Fortifie toi!

Pascal COLLET
5 décembre 2010

Fortifie toi!

Nous lisons dans la deuxième épître à Timothée, au chapitre deux, le verset premier.

La grâce est en Jésus-Christ ! Ceci ne signifie pas que la grâce de Dieu était absente avant la venue de Jésus, mais c’est bien Lui qui l’a pleinement révélée. Comme l’écrit Paul aux Romains, la grâce de Dieu et le don de la grâce viennent d’un seul homme, Jésus-Christ, et ils ont été abondamment répandus sur beaucoup. Dieu a voulu en quelque sorte tout réunir en Son Fils : le péché de l’humanité a été imputé totalement à Jésus sur la croix. Mais tout ce qui concerne le salut a aussi été « réuni » en Jésus, de telle sorte que la grâce va encore plus loin que le pardon : tous les moyens de Dieu, toutes Ses pensées et toutes Ses capacités forment Sa grâce non seulement pour nous amener au salut, mais pour nous le faire vivre pleinement. Paul écrit aux Romains que ceux qui reçoivent l’abondance de la grâce régneront dans la vie par Jésus-Christ lui seul. Et c’est ainsi, qu’on a pu dire d’Etienne qu’il était plein de grâce et d’Esprit saint. Réalisons maintenant que tout est dans le nom de Jésus. Oui, pour nous, tout  est accessible et présent dans le nom, c’est-à-dire la personne de Jésus.

« Fortifie-toi… » Ici le ton est affectueux : c’est le conseil d’un père à son enfant spirituel. Mais dans le livre de Josué. au chapitre premier, Dieu donne l’ordre à Josué de se fortifier et de prendre courage. Il s’agit bien d’un ordre !  Le psalmiste ne dit-il pas ailleurs : « ton Dieu ordonne que tu sois puissant ». Cet ordre de Dieu fait mieux ressortir encore la grandeur des enjeux : les chrétiens supporteront-ils tout ? Croîtront-ils victorieusement ? Persévéreront-ils ? Seront-ils trouvés bouillants et veillants au moment du retour de Jésus ? Auront-ils tout surmonté ? Les enjeux sont nombreux, vastes et importants. Lorsque Paul écrit à Timothée que dans les derniers jours les temps seront difficiles, le mot « difficiles » est le même que celui qui décrit l’état des deux possédés de Gadara, dont Matthieu écrit qu’ils étaient « furieux ». Les temps seront difficiles, furieux. Il y a une forme de violence qui n’est pas physique ou de contraintes dans notre pays, cette violence de la pression sociale culturelle et bien sûre spirituelle, cette violence du prêt-à-penser, à s’habiller , à vivre dont il est difficile de s’extraire ! C’est une forme de violence qui vise à assimiler l’église de Jésus-Christ à l’esprit du monde. Alors, à quoi va ressembler l’église de Jésus-Christ dans ces derniers temps ? Qu’elle puisse rassembler les « forts en Christ ».

« Fortifie-toi… » Fait les bons choix, ceux qui favorisent l’action de la force de Dieu en toi. Telle occupation, telle influence acceptée, telle habitude attristant l’Esprit de Dieu, en freine aussi la communication et nous affaiblissent. Qu’est ce qui par exemple nous prive des rendez-vous divins, soit au plan personnel, soit au plan de l’église fidèle ? La télévision, Internet, les loisirs et autres choses semblables nous privant de ses rendez-vous nous amènent dans une faiblesse spirituelle tragique. Je suis convaincu que, dans ces temps de la fin, et toutes proportions gardées, nous aurons à connaître le genre de prière que Jésus a connue au jardin de  Gethsémané. Drôle de réunion de prière ! Les trois quarts de l’auditoire dormaient ! Dans ces cas là, il faut déjà se fortifier pour prier ! Mais dans cette agonie pour faire triompher la volonté de Son Père, Jésus eut le privilège de voir le ciel s’ouvrir et un ange de Dieu venir le fortifier. Nous aujourd’hui, nous n’attendons pas  la visite d’un ange car Jésus est remonté au ciel, il a été élevé par la droite de Dieu et il a reçu du Père le Saint Esprit qui avait été promis. Nous attendons donc que le Christ glorifié donne de la force de Son esprit à tous ceux qui prient d’une prière ardente. Félix Neff disait : « on prie comme si on faisait une commission pour quelqu’un d’autre : on se contente de faire cette commission et l’on se met peu en peine de réussir. On prie comme celui qui creuserait plusieurs puits, mais pas assez bàs pour trouver de l’eau. Dieu a plutôt égard aux cris du petit corbeau qu’à vos prières, car le corbeau est pressé par le besoin et non pas vous ». Sanctifions donc les rendez-vous divins, et vivons-les pleinement.

« Fortifie-toi… » Cette deuxième épître nous fait discerner la nature craintive de Timothée. Il était jeune, avait besoin de prendre courage et de gagner en assurance, et puis il y avait tout le contexte peu encourageant : persécutions, défections, faux enseignement courant dans les églises… Paul et lui n’étaient plus dans les temps premiers d’établissement glorieux des églises locales. Or, de ces choses mentionnées aucune ne devait  l’emporter dans le coeur de Timothée. Il fallait qu’il  se fortifie pour faire face.

Avez-vous remarqué comment quelquefois nous avons intégré la faiblesse, l’irrésolution, l’indécision dans nos raisonnements ? Nous disons : « je n’y arriverai pas ; je suis trop timide… » Et c’est comme si nous étions satisfaits d’avoir quelque chose a rétorquer devant l’attente de Dieu. Ceci n’est pas normal ; fortifions nous dans la grâce qui est en Jésus-Christ.