Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre deux et au verset 37. « Que ferons-nous » ? Il y a donc quelque chose à faire.
Bien sûr, le mot « faire » nous renvoie à la pensée des oeuvres. Il faut donc d’emblée préciser avec la Bible ce dont il ne s’agit pas : lisons l’ épître de Paul aux Ephésiens au chapitre deux et au verset neuf, ainsi que le chapitre trois et le verset cinq de l’épître à Tite. Le salut n’est donc pas par les oeuvres. La pensée du salut par les oeuvres est la suivante : il s’agit en fait d’un troc dans lequel ce qui est mauvais en l’humain serait compensé par les bonnes oeuvres, qui ainsi donneraient droit au paradis. Ce marché ne prend pas vraiment en compte la dépravation de l’être humain, que du reste l’on ne soupçonne pas car notre mesure est humaine: le péché nous enveloppe si facilement! Dieu n’accepte pas ce marché : il a en vue quelque chose de bien meilleur pour nous : naîtra de Lui.
Par ailleurs, si le salut s’obtenait par les oeuvres, comment pourrions-nous savoir à partir de quelle quantité d’oeuvres nous serions sauvés ? Impossible à savoir ! Et puis, les êtres humains en tireraient gloire.
À la place de cette stratégie humaine, la Bible nous dit dans la première épître aux Corinthiens que Dieu a voulu que Jésus soit fait pour nous sagesse, justice, sanctification et rédemption. Donc, écartons la voie du salut par les oeuvres car c’est une voie sans issue. Mais une fois écartée, redisons qu’il y a quelque chose à faire.
Cela ressort pour nous comme pour ceux auxquels Pierre s’adressait la Pentecôte avec évidence, de l’examen de notre situation par rapport à Christ. Car c’est bien Christ que Pierre prêche, et c’est bien cette prédication qui amène ses auditeurs à lui dire : « que ferons-nous » ?
Pierre souligne d’abord que Dieu a rendu témoignage à Jésus de Nazareth (verset 22). C’est un témoignage majeur, clair, incontournable. Pour nous aujourd’hui, il est contenu dans les Évangiles. Qu’avons-nous fait de ce témoignage ?
Pierre met ensuite en évidence leur responsabilité dans la mort de Jésus, par ailleurs prévue par Dieu (verset 23). « Vous l’avez crucifié ». Étaient-il donc tous au calvaire ? Certainement pas ! Une trentaine d’années après la crucifixion de Jésus, l’épître aux Hébreux dans son chapitre six nous parle de ceux qui crucifient pour leur part le fils de Dieu. Il n’est plus là question de la mort physique de Jésus au mont Golgotha, mais de l’attitude d’un coeur qui se retrouve avec ceux de tous les temps qui ont rejeté et rejettent Jésus, ne voulant pas qu’Il règne sur eux.
Pierre insiste ensuite sur la résurrection de Jésus, qui atteste que Dieu l’a fait Seigneur et Christ. C’est Lui qui est Seigneur. Tout est par Lui et pour Lui. Il est le commencement et la fin.
Il est évident que par rapport à la personne est à l’oeuvre de Christ, il y a quelque chose à faire.
À la question des hommes, Dieu répond. « Repentez-vous… ». C’est le grand appel de Dieu, appel à changer de mentalité, de pensées. La repentance est non seulement ce qui met fin à la perdition, mais aussi à toute illusion, à toute défection, à tout éloignement de Dieu, à toute faiblesse, à toute incrédulité, à toute indifférence, à toute volonté propre. C’est ce qui empêche l’immobilisme de triompher. On est étonné lorsqu’on lit tout ce qui concerne la période des juges dans la Bible, pendant laquelle les enfants d’Israël ont supporté des situations anormales : 20 ans, huit ans, 18 ans, 7 ans et même 40 ans ! Le schéma est le suivant :au bout de ces années, le peuple crie à Dieu, se tourne vers Lui, se détourne des idoles , de la désobéissance et alors, Dieu agit promptement. À l‘action de l’homme répond celle de Dieu. Mais pourquoi faut-il attendre 7, 8,18 ou même 40 ans ? L’immobilisme peut même nous maintenir dans le pire. Peut-être pourrait-on parler de routine religieuse, de passivité, de paralysie spirituelle, de sommeil, de coeurs anesthésiés. « Aie donc du zèle et repens-toi » ! Il y a quelque chose à faire.
Ensuite, Pierre leur dira : « soyez baptisés… ». Car après la conversion, l’âme désire obéir à Dieu et être baptisée. Le baptême sans conversion n’est qu’un bain, mais dans la pensée de Dieu, il n’y a pas de conversion qui ne soit à pas suivie du baptême. Il y a quelque chose à faire.
« Que ferons-nous » ? Que devons-nous faire ? Saul de tarse rencontrant Jésus dira : « Seigneur, que veux-tu que je fasse » ? Poser cette question, c’est déjà revivre. Et cette vie se manifeste toujours par la foi et l’obéissance. Ne devrions-nous pas réagir de la même façon, même si notre situation spirituelle n’est pas identique à celle des auditeurs de Pierre, après chaque prédication fidèle de la Parole de Dieu ? C’est le coeur touché, prêt à obéir, bien disposé qui se met à l’oeuvre pour Dieu.