David reprit courage, en s’appuyant sur son Dieu.

Pascal COLLET
2 août 2015

David reprit courage, en s’appuyant sur son Dieu.

Nous lisons dans le premier livre de Samuel, au chapitre 30, les quatre premiers versets, puis le verset six.

Tsiklag fut un drame, tel qu’on peut facilement l’imaginer : David et ses hommes de guerre partent du champ de bataille  pour retourner chez eux. Ne pensaient-t-ils pas déjà en chemin à la joie  du revoir des leurs, comme à celle de retrouver son « chez soi  » ? Et voilà qu’au troisième jour de marche, ce sont des fumées qu’ils aperçoivent au loin ! Arrivés sur place,  le pire se confirme : la ville a été brûlée, leurs maisons l’ont donc aussi été, et il ne s’y trouve plus personne. Comment en est-on arrivé là ? Depuis le chapitre 19 du premier livre de Samuel, David est un homme en fuite parce qu’il a contre lui un ennemi puissant : le roi d’Israël Saül. Dans ce temps si troublé pour lui, David va montrer le meilleur quand, ayant par deux fois Saül à sa merci,  il l’épargnera,  et il va montrer le moins bon dans une décision fâcheuse. Retrouvons-la ainsi que son mécanisme en lisant le verset premier du chapitre 27. Tout ce drame démarre ici : retenons l’expression car elle est parlante : « David dit en lui-même… ». Et pourtant, auparavant, il avait connu le secours et la direction de Dieu : lisons au chapitre 22, les versets trois et cinq ; au chapitre 23, les deux premiers versets. À ce moment-là, bien que déjà en fuite, David a choisi le bon réflexe au plan spirituel. Il l’a indiqué au Psaume 109, écrit en rapport avec ses adversaires : « moi je recours à la prière »( v 4). Recourir à la prière, c’est se tourner vers Dieu. Or au verset premier du chapitre 27, David se tourne en quelque sorte vers lui-même. Quelle pensée émerge alors ? Il devient certain que son seul recours pour échapper à Saül est de se réfugier chez les philistins, qui sont pourtant ennemis d’Israël. C’est ce qu’il pense, et c’est ce qu’il fait. Et au début, tout semble bien aller, puisqu’au verset six, il est mentionné qu’il reçoit d’un prince des philistins la ville de Tsiklag. Mais à partir de là, David va se retrouver dans une situation inconfortable qui va l’amener à entretenir un flou  « artistique » pour rester en faveur à ce prince philistin en lui faisant croire qu’il combat  son propre peuple, alors qu’en réalité il combattait des tribus à la marge des frontières. Mais bientôt, les philistins déclarent la guerre à Israël ( 29/1-2) et c’est l’heure du rassemblement des armées, auquel David est convié forcément avec ses hommes. Quel embarras alors pour David ! Va-t-il devoir livrer bataille contre son propre peuple ? Va-t-il refuser de le faire et ainsi se découvrir aux yeux des princes des philistins  avec les menaces sur sa vie que cela engendrerait ? Empêché de livrer bataille contre Israël par les princes des philistins qui se souvenaient bien que David avait été leur ennemi auparavant, le voilà qui se met en route pour revenir à sa ville, et là, nous rejoignons notre texte de départ.

David dit en lui-même ! Tout a commencé ici. Une chose en a entraîné une autre qui en a entrainé une autre… pour arriver au drame lu en introduction. Quel piège redoutable que celui des pensées humaines « déconnectées » de Dieu ! Le texte biblique se contente de dire les faits et leur enchaînement ; il ne porte pas ici de jugement de valeur : à nous de comprendre et de tirer les leçons spirituelles. Qu’est-ce qui a amené David à prendre cette décision de se réfugier chez les philistins ? Le premier élément de réponse est évident : de par les circonstances pénibles qu’il connaît, une très forte pression s’exerce sur lui.  Cette pression est difficile à supporter dans le temps. Elle génère des émotions fortes, des sentiments que l’on peut bien comprendre, notamment la peur, le problème n’étant pas de connaître ces émotions, mais qu’elles parviennent  à orienter et diriger nos pensées. Ceci est valable dans tout les cas de figure dans lesquelles nos émotions sont comme prises à partie.

Et puis l’on peut aussi penser que David est encore à cet instant-là dans un temps de « jeunesse » de la foi, où l’on apprend y compris de ses erreurs.

Quand on lit comme nous l’avons fait qu’à un moment donné  David s’est de nouveau appuyé sur l’Éternel son Dieu, nous réalisons qu’il retrouve le fil directeur de sa vie. Et si le désespoir fut la conséquence de ses pensées et de sa décision, l’encouragement fut la conséquence d’un retour à Dieu. (Voudrions nous chercher un encouragement en dehors  de la volonté, de la présence ou du conseil de Dieu ? Ce serait alors  mensonge et illusion). Notons que c’est quand tout vient à lui manquer que David retrouve Dieu comme ressource. Nul besoin toutefois d’en arriver à cette extrémité là. Redisons avec le prophète et en rapport avec les temps troublés que nous pouvons rencontrer, et la pression  qu’ils engendrent : « quiconque marche dans l’obscurité et manque de lumière, qu’il se confie dans le nom de l’Éternel, et qu’il s’appuie sur son Dieu !  » (Es 50/10b).

Il est maintenant temps de faire une autre lecture, dans le livre des Proverbes, au chapitre trois, les versets cinq à huit. Le verset cinq n’est pas une condamnation de toute sagesse, encore moins de l’intelligence renouvelée ou du bon sens sanctifié. La preuve au verset précédent qui nous précise que l’un des fruits  de l’attachement à l’enseignement divin sera une raison saine aux yeux de Dieu et des hommes.  La sagesse sur laquelle il ne faut pas s’appuyer et celle du verset premier du chapitre 27 du premier livre de Samuel : ce genre de sagesse qui consiste à laisser  nos émotions, nos sentiments diriger notre vie. Que signifie par ailleurs reconnaître Dieu dans toutes nos voies ?  Littéralement : « connais le », c’est-à-dire mets tes voies, tes circonstances en relation avec Dieu. Cherche sa volonté, sa pensée en rapport avec les circonstances.  La promesse attachée à cette recherche est que Dieu aplanira nos sentiers, ce qui vaudra toujours mieux que le fait de penser le faire soi-même !

Jérémie, le prophète souffrant, dira : Éternel, ma force et mon appui, mon refuge au jour de la détresse. Venant de lui,  quel encouragement pour nous à nous appuyer sur Dieu au jour mauvais. Et puis je termine par cet autre témoignage que nous trouvons au Psaume 55, et au verset 23. Ce Psaume a été écrit à l’occasion de la trahison d’un confident, d’un ami. Alors que la force  viendrait à nous manquer, alors que des émotions viendraient nous submerger, Dieu est toujours là  pour nous tenir « par-dessous », si nous nous appuyons sur lui.