Pascal COLLET
nous lisons ce matin dans l’Évangile de Luc, au chapitre cinq, les versets 27 et 28. Dans la grande simplicité de ce récit, il y a aussi un grand sujet d’étonnement : seuls, deux mots de Jésus suffisent au publicain Lévi pour prendre la décision de tout laisser.
Ceci n’est pas une invitation à prendre pour tous au pied de la lettre. Il s’agissait pour Jésus de faire de Lévi un apôtre. Les jeunes gens appelés par Jésus au ministère, après un temps d’apprentissage et de mise à l’épreuve auront bien sûr à choisir de laisser leurs perspectives de carrière pour se consacrer à temps plein au service du Maître. C’est là un choix qui est un vrai test de consécration. Il n’en demeure pas moins que nous avons tous quelque chose à apprendre du fait que Lévi a tout laissé pour Jésus.
Avez-vous remarqué que dans l’existence, nous laissons quelque chose pour autre chose de plus important ?vous êtes au téléphone avec une amie chère, et soudain les pleurs de votre enfant vous disent qu’il y a un problème ; vous laissez votre amie chère. Vous profitez d’un temps de détente, et une odeur de brûlé vient à vous ; vous laissez votre détente, car quelque chose de plus important est peut-être en train de se passer.
En rapport avec Christ et son oeuvre, n’avons-nous pas de la peine à « laisser » ?
Plusieurs ont de la peine à laisser les idoles. Ils sont prêts à se tourner vers Dieu, mais pas à se détourner de leur vaine manière de vivre. Faudrait-il pour eux inventer un autre évangile ? Mais ce ne serait qu’une illusion puisque la Bible nous précise que les idolâtres n’hériteront pas le royaume de Dieu. Le monde de maintenant n’a peut-être jamais été aussi idolâtre, mais il faut rester fidèle au message de l’Évangile, en précisant bien que laisser les idoles n’est pas une punition, mais une libération, une bénédiction. Christ est-il plus petit que l’idole ?
D’autres ont peine à laisser leurs pensées personnelles. Lisons dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre 10 et au verset cinq. Il est question ici des pensées, des idées, des arguments qui équivalent à une élévation personnelle, qui sont une atteinte à Dieu (« contre la connaissance de Dieu »), et pour lesquels la seule victoire n’est pas dans un accommodement mais dans une capitulation : il faut que notre raison soit amenée captive à l’obéissance de Christ. À partir des faits de notre existence, il est commun de développer des arguments qui nous empêchent d’obéir à Christ. Nous en arrivons à dire : « je voudrais bien, mais je ne peux pas ». Que l’obéissance soit celle de la foi pour le salut, celle du baptême, ou celle de la marche avec Dieu, nous tournons en rond si nous ne laissons pas à Ses pieds tous nos arguments. Christ est-il plus petit que nos pensées ?
Je note aussi que plus le temps passe, plus nous avons peine à laisser nos occupations. Qu’il s’agisse du culte personnel, des réunions de semaine, de l’évangélisation du dimanche après-midi, la pente facile nous mènerait à supprimer ces choses parce qu’elles sont devenues moins importantes pour nous que d’autres. Nous sommes accaparés, divertis, trop occupés pour Lui. Là où il nous faudrait « voyager léger », nous sommes alourdis. Faites attention à ce que j’appelle la tactique du grignotage, qui n’apparaît jamais comme quelque chose de grave, mais dont nous reconnaissons l’étendue quand nous nous souvenons de ce que nous étions ou faisions cinq ans ou 10 ans auparavant. L’invitation biblique est claire : « sanctifiez dans vos coeurs Christ le seigneur ». La tendance est de le banaliser sauf dans un domaine : celui de Son secours. Là, nous voulons qu’Il soit grand. Prenons garde qu’Il ne proportionne Son secours à la place que nous Lui donnons. Au chapitre premier du livre des Proverbes, Dieu prévient que puisqu’Il a appelé et que personne n’a répondu, quand on L’appellera Il ne répondra pas. Où sont les Michael Faraday d’aujourd’hui ? Ce grand scientifique devait recevoir les félicitations officielles de la présidence des États-Unis pour ses recherches. Il déclina l’invitation à la Maison-Blanche parce que celle-ci coïncidait avec la réunion de prière de la petite église baptiste à laquelle il appartenait.Christ est-Il plus petit que nos occupations?
Pour conclure, lisons quelques textes.Dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre trois le verset trois ; dans l’épître aux Colossiens, au chapitre quatre et au verset trois, et au chapitre deux les trois premiers versets. Un mot revient : c’est le mot mystère. Un mystère dans la Bible c’est une vérité cachée puis révélée par le Saint Esprit. Le mystère de Christ ! Pour Le connaître vraiment, il faut qu’Il soit révélé. C’est la tâche du Saint Esprit. Puisque son ministère est réel, n’en restons pas aux rudiments concernant Jésus. Je vous invite à relire avec attention les épîtres aux Ephésiens,aux Colossiens, aux Philippiens et à y noter tout ce qui concerne la personne de Jésus. Quelle gloire ! Quand le Saint Esprit dévoile ses choses à notre esprit, nous comprenons la prééminence logique de Christ, et Il devient en tout le premier.
Votre coeur est-il embrassé par Lui et pour Lui ? Est-ce que vous » laissez » pour Lui ? Votre coeur et votre bouche sont-ils plein d’admiration pour Lui ? Considérez-vous comme un honneur et non comme une corvée tous services pour Lui ? Ah, qu’un esprit de sagesse et de révélation nous soit donné pour Le connaître.