Pascal COLLET

Lecture : Mathieu 5:41
Quelle étonnante parole en ce temps : sachant quâun mille équivaut à 1,478
kilomètre, et que la loi romaine exigeait que tout citoyen porte les bagages
dâun soldat romain qui le lui demandait ! Ainsi réquisitionné, il était tenu de
parcourir ce mille. Quelle humiliation ! Et quelle parole de Jésus : « â¦fais en
2 avec lui » !
Répondons dâabord à la question de savoir si une telle façon de faire nâest pas
finalement un encouragement donné au mal.
Dieu « sâinquiète » effectivement de restreindre le mal sur terre, puisquâil
choisit de déléguer une part de Son autorité au magistrat, appelé en Romains 13:4
« serviteur de Dieu ». Quel est donc son service sinon, en punissant le mal, de
le restreindre autant que possible ?
La parole divine ne peut donc pas encourager le voleur, le violent⦠Elle sert
plutôt à montrer quelque chose de Jésus, dans des circonstances difficiles Ã
supporter.
Permettez moi dâillustrer cela avec une histoire ; ce jeune chrétien, dans la
fraîcheur de sa vie nouvelle, sâattache à servir et rendre service. Il a bien
remarqué que plusieurs sâintéressent à lui pour ce quâil pouvait faire pour eux.
Ainsi ce jeune homme lui téléphonant un soir pour lâinformer quâil est en panne
et lui demander son aide pour réparer. Voila notre jeune chrétien parti et
arrivé 45 minutes plus tard sous une pluie glaciale. Le voila sous la voiture,
stationnée sur une flaque dâeau, trempé et glacé. Son ami se réfugie dans la
voiture et le laisse persévérer jusquâà ce quâil trouve lâorigine de la panne
et puisse réparer. Sur ce , lâami sâen retourne.
Le retour est morose ! La pitié de soi frappe à la porte ! Tout à coup, la voix
divine se fait entendre dans son cÅur : « Arrête de te lamenter » ! Sâinstaure
un dialogue, comme si Dieu lui disait : « Maintenant, tu sais ce que je ressens ;
les seules fois où tu tâadresses à Moi, câest quand tu as besoin de quelque
chose⦠et si souvent, tu oublies ce que jâai fait pour toi ». Et là , glacé dans
sa voiture, sa peine se changea en joie dans la présence du Seigneur.
Lisons maintenant 2 Corinthiens 5:14. Rappelons nous que ce que
Dieu a fait, Il nâétait pas obligé de le faire. « Lâamour de Christ nous
presseâ¦Â ».
Ce deuxième mille reflète lâamour de Christ dans nos vies. Nous sommes loin ici
de la mentalité visant à en faire le moins possible, juste assez pour « aller au
ciel » ! ET que dire de celle qui nâaccepte de faire que ce qui ne coûte rien !
On a donc vu sur ces chemins de Judée et de Galilée un spectacle
incompréhensible : des disciples de Jésus proposer aux soldats de lâoccupant de
se charger de leurs bagages pour un deuxième mille. Ah, lâavantage du sel quand
il a de la saveur ! Car, si dans le premier mille le monde nous voit, nous,dans
le second, câest Christ quâil voit.
Va donc au-delà de ton devoir.
Terminons par 2 illustrations bibliques.
Allons dâabord dans lâépître de Philémon. Philémon était un chrétien possédant
au moins un esclave, Onésime, qui lâavait volé et sâétait enfui à Rome où il se
convertit au contact de Paul. Lisons les versets 8 et 9, 13 et 14, et 21. Paul
nâimpose rien ici ; il donne la préférence au « deuxième mille » ; le bienfait
ne sera pas forcé mais volontaire. Lâobéissance ira au delà du devoir en
manifestant la générosité du cÅur en Christ.
Allons enfin dans Genèse 24:17-20.
La première lecture est celle des seuls faits. Rebecca, outre sa beauté
naturelle, montre, et câest bien plus important, une grande beauté dââme. Après
le premier mille (donner à boire au serviteur), voila le deuxième : abreuver les
chameaux. Quand on sait quâun seul chameau pouvait consommer jusquâà 100 litres
dâeau, et quâil y avait 10 chameaux⦠La mentalité de Rebecca, celle du
« deuxième mille » a été partie prenante à la providence divine dans cette
affaire.
Lâautre lecture est typologique ; elle voit dans le serviteur comme une annonce
du ministère du Saint-Esprit : chercher et préparer une épouse pour lâEpoux
divin, Jésus.
Qui mieux que lâEglise peut entendre et vivre cet appel : » Fais en 2 avec lui » ?