Pascal COLLET
Nous lisons dans l’Évangile de Luc, au chapitre 18, et au verset huit ; puis nous allons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 11, et au verset 7. Que signifie : « divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore »? Pour le savoir allons dans le livre de la Genèse, au chapitre six et au début du verset 13 : il s’agit donc de la Parole de Dieu à Noé. Plus loin, au verset 22, et au chapitre sept, verset cinq, nous lisons que Noé a exécuté tout ce que l’Eternel lui avait ordonné. Tout cela, par la foi ! Cette foi qui a amené Noé à être « saisi d’une crainte respectueuse » . C’est sur cet aspect de la foi que je m’arrêterai ce matin.
D’autres textes nous viennent à l’esprit : livre du prophète Aggée, chapitre premier et verset 12. Le livre d ‘Esdras, chapitre 10, verset trois.
L’un des enjeux de cette foi, c’est de garder l’impact de la révélation. Le psaume 119 au verset 130 nous dit : « la révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l’intelligence aux simples». J’insiste sur cette notion de révélation en rapport avec la Parole de Dieu. La révélation, c’est le dévoilement où la manifestation. Ce n’est donc pas seulement loin s’en faut une information que nous trouvons dans les Ecritures, mais réellement une révélation. Et de cette révélation qui est normative, Dieu attend qu’elle produise de la confiance et de l’obéissance. Elle éclipse nos pensées humaines, nos fantaisies ou nos caprices sans parler de nos conjectures, et elle s’impose à nous. Lisons encore au Psaume 119, les versets 161 et 162. Voulez-vous noter la réunion de deux attitudes qui nous semblent humainement contraires : le tremblement et une grande joie. Le coeur de l’homme pieux tremble aux paroles de Dieu ; il reçoit la révélation, il est saisi d’une crainte respectueuse : Dieu parle ! Et avec cela, il connaît une grande joie comme celui qui découvre un grand trésor. Laissons-nous modeler par l’Esprit de Dieu pour vivre dans nos coeurs ce genre de « réunion ».
Je donne maintenant deux exemples de cet aspect de la foi, deux exemples diamétralement opposés quant aux personnalités qu’ils nous font découvrir. Le premier concerne Achab dans le premier livre des Rois, au chapitre 21 et aux versets 25 à 29. Dieu souligne l’étonnement qu’on pouvait avoir en constatant de quelle manière Achab avait cru la Parole en étant saisi de crainte à son écoute. Le deuxième exemple est celui de Josias, et nous le trouvons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 34, les versets 18 et 19. Ici, il s’agit d’un roi très pieux, réformateur, courageux, fidèle à Dieu. Mais lui aussi, est saisi de crainte à l’écoute de la Parole de Dieu. A contrario de ces deux exemples et des textes bibliques cités plus haut, il serait fastidieux de citer tous les textes qui décrivent la réaction opposée de l’auditeur à la Parole de Dieu. Je résume cela en quelques mots : plusieurs ont été furieux, se sont livrés à de l’opposition, ont ris de la Parole où l’ont tournée en dérision, ont fait preuve d’une grande indifférence, l’ont écouté puis oubliée, l’ont laissait être étouffée, et, le plus pernicieux de tout selon Paul à Timothée (2 Tim 4/3), l’ont écoutée ou l’écoute au travers du filtre de leur convenance personnelle et de leurs propres désirs, choisissant leurs « docteurs ». Cette manière d’écouter est la plus pernicieuse car elle est la plus trompeuse : on n’a pas le sentiment d’abandonner la Parole de Dieu puisqu’on l’écoute encore, mais dans la réalité ce sont les désirs personnels qui priment et donc nous somment loin de cette foi de Noé : « saisi d’une crainte respectueuse ». Dans toutes ces situations très brièvement énumérées, le point commun est constitué par les raisonnements qui se mettent entre la Parole de Dieu et l’obéissance à celle-ci c’est-à-dire la foi. Jacques appelle ces raisonnements des faux raisonnements, car tout raisonnement qui nous empêche d’obéir à la Parole de Dieu est un faux raisonnement.
Quelle foi Jésus trouvera-t-il à Son retour, dans mon coeur ?
Nous pourrions craindre de nous laisser glisser loin de la foi typique de Noé. Il vaut peut-être la peine, arrivé à ce stade de nous interroger nous-mêmes : quelle décision avons-nous prise uniquement parce que la Parole de Dieu nous y a conduit ? Même si cette décision nous coûtait quelque chose. Quelle influence la Parole de Dieu exerce-t-elle dans notre manière de voir les choses de la vie, et de vivre ? Quelle habitude a-t-elle changé ? Ces questions peuvent nous permettre de réaliser la force de l’impact de la Parole de Dieu dans nos coeurs aujourd’hui, et donc la réalité de notre foi.
Il me semble qu’il y a, déjà dans le peuple de Dieu, un manque d’impact de la Parole de Dieu. Faut-il se laisser aller ? Ne pourrions-nous pas plutôt apprendre, ou réapprendre à écouter comme il faut écouter ? Quelle belle et formidable réunion dans la maison de Corneille avec Pierre comme prédicateur ! Quelle action de l’Esprit dans cette réunion ! Nous souhaitons vivre ces choses, mais avez-vous remarqué comment elles ont pu se produire ? Relisez bien le verset 33 du chapitre 10 du livre des Actes : « maintenant nous sommes tous devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t’a ordonné de nous dire. » Apprendra à écouter de cette manière! Ceci nous entraînera à réapprendre à répondre à Dieu, comme Noé ,Achab, Josias et d’autres l’ont fait. Ne faut-il pas aussi que nous puissions maîtriser nos pensées, ces raisonnements faux dont Jacques parle, ou en changer ? Tout ce qui amoindrit la qualité de la Parole de Dieu pour la mettre au niveau d’une parole d’homme que l’on peut discuter, contredire devrait être banni de nos coeurs. Les Thessaloniciens avait reçu la Parole de Dieu pour ce qu’elle était, et Paul atteste qu’elle agissait en eux qui croyaient. Nous sentons que, pour que la Bible agisse en nous, il faut supprimer toute discussion c’est-à-dire, amener notre amour-propre, notre volonté propre à la croix, pour que de là jaillisse une foi puissamment renouvelée dans l’intégralité et la majesté des écritures saintes.