Je prendrai garde à la voie droite…

Pascal COLLET
23 mars 2014

Je prendrai garde à la voie droite…

Nous lisons le Psaume 101.

Nous avons là l’ engagement d’un roi (David) à gouverner d’une manière intègre. Si ce roi fait mention de « la ville de l’Eternel », du pays, il fait aussi mention de son coeur, de ses yeux, de sa maison. Il ne s’agit donc pas seulement de gouverner le pays mais aussi sa propre vie.

Nous nous arrêterons ce matin sur le début du verset deux. La question posée indique la soif de communion avec Dieu comme étant la source première du désir de David. Nous pourrions dire que le « tu » est plus important que le « moi ». Il ne s’agit donc pas en recherchant la voie droite, de chercher à établir sa propre justice. Nous avons un bon exemple de cette recherche et de cette mentalité avec le croyant de la parabole donnée par Jésus dans l’Évangile de Luc,, au chapitre 18, les versets neuf à 14. Se croyant prenait aussi garde à la voie droite mais pas avec les mêmes motivations que David au Psaume 101 : la voie droite était pour lui un sujet de se glorifier en se comparant au prochain. Il ne s’agit pas davantage d’essayer de mériter quelque chose de Dieu. La soif de communion de David est exprimée à d’autres moments dans les Psaumes, notamment au Psaume 143, les versets six et sept, et au Psaume 63, le verset deux. Dieu lui est donc précieux ; il désire ardemment cette douce intimité avec Lui.

Un bon éclairage du Nouveau Testament sur ce type de relation avec Dieu nous est donné dans les premiers versets du chapitre premier de la première épître de Jean. Deux éléments sont à retenir : le premier, c’est la centralité du sang de Jésus, c’est-à-dire de l’oeuvre opérée à la croix du calvaire. Sans cela, pas de pardon divin possible et donc pas de communion possible ! Le second, c’est une manière de marcher c’est-à-dire de vivre qui assure la réalité de cette communion. Ceci nous ramène au souci de David exprimé au psaume 101 : « je prendrai garde à la voie droite ». Il sait donc quelle est la nature de Dieu (Dieu est droit), et il sait qu’on ne peut trouver Dieu qu’en accord avec Sa nature. Est-ce possible pour nous ? Oui, car par l’oeuvre accomplie par Jésus, nous pouvons non seulement être rapprochés de Dieu, mais également être rendus participants de Sa nature même.

Nous parlons d’accord avec Dieu, et non pas d’arrangements avec Lui. Dans ce dernier cas, nous aurions affaire à un dieu conçu par nous-mêmes, et non plus au Dieu qui se révèle dans Sa Parole.

Lisons maintenant le texte qui se trouve dans le livre de l’Ecclésiaste, au chapitre sept, le verset 29. Ce sont donc les détours qui caractérisent  l’être humain maintenant. Détours pour éviter ce qui nous dérange ou ce qui nous remet en question ; pour éviter l’invitation à la repentance, ou à l’obéissance de la foi. Nous remarquons qu’en règle générale, tout ce qui est droit est simple (et inversement !), alors que les détours compliquent singulièrement les choses. Pensez à cette foule écoutant la prédication de l’apôtre Pierre à Jérusalem : elle est placée devant la folie de son erreur puisqu’elle a rejeté Jésus. Mais le coeur de plusieurs dans cette foule est droit, et cela se manifeste en ce que leur coeur est touché: ils demandent aussitôt la solution. Alors Pierre peut embrayer sur la repentance et le baptême d’eau, et cette exhortation est reçue et réalisée. Comme c’est simple ! Comme c’est droit !

Les détours empruntés par le coeur humain peuvent amener une grande confusion, la sorte de confusion qui est notée dans le livre des Proverbes, au chapitre 14, et au verset 12. Pourquoi cette voie paraît-elle droite alors qu’elle ne l’est pas ? Parce qu’elle convient à celui qui l’a choisi. Mais convient t-elle à Dieu ?

Cette exhortation à prendre garde à la voie droite dans un désir de communion avec Dieu est aussi un remède. Lisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 12, les versets 12 et 13. Les mains sont fatiguées, les genoux sont chancelants, nous avons là l’image d’une personne qui marche bien péniblement, et à propos de laquelle on peut se demander jusqu’à quand elle pourra encore marcher péniblement, et plus encore si le but sera atteint dans ces conditions. Mais en même temps, nous nous souvenons que Jésus a guéri l’estropié, et que nous pouvons nous attendre à à une solution divine, tant sur le plan physique que sur le plan moral ou spirituel. Cette solution divine est présentée par le verset suivant : « faites des pistes  droites pour vos pieds, afin que le boiteux ne se luxe pas, mais plutôt qu’il guérisse ». Faire des pistes droites pour nos pieds ! Nous pouvons penser à ce stade à David lui-même : a-t-il écrit le Psaume 101 avant ou après sa chute morale ? Nous ne savons. Après sa faute, David a choisi les détours, jusque dans des conséquences effroyables. Quelle était sa vie durant ce temps ? Il nous livre ces renseignements au Psaume 32, dans lequel il écrit que durant ce temps, ses os se consumaient, il gémissait toute la journée, sa vigueur n’était plus que sécheresse. Dans ce cas de figure là, nous comprenons que la solution n’est pas dans la pharmacie ou la médecine, les loisirs ou la télévision… comme la solution pour l’absence de vitalité spirituelle n’est pas dans la musique ou l’ambiance ! Il s’agit plutôt de faire des pistes droites pour nos pieds, ce qui sera le cas pour David au travers de la venue à lui du prophète Nathan,  ce qui occasionnera sa guérison spirituelle, accompagnée de la reprise de sa communion avec Dieu. L’ayant retrouvé, il pourra inviter les justes et, notez-le bien, ceux qui sont droits de coeur à se réjouir en Dieu (Ps 32/11).

Les pistes droites qui nous mènent au remède divin, consistent à reconnaître son état, sa responsabilité, sa faute peut-être. Ces pistes droites consistent aussi à cesser d’incriminer le prochain.

Je prendrai garde à la voie droite ! David a donc dû examiner les choses, réfléchir sur ses choix, car c’est ainsi qu’on prend garde.

Terminons ensemble par une ultime lecture dans le livre du prophète Osée, au chapitre 14, le verset neuf. Marcher ou tomber ! Nous désirons marcher avec Dieu, dans Ses voies, en accord avec Sa nature. Nous prenons donc garde à la voie droite.