Est-il nécessaire de tout comprendre pour pardonner ? Jusqu’à quel point sommes-nous capables d’analyser les motivations profondes et les circonstances ayant amené telle personne à nous porter préjudice ? D’ailleurs, cette personne peut-elle s’en expliquer elle-même ?
Comprendre pour pardonner n’est ni essentiel, ni indispensable. Je sais que Dieu comprend parfaitement toutes choses et qu’il me révélera ce que je dois connaître en son temps. Ceci doit me suffire.
Jésus est descendu du ciel en acceptant de vivre ici-bas dans la même chair que vous et moi. « Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Héb. 4/15).
Réalisons la portée et l’abnégation que représente une telle action de la part du Fils de Dieu, de celui qui vivait dans la pureté du ciel. « C’est lui, bien qu’il fut Fils, qui a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes, et qui, après avoir été élevé à la perfection, est devenu pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un éternel salut » (Héb. 5/7-9).
Celui qui est le Verbe à l’origine de la création (Jean 1/1-3), qui pouvait répondre à Philippe : « Qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14/9), Jésus, a dû apprendre pour devenir le moyen d’un pardon et d’un salut éternel. N’est-ce pas extraordinaire ?
Apprendre fut une des tâches de Jésus en tant que Fils de l’Homme. Il a appris pour moi, pour que je comprenne.
Nous sommes parfois témoins de la conduite ‘particulière’ de certaines personnes. Notre déception peut être grande et notre réaction assez vive jusqu’au jour où nous comprenons la leçon de ce vieux proverbe indien : ‘Grand Esprit, aide-moi à ne jamais juger quelqu’un avant d’avoir marché quinze jours dans ses mocassins’.
C’est ce qu’accomplit le Fils de Dieu pendant les trente-trois années de son pèlerinage terrestre.
Accorder notre pardon sans comprendre, c’est manifester notre confiance vis-à-vis de Dieu qui nous l’a commandé.
Attendre d’avoir analysé les tenants et les aboutissants d’un problème, quel qu’il soit, nous fait courir le risque de ne jamais pardonner.
Pardonner dès la manifestation de l’offense supprimera bien des obstacles.
Laurent Van de Putte