Bien des hommes et des femmes ont connu Jésus depuis son enfance jusqu’à son départ pour la cité céleste. Pendant longtemps, la population de Nazareth vit en Lui le charpentier, d’autres ne l’ont côtoyé qu’un temps, environ trois ans et demi pour les apôtres qui l’accompagnaient. Toutes ces personnes, même sa propre famille, Marie, Joseph, ses frères, ses sœurs, l’ont connu sous un jour humain. Malgré les miracles réalisés, les siens ne l’accompagnaient pas ou très peu. « Les parents de Jésus, ayant appris ce qui se passait, vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il est hors de sens » (Marc 3/21). Plus tard, ses propres frères montrèrent bien qu’ils ne croyaient pas en Lui en l’accusant même d’être orgueilleux, de désirer paraître. Ils étaient oublieux de son excellent témoignage vécu jour après jour. « A l’approche de la fête des Tabernacles, « ses frères lui dirent : Pars d’ici, et va en Judée, afin que tes disciples voient aussi les œuvres que tu fais. Personne n’agit en secret lorsqu’il désire paraître » (Jean 7/3). ‘Lorsqu’il désire paraître.’ Quelle expression injuste !
Etait-ce un avantage de connaître Jésus sous cet aspect ? Je ne le crois pas. L’apôtre Paul écrira : « Ainsi, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair ; et si nous avons connu Christ selon la chair, maintenant, nous ne le connaissons plus de cette manière » (II Cor. 5/16). En effet, depuis que nous lui avons donné notre cœur, notre regard sur sa personne et sur ceux qui nous entourent est entièrement différent. Nous considérons nos enfants, nos parents, nos amis dans la pensée de leur besoin impératif du salut, la pensée de les aider à connaître une véritable spiritualité animée par l’Esprit du Seigneur. Nous ne voyons plus le monde avec nos interprétations du passé. « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles » (II Cor. 5/17). Comme beaucoup, nous avons pu étudier tout ce qui a trait à Jésus sur un plan historique, tout comme nous pouvons nous pencher sur d’autres personnages dont les œuvres, les écrits ou la vie ont marqué les âges. Aujourd’hui, nos analyses sont imprégnées par notre expérience spirituelle et une nouvelle vision du devenir de chacun.
Concernant Jésus, nous le connaissons comme victime expiatoire, l’agneau mort à notre place et à celle de chacun en supportant le poids de notre juste condamnation, comme Fils de Dieu appelé à régner éternellement avec son Epouse, l’Eglise qu’il s’est formée, comme vainqueur du mal, celui qui parviendra à rétablir toutes choses dans la pureté, la paix et la joie pour la gloire éternelle de Dieu.
Par la grâce du Seigneur, nos regards peuvent être ouverts sur une autre dimension.
Laurent Van de Putte