Pascal COLLET
Nous lisons ce matin dans le livre de Ruth, au chapitre deux, et au verset trois. La mention toute simple que Ruth va glaner dans un champ qui est précisément à Boaz lequel a droit de rachat, nous place devant le fait de la providence de Dieu.
Sa providence, c’est son contrôle souverain. Dieu agit en rapport avec Son but, et Son but c’est Sa gloire. Il fait donc en sorte que les événements accomplissent Son but, que ce soit au plan de l’univers, et ce malgré que le mal y soit entré, ou au plan des personnes. Dans cette action, Dieu se sert des lois de la nature (lois qu’Il peut aussi suspendre momentanément), de la conscience humaine, des miracles, de Sa Parole dans laquelle nous nous trouvons des directions pour nos vies dans l’obéissance, de notre raison (une raison saine est une conséquence de la crainte de Dieu), de Ses serviteurs, des empêchements, des circonstances. Il peut aussi incliner les coeurs, et pas seulement ceux des rois, et tout cela en respectant la liberté humaine.
L’un des plus beaux témoignages rendus à la providence divine n’est-il pas celui de Joseph ? Après avoir été haï, rejeté puis vendu par ses frères, après être devenu esclave en Égypte, après avoir été accusé faussement par une femme pervertie, lui le coeur pur, après s’être retrouvé en prison et avoir goûté l’abandon, le voilà élevé sans aucun calcul par le seul contrôle souverain de Dieu ! Le moment arrive où il se fait connaître à ses frères, et là nous entendons des paroles surprenantes : « je suis votre frère que vous avez vendu pour être menés en Égypte. Maintenant ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m’avoir vendu pour être conduit ici, car c’est pour vous sauver la vie que Dieu m’a envoyée devant vous. » (Gen 45/4-5).
Kis, père de Saül s’aperçoit un jour que ses annesses se sont égarées. Il envoie Saül et son serviteur pour les rechercher. La recherche est d’abord infructueuse, et cela les amène dans la contrée où Samuel passe. Le serviteur conseille à Saül d’aller voir le prophète : ne pourrait-il pas les aider ? Et voilà comment le prophète Samuel, averti au préalable par Dieu va rencontrer le premier roi d’Israël et va l’oindre en privé.
Le livre d’Esther est certainement dans la Bible celui qui est le plus rempli de la providence divine. Une jeune fille hébreu, Hadassa, connaît la défaite et l’exil avec les juifs en Perse. Et là, sans jamais l’avoir voulu ni calculé, elle se retrouve reine de Perse. Son oncle Mardochée assiste à un complot de deux eunuques du roi contre Assuérus. Il en informe Esther qui transmet au roi. Celui-ci a donc la vie sauve. Alors qu’un complot génocidaire contre le peuple juif est en place, une nuit, le roi de perse ne peut pas dormir. Il se fait apporter les chroniques du royaume qu’on lui lit. Il trouve écrit ce que Mardochée avait fait en sa faveur, et apprend qu’aucun remerciement ne lui avait été adressé. Le résultat de tout cela, c’est qu’au moment où le génocide allait prendre forme, Dieu s’est servi d’Esther en tant que reine de Perse, et de Mardochée pour sauver son peuple. Que Dieu est grand !
Revenons-en à Ruth : jeune veuve, pauvre, démunie elle va glaner dans un champ. Ce champ appartient à Boaz qui, non seulement a le droit de rachat, mais est un homme craignant Dieu, ce qui dans le temps des Juges n’était pas évident. Il exerce son droit de rachat, se marie avec Ruth, ils ont un enfant : Obed, qui non seulement les réjouira, mais qui prendra place dans la généalogie du Messie à venir, lisez l’Évangile de Mathieu au chapitre premier et les versets cinq et six.
Lisons maintenant dans le livre du prophète Esaie au chapitre 64 le verset trois. Dieu agi dans le monde et sur le monde, mais il y a une action particulière à l’égard de certains êtres humains. Ce texte nous précise qui ils sont : ceux qui se confient en Dieu. Le texte de Paul aux Romains, au chapitre huit et au verset 28 nous précise quant à lui que ce sont ceux qui aiment Dieu qui voient toutes choses concourir à leur bien. Donc, ce qui aiment Dieu et Lui font confiance peuvent s’attendre à la manifestation de Sa providence en rapport avec Son but.
Il faut pour conclure insister sur le choix de Ruth la Moabite. Nous savons que Moab est né de l’esprit de Sodome qui avait envahi le coeur des filles de Lot. Puis Moab est devenu un peuple corrompu, idolâtre, méchant et ennemi de Dieu. C’est tellement vrai que Dieu dira dans le livre du Deutéronome au chapitre 23 et aux versets trois et quatre que le Moabite n’entrera pas dans l’assemblée de l’Eternel. Qu’est-ce qui explique donc le destin de Ruth la Moabite ? C’est son choix, exprimé de façon réfléchie et résolue quand elle dira à Naomi sa belle-mère : « ton peuple sera mon peuple, et ton Dieu sera mon Dieu. » Notez bien qu’elle n’a pas dit cela devant un miracle divin, où une intervention de la grâce de Dieu. C’était son choix, et c’est par ce choix qu’elle s’est placée d’une façon particulière au bénéfice du contrôle souverain de Dieu, c’est-à-dire de Sa providence.
Dieu est sur Son trône, pour tous, mais pensons à ce que cela signifie pour les Siens ! Aimons le, obéissons Lui, suivons Le ! Et de grâce, ne confondons pas le bateau de Jonas trouvé par celui-ci juste au bon endroit et au bon moment pour désobéir à Dieu avec la providence divine.