Ne parlons pas du risque de s’enorgueillir ou de s’accorder une dimension spirituelle supérieure du fait que nous pardonnons, attitude n’ayant aucun rapport avec le christianisme le plus élémentaire.
Nous pouvons craindre que notre pardon soit pris pour de la faiblesse permettant ainsi à une personne de tenter d’en abuser.
N’oublions pas que le Seigneur est notre bouclier contre toutes les conséquences négatives faisant suite à notre pardon.
Lorsque nous avons pardonné maintes et maintes fois, nous ne pouvons pas être inconséquents. Ne dit-on pas : ‘Chat échaudé craint l’eau froide’. La prudence est indispensable pour qui ne veut pas subir trop lourdement le renouvellement des difficultés. Néanmoins, ne sombrons jamais dans la méfiance qui n’est pas une qualité spirituelle. Elle serait source d’inquiétude et de tension. Au contraire, ayons cette prudence paisible et confiante qui nous aidera à veiller calmement
Pour celui qui a eu besoin d’être pardonné.
Que sa repentance ne soit pas suivie d’une introspection exagérée qui le conduirait vers une tristesse décourageante dont l’origine ne serait pas le Saint-Esprit.
Au contraire, « la tristesse selon Dieu produit une repentance à salut dont on ne se repent jamais » (II Cor. 7/10).
Il y a un temps pour saisir la libération du sentiment éprouvant de culpabilité.
Ceux qui pensent à tort être coupables.
Le besoin de pardon est quelquefois ressenti par des personnes non fautives. Découvrant que leur fils se droguait et leur fille menait une vie dissolue, Nadine et Roland F. furent en proie à un véritable tourment, cherchant constamment au fond de leur conscience les causes d’un tel échec. Pourtant, leur conduite éducative avait été normale. Ils avaient su allier fermeté et liberté, reproches parfois nécessaires et tendresse.
Acceptons nos torts, notre part de responsabilité, mais demeurons équilibrés. N’ajoutons pas d’autres fardeaux à nos épaules suffisamment surchargées.
Laurent Van de Putte