Le Seigneur m’a fortifié!

Pascal COLLET
31 octobre 2010

Le Seigneur m’a fortifié!

Nous lisons dans la première épître à Timothée, au chapitre premier et le début du verset 12.

Paul  fut d’abord fortifié lors de sa rencontre avec Christ sur le chemin de Damas. On peut dire qu’à cette occasion, toute la force propre de Saul de Tarse fut brisée. Il est désarçonné, pas seulement physiquement, saisi d’effroi et tremblant, et il faut le prendre par la main pour le conduire à Damas. Lui qui venait de traiter avec le souverain sacrificateur, c’est-à-dire la principale autorité religieuse, va devoir accepter qu’un simple disciple, Ananias vienne vers lui pour lui imposer les mains de la part du Seigneur. Quelle crise majeure pour cet homme ! Mais il fallait qu’il soit vaincu par le Christ, et cette défaite était en réalité sa victoire ! L’oeuvre de Jésus comme Sa personne terrasse tout ce qui nous est propre, ce en quoi nous nous confions auparavant, ce qui faisait notre gloire humaine. Mais là, nous éprouvons la force du Christ ; c’est celui qui est convaincu de son péché qui est ensuite relevé dans la joie du pardon et la consolation de l’Esprit saint ; il faut être abaissé pour être relevé ; c’est quand l’être humain est bouleversé quant à sa vie propre qu’il peut être reconstruit par et selon Dieu et  devenir ainsi Son ouvrage ; celui qui est dépouillé se revêtira de Christ. Notre rencontre avec Jésus n’a pas besoin de ressembler trait pour trait à celle de Saul de Tarse, mais les grandes lignes spirituelles doivent s’y retrouver pour que, la grâce de Dieu surabondant, nous  éprouvions dès ce moment la force de Christ répondant à notre misère.

Deuxièmement, Paul fut fortifié par le Seigneur lors de sa prise de conscience de la lutte entre la chair et l’esprit qui l’a amené à ce constat : « misérable que je suis ! Qui me délivrera de ce corps de mort ? » Le corps étant ici pris en tant qu’instrument de l’âme et de l’esprit. Quelques versets plus loin, Paul écrit qu’il sait que ce qui est  bon n’habite pas en lui. Voilà la découverte par le chrétien de son incapacité naturelle, de l’emprise  de la chair qui n’est pas seulement dans les oeuvres appelées « évidentes » par Paul aux Galates, mais qui s’étend bien au-delà des quelques mauvaises oeuvres ou mauvais comportements énumérés dans ce texte. C’est de Christ Son sauveur que Paul a appris ce qu’il confesse. Avez-vous une haute opinion de vous-même ? Alors vous ne connaissez pas encore Christ comme il faut Le connaître, mais si vous voulez être un de Ses disciples, vous passerez-vous aussi par la crise que représente la découverte de notre incapacité naturelle à vivre comme Dieu veut. « Misérable que je suis ! » Mais ce constat vrai et lucide n’est pas la fin de l’histoire, mais un point de passage vers une autre découverte, car après l’exposé de Romains chapitre sept, voilà l’exposé de Romains chapitre huit. Et là, nous avons la découverte de la vraie vie spirituelle, celle qui s’opère par la loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ, et qui aboutit à apprendre à marcher selon l’Esprit, par l’Esprit. Et là le langage change : ce n’est plus « misérable que je suis », mais des affirmations qui ne reposent pas sur les forces propres mais sur la révélation divine : « nous ne sommes pas redevables à la chair pour vivre selon la chair ; si par l’Esprit vous faites mourir… » Ainsi donc, le constat de la misère et de l’incapacité naturelle débouche sur l’expérience de la vie par où selon l’Esprit. N’enfouissons rien, ne cachons rien, ne jouont pas avec le Seigneur. Nous découvrons l’emprise de notre chair ? Laissons le Seigneur nous prendre par la main et nous faire découvrir la vie selon l’Esprit.

Enfin, Paul fut fortifié dans toutes ses nombreuses souffrances pour Christ. Nous lisons dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre 12 et le verset 10, dans la deuxième épître à Timothée au chapitre trois et au verset 11, au chapitre quatre et au verset 17. Souvenons-nous  du contexte de ce dernier verset, tel qu’il est indiqué dans les versets précédents : Paul souffre de la défection de collaborateurs, de l’opposition d’Alexandre le forgeron, de la défection des chrétiens dans sa première défense. Ce ne sont plus les heures glorieuses dans lesquelles l’Évangile prêché était confirmé et où des églises naissaient par la puissance du Saint Esprit, c’est le temps de la souffrance et de la solitude mais relisez bien le début du verset 17.

Paul ne recherchait pas les souffrances pour Christ et il ne les fuyait pas non plus. Il avait compris qu’elles étaient son lot, comme elles sont le lot de tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ. Mais il avait aussi compris qu’elles étaient l’occasion de démontrer Jésus d’une manière autre que lorsqu’Il était démontré par la confirmation de l’Évangile. Il y aurait beaucoup à dire sur les pièges que représente pour le chrétien la recherche de l’approbation du monde, le fait de courtiser ses faveurs, la recherche d’une vie tranquille. Quelquefois, nous cédons devant la perspective d’une souffrance que nous ne voulons pas assumer pour Christ. Un couple chrétien avait l’habitude de participer à la fête de Noël de leur quartier ; il s’agissait de produire des décorations, de confectionner des pères Noël et toutes sortes de choses avec comme objectif l’obtention d’un prix pour la meilleure décoration des quartiers. Pendant longtemps ce couple a participé à quelque chose qui paraissait banal jusqu’à ce que, par la lecture de la Bible et l’éclairage du Saint Esprit, ils prennent conscience qu’ils n’étaient pas appelés à cela. Ils se sont donc retirés de cette compétition et à partir de ce moment-là, ils sont devenus des parias dans leur quartier, parce que le prix convoité a été attribué à un autre quartier. Les voisins se plaignaient de leur mesquinerie, et les critiquaient pour leur refus de participer à » l’esprit de Noël ». Le monde fait des risettes au chrétien tiède, mais il ne change pas, pas plus que son prince et il  s’oppose aux chrétiens qui veulent être des disciples de Jésus. N’en concevons aucun trouble ! Cest Spurgeon qui disait que le diable ne perd pas son temps à fouetter un cheval mort. Mais dans tous les combats, dans l’opposition que nous subissons du monde, le plus important n’est-il pas que nous soyons fortifiés par le Seigneur comme Paul l’a été dans ses combats ? Pierre va jusqu’à écrire que si nous souffrons pour Christ nous sommes heureux ! Il n’y a pourtant aucun bonheur dans la souffrance, mais il ajoute: parce que l’Esprit de gloire repose sur vous. La lâcheté, le compromis, nous apportent la tranquillité de la tiédeur qui finalement n’est que de la faiblesse. Mais la résolution de vivre pour Jésus qui nous emmène dans de l’opposition nous permet aussi de goûter à la communication de force que le Seigneur tient en réserve pour les Siens.

Le Seigneur a fortifié Paul ! Il  nous fortifiera aussi.