Pascal COLLET
Nous lisons dans la deuxième épître de Paul aux Corinthiens, au chapitre quatre, les versets 8 à 12.
Par deux fois dans ce texte, il est question de « la vie de Jésus ». Cette expression ne sert pas à décrire le temps de Son existence sur la terre. Elle n’est pas non plus en rapport avec la résurrection à venir, celle-ci n’apparaissant qu’au verset 14. Une lecture complémentaire nous éclairera : épître aux Romains chapitre six, la fin du verset cinq et le verset huit. Nous comprenons donc que la vie de Jésus, c’est Sa vie maintenant dans l’expérience du chrétien. Pour reprendre un autre texte biblique, c’est la vie du cep dans le sarment. L’expérience chrétienne est une réalité dans laquelle, par la Parole de Dieu et Son Esprit, la vie de Jésus se manifeste.
Bien évidemment, cette vie de Jésus n’est pas sans la mort de Jésus. Paul liait les deux choses dans son expérience : la mort de Jésus agissait, et la vie de Jésus agissait. Puisqu’il est question de Paul, avons-nous des éléments le concernant qui pourraient nous éclairer sur la double action de la mort et de la vie de Jésus ?
Faisons une lecture dans la première épître aux Corinthiens au chapitre quatre, les versets 12 et 13. Mettons en arrière-plan la mort et la vie de Jésus, et voilà ce que nous obtenons : « injuriés », c’est la mort de Jésus ; « nous bénissons », c’est la vie de Jésus ; « persécutés », c’est la mort de Jésus ; « nous supportons », c’est la vie de Jésus ; « calomniés », c’est la mort de Jésus ; « nous parlons avec bonté », c’est la vie de Jésus. Allons maintenant dans la deuxième épître aux Corinthiens, au chapitre six les versets 4 à 10. Là aussi nous avons la mort et la vie de Jésus dans l’expérience de Paul. La mort : tribulations, calamités, détresse, mauvaise réputation…. mais la vie : beaucoup de patience dans les oppositions, la pureté, l’amour sincère… l’enrichissement de plusieurs, la joie.
En lisant ces textes dans notre pensée, nous comprenons pourquoi les chrétiens sont au milieu du monde une énigme, une perpétuelle contradiction pour ceux qui sont étrangers à leur expérience. Ils vivent la mort de Jésus, mais ils vivent aussi la puissance de la vie de Jésus.
La mort de Jésus concerne le renoncement à soi-même, mais aussi ce que le monde, qui n’aime pas Jésus peut infliger aux disciples de Jésus, et encore ce que la Bible appelle « l’opprobre de Christ », et tout ce qui nous amène en union avec Jésus, à expérimenter la mort au péché, à la chair, au monde.
Mais là n’est pas le point final : avec la mort de Jésus, il y a la vie de Jésus, qui est la manifestation de cette vie surnaturelle dans le chrétien par le Saint Esprit. Nous avons là réellement comme un écho de Romains 8/34, mais au niveau de notre expérience chrétienne. La vie triomphante de Jésus doit grandir en nous à proportion que la vie charnelle décroît, et cette vie de Jésus se manifestera outre ce qui a été souligné dans nos lectures précédentes, par la sainteté, la consécration et toutes les manifestations du caractère de Jésus.
Pour conclure, avez-vous remarqué dans notre première lecture qu’après avoir évoqué la mort de Jésus et Sa vie agissant en lui, Paul, au verset 12, évoque la mort qui agit en lui mais la vie qui agit en eux. Puisqu’il s’agit des Corinthiens, allons lire un texte qui nous relate l’édification de l’église dans cette ville : le livre des Actes, chapitre 18. Au verset six, nous avons la mort de Jésus dans le fait que Paul a dû supporter de l’opposition et des injures. Mais au verset huit, nous avons la vie de Jésus, non pas seulement en Paul, mais aussi dans les Corinthiens, au travers de la conversion de Crispus et des siens et de plusieurs autres Corinthiens. La mort de Jésus était le lot des prédicateurs pour que la vie de Jésus devienne la part des Corinthiens. Il vaut la peine de ne pas reculer devant la perspective de l’expérience de la mort de Jésus dans le témoignage, puisque par cette expérience, la vie de Jésus pourra se manifester dans notre prochain.
La vie n’est produite qu’au prix de la mort. « Si le grain de blé meurt, il porte beaucoup de fruits » a dit Jésus. Mourons avec lui afin que Sa vie impérissable et surnaturelle soit aussi notre partage.