Pascal COLLET
Faisons quatre lectures d’introduction ce matin. Allons dans 2 Chroniques chapitre sept verset 14, au Psaume 18 verset 28, dans Esaie chapitre 57 verset 15, et dans la première épître de Pierre au chapitre cinq les versets cinq à sept. Dieu fait donc grâce à celui qui s’humilie. Nous traitons avec le Dieu de grâce. Encore faut-il savoir comment celle-ci agit, car tous ceux qui invoquent Dieu n’ont manifestement pas la même expérience de sa grâce. Or, Dieu ne fait pas acception de personnes. Les « voies de Dieu » sont Ses principes spirituels. Il est important de les connaître, afin de nourrir les dispositions de coeur permettront à Dieu d’agir en grace. Partageons maintenant cinq exemples.
Le premier concerne Achab, roi d’Israël. Lisons dans le premier livre des Rois au chapitre 21 et aux versets 27 à 29. Nous avons là quelqu’un qui vient de très loin et de très bas : lisez aussi s’il vous plaît les versets 25 et 26. Ce qui a motivé un tel retournement de coeur, c’est une confrontation avec la parole de Dieu donné par Élie le prophète. Cette parole claire amène Achab à savoir ce que Dieu pense de lui et ce qu’Il lui réserve.Achab s’humilie, et semble même étonner Dieu puisque Celui-ci dit à Elie : « as-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi » ? Et Dieu tient compte de cette humiliation et change Ses projets ; voilà la grâce de Dieu donnée à celui qui s’humilie.
Le deuxième exemple concerne Josias, roi de Judas. Lisons dans le deuxième livre des Rois au chapitre 22, les versets 19 et 20. Si Achab venait de très bas, on peut dire que Josias vient de très haut. C’est un homme d’une grande piété, un craignant Dieu qui a engagé des réformes courageuses pour l’honneur de Dieu. On pourrait être étonné qu’un tel homme s’humilie devant Dieu, mais il a acquis dans sa communion avec Dieu une telle sensibilité à Dieu, que tout ce qui touche Dieu le touche. Ne soyons pas surpris que les chrétiens qui ont une bonne communion avec Dieu réagissent pareillement. Dieu tient compte de son humiliation et lui promet de le distinguer parmi tout le peuple quant aux malheurs qui viendront sur ce lieu et ses habitants.
Le troisième exemple concerne Roboam et les chefs d’Israël.Lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 12, les versets deux à huit. Quelle réaction étonnante pour des gens qui se sont éloignés de Dieu, que celle mentionnée aux versés six : « l’Eternel est juste » ! C’est devant l’adversité que ce constat honnête et courageux a été formulé. Et la suite du texte biblique nous précise bien que Dieu a vu. Il a tenu compte de leur humiliation.
Le quatrième exemple concerne Ezéchias. Lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 32 les versets 25 et 26. C’est bien « du sein de son orgueil » qu’Ezéchias s’est humilié. L’orgueil ! Voilà l’obstacle qui doit être vaincu. Qu’il soit du à notre nature pécheresse, à des victoires remportées, à des bénédictions de Dieu, à notre piété, au succès, ou à une haute opinion de nous-mêmes, il est facile de s’y laisser enfermer. Le coeur d’Ezéchias s’est élevé après que Dieu L’eut béni. Dieu a tenu compte de son humiliation.
Le dernier exemple concerne Manassé. Lisons dans le deuxième livre des Chroniques au chapitre 33 et aux versets 10 à 13. C’est l’un des pires rois de Judas. Lisez les versets précédents pour vous en convaincre. Comme toujours, Dieu a commencé à parler, mais ils n’y firent pas attention(verset 10). Or, ne pas prêter attention au conseil de Dieu, à son enseignement, à sa correction, c’est prendre le risque d’apprendre par l’amertume de l’expérience ce que nous n’avons pas voulu apprendre de bon coeur. C’est donc lorsqu’il fut dans la détresse pour n’avoir pas écouté Dieu, que Manassé s’humilia devant lui. Et Dieu s’est laissé fléchir !
Pour conclure, qu’est ce que s’humilier ? Ce n’est pas se déprécier car dans cette disposition c’est encore le « moi » qui se manifeste. S’humilier, c’est selon le dictionnaire, se soumettre, s’incliner avec respect, se rendre humble. Pour nous, c’est ce qui nous permet de trouver une relation juste avec le seul qui soit grand : Dieu. J’ai été interpellé par cette parole d’un cantique que nous aimons chanter : « que tout ce qui s’élève en moi soit abaissé ». Tout! L’auteur de ce cantique avait-il été éclairé par le Saint Esprit pour comprendre que nombreuses sont les choses qui nous amènent à nous élever? Dans notre rapport avec Dieu, auquel nous résistons quelquefois au lieu de résister au diable, et dans nos rapports avec notre prochain,si souvent nous sommes dans de vains combats, qui sont ceux d’une élévation. Concrètement, il s’agira pour nous, non plus de nous défendre, de nous justifier, de contre- attaquer mais de reconnaître nos fautes, nos égarements, nos manques, et notre état, afin d’aller au trône de la grâce pour obtenir miséricorde. Souvenons-nous comment Dieu agit : il fait grâce à celui qui s’humilie.