent pleinement accueillir ce que Paul appelait « le train de ce monde ». Les moyens de communication d’aujourd’hui peuvent faire rentrer cet esprit dans nos maisons.
Aidez vos enfants ! Pas d’ordinateur ou de télévision dans les chambres ! Internet est un formidable vecteur d’immoralité y compris pour les plus jeunes. Soyons spirituels, et soyons concrets. Un ordinateur dans une chambre, ce n’est pas la même chose qu’un ordinateur au centre de la salle à manger. Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
Pour finir, lisons deux textes. Le premier se trouve dans le livre du Deutéronome, au chapitre quatre, le verset neuf ; le second se trouve au Psaume 103, les versets 17 et 18. Les petits-enfants issus de l’immoralité des filles de Lot avec celui-ci, ont constitué les peuples appelés Moabites et Ammonites. Ces peuples furent des ennemis d’Israël. C’est ainsi que bien plus tard, nous retrouvons un roi de Moab, Balak, soudoyant le devin prophète Balaam pour maudire Israël. À cette occasion, Dieu protégera son peuple de l’enchantement. Mais ce que l’enchantement n’aura pas réussi à produire, l’impudicité initiée par les filles de Moab (c’est-à-dire les descendantes des filles de Lot)le fera. Elles appateront les garçons d’Israël et les mèneront dans l’impudicité, ce qui entraînera un jugement divin. Ainsi, s’il peut y avoir une grâce dans les générations des enfants de Dieu, il semble qu’il puisse aussi y avoir une persistance des mêmes faits répréhensibles dans les générations de ceux qui ne craignent pas Dieu. C’est évident dans le cas cité.
Il nous faut relever le défi familial. Il est possible que pour certains d’entre nous, cela demande du courage, courage pour changer ce qui a été établi dans la tiédeur, le compromis, et qui est maintenant considéré comme un mode de vie normal. Je vous cite deux mots qui sont dans la Bible : « courage, courage » ! Que Dieu vous bénisse !