Des pensées nouvelles pour une année nouvelle!

Pascal COLLET
3 janvier 2010

Des pensées nouvelles pour une année nouvelle!

Nous lisons dans l’épître aux Ephésiens, au chapitre quatre et au verset 23.

1137 voitures ont été brûlées pendant la nuit du réveillon. Ce réveillon a pourtant été qualifié de calme par les autorités et les médias ! Comme quoi on s’habitue à tout ! Il y a des années en arrière, le fait qu’une seule voiture aurait été brûlée par malice, aurait été considéré comme anormal. Mais le temps passe, les comportements anormaux s’installent dans le paysage et modifient la conscience, le raisonnement des gens. La nature humaine est capable de s’habituer à tout, même au pire.

Pour que cette année soit réellement une année nouvelle, il nous faut des pensées nouvelles. C’est le « renouvellement de l’esprit de notre intelligence » dont parle Paul, expression qui peut paraître au premier abord un peu énigmatique, mais que l’on peut traduire de cette façon : il faut que l’inspiration de nos pensées soit renouvelée, que notre coeur et notre attitude mentale le soit également.

Mardi soir dernier, nous nous sommes arrêtés sur les Psaumes 42 et 43. La tonalité générale de ces deux Psaumes est très sombre,mais nous avons remarqué l’amorce d’un changement au travers du dialogue que le psalmiste a avec lui-même : « pourquoi t’abats-tu mon âme et gémis-tu au dedans de moi ? Espère en Dieu car je louerai encore ; Il est mon salut et mon Dieu. »Par ce dialogue courageux avec lui-même, le psalmiste choisissait une autre source d’inspiration pour ses pensées que les circonstances pénibles qui étaient les siennes, et cette source était la personne de Dieu lui-même. N’était-ce pas là une forme de renouvellement de l’esprit de notre intelligence ?

Dans le livre des Lamentations de Jérémie au chapitre trois, Jérémie écrit avec vérité qu’il est l’homme qui a vu la misère. Effectivement, son ministère s’accomplît dans l’opposition. Les situations qu’il a subies pouvait remplir ses pensées. Quand il  s’en nourrissait, son âme était abattue au dedans de lui. Mais au verset 21, il choisit le renouvellement de l’esprit de son intelligence en disant : « Voici ce que je veux repasser en mon coeur, ce qui me donnera de l’espérance. » L’inspiration de ses pensées a été renouvelée.

Dans la même pensée, mais dans un contexte totalement différent, lisons maintenant dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre sept les versets 8 à 13. C’est dans une situation de grande tension entre les Corinthiens et lui que Paul leur a écrit cette lettre dont il est question. Or, cette lettre a été pour les Corinthiens l’occasion de vivre aussi le renouvellement de l’esprit de leur intelligence : sa lecture a suscité dans leur coeur une tristesse, mais une bonne tristesse, une tristesse selon Dieu. Et cette tristesse les a amenés à changer d’avis, à changer de pensées à l’égard de Paul et de la situation évoquée.

J’en reviens à ma pensée première : connaissons un renouvellement de l’inspiration de nos pensées pour vivre une année véritablement nouvelle.

Le domaine de nos pensées est primordial : pour faire court, disons l’axiome suivant : ce que tu penses, c’est ce que tu vis.

Il est possible (facile ?) de nous laisser enfermer dans des raisonnements qui ne sont ni en accord avec la Bible, ni bons ou utiles, ni vecteur de progrès. Devant l’écriture sainte ou sa prédication, nous cherchons et trouvons des raisonnements à opposer à ce que la Bible nous demande d’être ou de faire. Ces raisonnements deviennent des schémas, et systématiquement, c’est à eux que nous faisons appel devant les textes bibliques ou la prédication biblique. À ce stade-là nous sommes réellement enfermés. Paul connaissait ce danger, et c’est pourquoi au chapitre 10 de la deuxième épître aux Corinthiens, il emploie une métaphore guerrière en parlant de renverser des forteresses. Nous pourrions-nous imaginer un tas de choses quant à ses forteresses. En réalité, elles sont constituées par les raisonnements ! J’ajoute que dans ce texte il n’est pas question des inconvertis, qui certes ont « l’intelligence obscurcie », ne connaissent pas Dieu ni les choses de Dieu, mais il est bien question des chrétiens, et du piège dans lequel certains semblaient s’être fourvoyés au travers de leur mauvais raisonnement qui constituait des forteresses. Paul savait qu’il fallait travailler à amener toute pensée captive à l’obéissance de Christ. La nature humaine se satisfait de suivre  et d’alimenter les penchants du coeur. Mais la piété a besoin d’une autre source d’inspiration pour les pensées.

Si nous voulons évoluer favorablement, dans le temps de grâce imparti, ayons le courage de renouveler l’inspiration de nos pensées. Il y a dans les Évangiles une scène qui en dit plus que ce que les mots disent ; Bartimée, le mendiant aveugle entend que Jésus l’appelle. Alors il jette son manteau, se lève d’un bon et va vers Jésus.Il jette son manteau ! Il ne l’aurait fait pour aucune autre raison que pour l’appel que Jésus lui adressait. N’avons-nous pas à jeter le manteau de nos schémas, qui nous emprisonnent depuis quelquefois des années ? Systématiquement, c’est à eux que nous faisons appel. Il  nous sécurisent faussement, nous laissant dans des situations insatisfaisante au regard de Dieu, nous privant de réels progrès, de ces belles avancées qui font la joie du peuple de Dieu. Par pensées neuves, j’entends bien évidemment des pensées issues de la Bible, et non des nouveautés humaines souvent d’imitation du monde dont nous n’avons que faire pour ce qui nous préoccupe : marcher est triompher pour la gloire de Dieu.

Les domaines dans lesquels nous pourrions exercer ce choix sont vastes et nombreux. Plusieurs n’ont-t-il pas à renouveler l’inspiration de leur pensée quant à la démarche de leur salut : bien que pas éloignés du royaume de Dieu par leur adhésion à la Bible, des raisonnements les ont empêchés de vivre ce que Paul appelle l’obéissance de la foi. Il manque une vraie conversion, les idôles  sont toujours présentes, la vie chrétienne est considérée sous l’angle de la force propre, la faiblesse humaine sert d’argument ; plusieurs tournent en rond et le temps passe…

Qu’en est-il du domaine de la prière ? De quels arguments nous servons-nous pour négliger la prière, pour ne pas l’exprimer ici ou chez nous ? Ces arguments sont faux et il faut vivre un renouvellement dans l’inspiration de nos pensées.

Pourquoi ne pas apprendre à « penser neuf »dans le domaine de ce qui nous est demandé, en comprenant que c’est un privilège que de servir Dieu et que de s’offrir, et non une intolérable contrainte ?

Il nous faut un peu de courage pour accepter de suivre Dieu lorsqu’il veut nous faire visiter l’inspiration de nos pensées. Le courage de vérifier si nos vieux schémas sont en accord avec la Bible, et le courage d’en changer pour vivre le renouvellement de l’esprit de l’intelligence. Dans cette perspective là : bonne année à tous !