Pascal COLLET
Relisons les trois textes de la semaine dernière : Ézéchiel chapitre 36, les versets 25 à 27 ; Évangile de Jean, chapitre trois les versets trois à six ; deuxième épître de Pierre chapitre premier, les versets trois à sept.
« Faites tous vos efforts… ». Nul doute que l’homme dans sa part religieuse peut retenir ces mots, et même les saisir et se les appliquer. Il ferait donc des efforts dans l’espoir de bénéficier à cause de cela de la faveur de Dieu. Est-ce là le message de Dieu ? Non. L’être humain doit naître de Dieu ; il s’agit donc bien d’une oeuvre que Dieu fait, répondant à notre conversion qu’Il connaît. Jésus a dit à Nicodème que la naissance naturelle ne transmet que la vie humaine naturelle. Les efforts de la vie humaine naturelle ne produiront rien de plus qu’un homme religieux. En aucun cas ils ne peuvent donner la vie, ni faire d’hommes et de femmes des disciples de Jésus.
Pierre écrit : « à cause de cela, faites tous vos efforts… ». À cause de cela, quoi ? Quelle est la cause des efforts que le chrétien est appelé à fournir ? Les versets précédents nous livrent la réponse : Pierre s’adresse à des personnes qui sont devenues chrétiennes : la puissance de Dieu leur a déjà donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété. Les plus grandes et les plus précieuses promesses, qui nous rappellent les promesses de Dieu dans le livre d’Ezéchiel, sont leur partage et les ont amenés à être rendu participant à la nature divine. En d’autres termes, parce qu’il est né de nouveau, le chrétien ne peut être ni oisif, ni distrait, ni indifférent, ni paresseux.
Qu’apporte donc la nouvelle naissance ?
Elle apporte d’abord une nouvelle nature selon les mots mêmes de Pierre que nous avons lus. Cette nature est la nature de Dieu Lui-même, et elle lui ressemble donc : elle est sainte, pure, juste, aimante, vraie.Avant notre conversion, nous n’avons connu que notre nature humaine et toutes ses oeuvres évidentes. Mais voilà que nous nous convertissons, l’Esprit souffle dans notre coeur et nous recevons une nature complètement différente de la nôtre. Quelle oeuvre magistrale !
La nouvelle naissance apporte aussi un coeur nouveau : ce sont les paroles d’Ezéchiel que nous avons lues tout à l’heure. On comprend qu’avec une nouvelle nature et un coeur nouveau, la Bible nous parle de « nouvelle création ».
La nouvelle naissance nous apporte la vie divine. En dehors de cela, nous sommes désespérément morts. Mais la Parole de Dieu nous engendre, c’est-à-dire nous donne la vie, nous naissons de nouveau, nous passons de la mort à la vie. Aux deux seules catégories représentées ici, je dis : voyez ce que vous n’avez pas, et voyez ce que vous avez !
Voyez ce que vous n’avez pas : sympathisants de l’Évangile, de l’église, enfants de chrétiens, brave homme et brave femme, gens moraux, connaissant même la prière, avez-vous reçu un coeur nouveau, une nouvelle nature, la vie spirituelle ? Voyez comment ces choses sont irremplaçables, et pour vivre une vie chrétienne digne de ce nom, et pour entrer un jour dans le royaume de Dieu. Irremplaçables ! Ne cherchez donc pas à les remplacer, mais disposez votre coeur pour permettre à l’Esprit de lieu de souffler en lui et d’accomplir cette oeuvre.
Voyez ce que vous avez : frères et soeurs, alors que nous sommes interpellés par ce qui nous manque, et que nous transformons cela en prière, n’oublions pas ce que nous avons reçu. Et ajoutons-y.
Et concrètement cela donne quoi ? Je ne vais pas être exhaustif dans la description, mais je partage quelques traits essentiels qui me viennent à l’esprit. Des choses auxquelles nous tenions beaucoup non plus d’importance pour nous quand nous naissons de nouveau. Par contre, nous avons des goûts nouveaux : nous avons besoin de Bible, de lecture, d’enseignement, de prédication solide. Nous avons besoin de prière. Des attitudes toutes nouvelles se font jour : voilà que nous sommes portés à chercher à obéir à Dieu, ce qui peut être ne nous été jamais arrivé auparavant. L’homme nouveau est créé dans la justice et la sainteté : dans notre comportement, nous nous inquiétons de ce qui est juste et saint. Bien des aspects de notre vie sont alors « revisités » et quelquefois, un grand ménage s’ensuit. Le péché n’est plus notre monde, et même s’il nous sollicite encore, c’est de l’extérieur qu’il le fait car il a été délogé de notre coeur. Il devient une agression alors que nous le chérissions auparavant. Ce qui est né de Dieu triomphe du monde : l’esprit du monde, ses valeurs nous deviennent étrangères. Nous aimons différemment.
Ni l’hérédité, ni même la volonté humaine ne peuvent faire de nous des enfants de Dieu. Mais à ceux qui reçoivent Jésus, il est donné le pouvoir, le droit, l’autorité de devenir enfants de Dieu. Voilà l’oeuvre de Dieu, irremplaçable. Ajoutons pour finir, qu’après la naissance viendra la croissance, et que le Dieu qui nous a fait naître est aussi celui qui nous fera croître.