Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre du prophète Joël, au chapitre premier, les versets 14 et 15.
Une calamité avait frappé le peuple : une invasion de sauterelles avait méthodiquement tout détruit. Comme il arrive dans la prophétie biblique, le Saint Esprit utilise un événement présent pour en annoncer d’autres, à venir. C’est le cas ici, où, de la part de Dieu, le prophète annonce la venue du jour de l’Éternel. Le point commun entre l’événement présent du temps de Joël et le jour de l’Éternel est que ce dernier sera un ravage du Tout-puissant.
Nous n’entrerons pas dans le détail de la prophétie biblique ce matin. Je veux juste préciser les choses suivantes : le nouveau testament nous parle du jour de Christ, par exemple dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre premier et au verset 8. Ce jour concerne l’église, son enlèvement à la rencontre du Seigneur dans les airs et tout ce qui suivra. Par ailleurs, la Bible annonce aussi un jour de l’Éternel, qui, quant à lui, semble embrasser tous les événements prévus par Dieu après l’enlèvement de l’église : la tribulation (les jugements divins relatés dans le livre de l’Apocalypse), le règne de Christ sur la terre, la dernière révolte menée par Satan et son écrasement, tout cela débouchant sur le jugement dernier, la destruction des cieux et de la terre d’à présent et la création de nouveaux cieux et d’une nouvelle terre. Même si la grâce et les bénédictions divines ne sont pas absentes de tout ce processus, ce qui ressort c’est l’aspect du jugement. C’est la raison pour laquelle le prophète Malachie parle de ce jour comme d’un jour grand et redoutable (4/5) ; le prophète Sophonie le décrit pareillement, au chapitre premier, les versets 14 et 15 . Devant ces descriptions, nous nous exclamerons avec le prophète Joël : Ah! quel jour!
Ce que je veux souligner ce matin, c’est qu’il y a un jour divin à venir. Nous ne parlons pas ici d’un jour de 24 heures,, mais du temps où Dieu interviendra ouvertement dans l’histoire humaine pour manifester sa justice, et le but qu’il poursuit. Cette intervention divine sera reconnue comme telle par les êtres humains : lisons dans le livre de l’Apocalypse, au chapitre six, les versets 15 et 16.
Mais maintenant, nous vivons dans ce qu’on pourrait appeler le jour de l’homme, c’est-à-dire un temps où il n’y en a que pour l’homme : ses buts, son pouvoir, sa volonté. Tout tourne autour de lui. C’est lui qui est la référence. C’est lui qui décide y compris de ce que doit être l’Évangile, ou de ce qui est acceptable dans le message biblique et dans l’appel de Dieu. Or, les textes de ce matin nous rappellent qu’il y aura un jour de Dieu. Ah! quel jour!
Dans ce jour, Dieu interviendra ouvertement dans l’histoire humaine. Cela ne signifie pas que Dieu ne fait rien maintenant : maintenant, Il vit, Il règne, et Il agit notamment dans la vie de ceux qui Le cherchent, mais Il agit d’une façon presque secrète, pas « sur le devant de la scène ». Cette emprise humaine est-elle qu’elle peut ressembler à l’air qu’on respire : elle forme une atmosphère spirituelle qui peut amener l’être humain à oublier, ou à ignorer que tout n’est pas « pour l’homme » mais pour Dieu. Lisons dans le livre de l’Apocalypse, au chapitre 22, le verset 13. Jésus est l’Alpha (première lettre de l’alphabet grec), le premier, le commencement. Alors que rien n’existait encore, Il était déjà le grand « je suis ». Mais jésus est aussi l’oméga (dernière lettre de l’alphabet grec), le dernier, la fin. Alors que le jour de l’homme bat son plein, n’oublions pas que le jour divin arrive.
Terminons par la lecture de la deuxième épître de Pierre, au chapitre trois,, les versets un à 14. Il est question ici du jour de Dieu. Nous devons l’attendre : noter l’insistance des versets 12, 13,14. Attendre est plus qu’être informé de l’existence de ce jour : c’est s’y préparer, vivre aujourd’hui en fonction de demain. Or, l’être humain dans « son jour » est tout occupé à ses propres affaires : il n’attend pas. Jésus a fait un parallèle entre la génération qui verra son retour et celle de Noé. Par le livre de la Genèse, nous connaissons ce qui caractérise cette génération de Noé dans le domaine du péché et du mal. Mais curieusement, Jésus laisse cet aspect de côté pour se concentrer sur ce qui fera la trame de l’existence quotidienne des hommes et des femmes de cette époque : ils mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants. Et Jésus annonce ces paroles redoutables : « et ils ne se doutèrent de rien, jusqu’à ce que le déluge vienne et les emporte tous : il en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme ». ( Mat 24/36-40). Ils n’attendaient rien de la part de Dieu, de telle sorte que la « visitation » divine les a surpris dans leur péché et leur incrédulité.
En rapport avec le jour divin à venir, Pierre nous laisse deux éléments précieux. Le premier explique le temps qui passe depuis que les promesses ont été faites. Dieu donne du temps aux êtres humains pour qu’ils arrivent à la repentance. Y êtes-vous parvenus ? Le deuxième élément d’attente du jour de Dieu, c’est une conduite et une piété saintes. Voilà comment nous devons vivre en attendant le jour divin.
Ah! quel jour!