Pascal COLLET
Nous nous retrouverons plusieurs dimanches sur le thème suivant : les défis que Lot n’a pas relevés. Nous nous arrêtons ce matin sur le défi de l’engagement personnel envers Dieu. Lisons dans le livre de la Genèse, au chapitre 12, les versets quatre et cinq, puis au chapitre 13, le verset premier, et le début du verset cinq.
Jusqu’à leur séparation, Lot est décrit comme étant « avec Abram ». Mais ce statut « d’accompagnateur » est-il suffisant pour Dieu ? Pour nous ? Quelle part cela nous assure-t-il ? Quel vécu personnel avec Dieu ?
Lisons un autre texte dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre premier, les versets 17 et 18. Nous avons ici l’appel « général » de Dieu à l’être humain. Le genre d’appel qui amène Paul à écrire aux chrétiens de Corinthe qu’ils ont été appelés ( 1 Cor 1/26). Quelque chose est donc rattaché à cet appel divin. Jugez-en vous-même dans les deux lectures suivantes : 1 Thes 2/12 et 1 Cor 1/9. Cet appel divin a été clairement manifesté par Jésus dans les paroles que nous lui connaissons : « venez à moi … Qu’ils viennent à moi… Suivez-moi… Suis moi ».
Puisque Dieu nous sollicite, c’est donc qu’Il désire un engagement personnel à Son égard. C’est aussi la logique de notre destinée, puisque la Bible nous dit que chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même ( Rom 14/12). Un homme non engagé avec Dieu avait l’habitude de dire : « ma femme ira pour moi ». Son épouse était chrétienne. Elle allait donc « pour lui » aux réunions, entendre l’Évangile, prier… Mais aucune épouse chrétienne ne pourra représenter son époux non-engagé devant Dieu. Il y a certes un temps où nous accompagnons ceux qui sont dans la foi : ils nous sont invités à une réunion, et nous y avons été avec eux. Nous y sommes même retournés avec eux. Les enfants, les jeunes, accompagnent leurs parents. Mais ce temps ne remplacera jamais le temps de l’engagement personnel.
L’une des traductions concrètes de cet engagement personnel envers Dieu est constituée par le baptême qui, je le rappelle, pour conserver tout son sens, doit suivre la repentance et la foi. Lisons maintenant le texte qui se trouve dans la première épître de Pierre, au chapitre trois, le verser 21. « L’engagement d’une bonne conscience envers Dieu ». Ainsi est défini le baptême. Comment cet engagement d’une bonne conscience envers Dieu peut-il se réaliser ? D’abord, par le pardon divin faisant suite à l’oeuvre de la croix, et à la repentance. Alors, tous nos péchés, forcément nombreux, sont effacés, oubliés, pardonnés. Dieu est donc satisfait, et la conscience de l’être humain peut l’être. Ensuite, par la transformation du coeur opéré par le Saint Esprit. Le désir de celui qui est né de nouveau peut être résumé de la façon suivante : « o Seigneur, je veux marcher dans Tes voies ».
Enfin, cet engagement se poursuit par l’éducation divine opérée par la Parole de Dieu tout au long de la marche avec Dieu. Voilà, bien brièvement, l’engagement personnel avec Dieu.
Revenons à Lot. Il était avec Abram. N’était-ce pas satisfaisant quand même ? Après tout, ce n’était pas rien ! Quitter Ur en Chaldée, cité prospère et développée de l’époque pour partir avec Abraham vers un lieu inconnu n’était pas une petite affaire ! Ne pouvons nous pas nous contenter de ça ? Outre ce que nous venons d’évoquer, pour répondre à cette question nous pouvons considérer la fin respective d’Abraham et de Lot, et là, nous comprenons que ce n’est pas du tout la même chose que de répondre personnellement à l’appel de Dieu ou de ne pas s’engager avec Dieu.
Retournons maintenant dans le livre de la Genèse, au chapitre 13, les versets cinq à 10.
Cette querelle, et la suite qui lui a été donnée, ne fait que mettre en lumière le coeur de chacun. Elle n’a pas produit, elle a révélé quelque chose quant à l’affection profonde donc réelle du coeur d’Abraham et de Lot. Et à partir de là, le constat suivant s’impose : ils étaient ensemble, mais dissemblables. Je remarque en passant, qu’il arrive qu’un problème, une contrariété, une dissension devienne un prétexte pour se retirer des voies de Dieu, ou de l’église locale. En réalité, ces choses ne font que dévoiler le vrai coeur, et ce qui est dévoilé, c’est le peu d’engagement personnel à l’égard de Dieu. Quoi ! Un problème suffit pour nous faire retirer ! Eh bien, il est donc évident que nous ne sommes pas vraiment engagés avec Dieu. Cette mise en lumière du coeur de chacun est nécessaire et incontournable, puisqu’elle aura lieu pour tous, selon qu’il est écrit que Dieu mettra en lumière ce qui est caché. Et ceci rend donc caduc le statut d’accompagnateur même des gens de foi.
Si nous avons évoqué brièvement la réponse personnelle à apporter à l’appel au salut de Dieu par la repentance et la foi précédant le baptême, il faut bien sûr aussi mentionner que cet engagement premier doit normalement déboucher sur l’engagement personnel de toute une vie pour Dieu. « Servez Christ le Seigneur ».
Il est arrivé que des épouses chrétiennes nous demandent quelle attitude avoir à l’égard de leur époux non chrétien, dans la mesure où elles sont bridées dans leurs désirs. L’une d’entre elles faisait part de sa joie profonde d’avoir pu une fois jeûner avec nous, en me disant qu’elle bien cela lui avait fait. Je m’adresse maintenant aux couples chrétiens, et je vous dis : servez Christ le Seigneur ! Voyez quelle belle opportunité vous est donnée ! Elle peut faire pâlir d’envie ceux qui ne l’ont pas. Encouragez-vous mutuellement dans votre engagement à l’égard de Dieu.
Lot était donc avec Abraham qui lui, après avoir répondu à l’appel de Dieu, avec confiance en Dieu. Mais, « être avec » ne suffit pas. Que Dieu nous fasse la grâce d’un engagement personnel profond et concret envers Lui.