Le pardon et le déplacement de la faute

Minimiser ses erreurs, chercher le maximum de circonstances atténuantes, tenter de se déculpabiliser ou de déculpabiliser ceux que nous aimons ne doit pas nous amener à charger le fardeau sur autrui. Ne ressemblons pas à Pilate qui affirmait être pur de la condamnation de Jésus en se lavant les mains. « Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. Et, après avoir fait battre de verges Jésus, il le livra pour être crucifié «  (Mat. 27/24-26).

Le déplacement d’une faute est un sérieux obstacle au pardon.

Adam dit à Dieu : « La femme que tu as mise auprès de moi m’a donné de l’arbre et j’en ai mangé » (Gen. 3/12). Eve dit au Seigneur : « Le serpent m’a séduite et j’en ai mangé » (Gen. 3/13).

A propos des brebis et des bœufs qui devaient être voués à l’interdit selon l’ordre divin, Saül dit au prophète Samuel : « Ils les ont amenés de chez les Amalécites, parce que le peuple a épargné les meilleures brebis et les meilleurs bœufs afin de les sacrifier à l’Eternel ton Dieu » ( I Sam. 15/15).

C’est toujours la faute des autres.

Pourquoi ne pas avouer honnêtement : ‘J’ai péché’ ?

Transférer sur autrui la responsabilité totale ou partielle de notre péché est grave. La moindre part non confessée volontairement ne peut être pardonnée, et tout ce qui n’est pas expié sera retrouvé. « Sachez que votre péché vous atteindra » (Nom. 32/23).

Une mère disait : ‘ Mon fils a été entraîné par ses camarades’. Cela l’absout-il ?

Une épouse trompée excusait son mari tombé dans l’adultère en accusant sa concubine d’un jour : ‘Elle a tout fait pour l’attirer’.

Le désir de déculpabiliser pousse bien des hommes à rechercher des causes physiologiques à ce que la Bible appelle : « le péché ». Aujourd’hui, combien de forfaits et de crimes sont considérés comme étant le résultat d’une maladie, une question de gènes ou de chromosomes.

Dieu se serait-il trompé à ce point dans son analyse des actions humaines ?

Ces attitudes déloyales sont une atteinte à la sincérité, à la justice, et au droit des personnes. Elles ne peuvent ni nous blanchir, ni attirer la bénédiction du Seigneur.

L’honnêteté nous impose une direction, celle du regard tourné vers l’intérieur, vers notre propre cœur, et non vers la responsabilité des autres.

« Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même » (Rom. 14/12).

Laurent Van de Putte