Le combat chrétien n’est pas tant d’ordre terrestre comme bien des hommes pouvaient le supposer lors des croisades inutiles et combien meurtrières. C’est un combat spirituel impliquant d’autres forces. Pour l’affronter, toutes les armes mentionnées par l’apôtre Paul
s’avèrent indispensables, chacune possédant une fonction qui lui est propre. Nous ne pouvons en négliger certaines sous prétexte que nous manions mieux celle-ci ou celle-là. Notre habileté dans le maniement des armes ne suffit pas et peut se trouver fréquemment mise à mal. Aussi, deux conseils sont présentés dans le texte biblique avant leur description :
« Au reste, désormais, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute-puissante, souveraine » (Eph. 6/10).
« Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang… » (Eph. 6/11).
Se fortifier et se revêtir.
La connaissance de la vérité, spirituelle et intellectuelle, la mieux approfondie et conservée dans notre mémoire et notre cœur nous fera défaut lors du combat si nous n’en sommes pas ceints, bien serrés. C’est aussi vrai pour la justice. Le sens de l’équité, le sens de l’interprétation de la réponse divine face à tel ou tel conflit ne nous protégera pas contre les lances et les flèches ennemies si nous ne portons pas cette justice comme une cuirasse. Ces armes ne sont pas à connaître seulement, mais à manier. Pour les bonnes dispositions que donne l’Evangile de paix, l’apôtre souhaite les voir comme des chaussures, et d’ajouter : « à vos pieds » (Eph. 6/15). Que peut un bouclier de la foi bien huilé pour assurer sa souplesse et sa solidité s’il est posé en décoration sur le manteau de la cheminée ? Que peut l’épée brillante, astiquée chaque jour et protégée dans son fourreau ? Ce n’est pas seulement son appellation d’épée de l’Esprit qui la rendra efficace mais son utilisation lors de la bataille.
Posséder au plus haut niveau la théorie des armes quant à leur fabrication et leurs divers moyens d’utilisation est insuffisant. C’est entre les mains d’un soldat qu’elles conduisent à la victoire, d’un soldat préparé, entraîné et consacré entièrement à son engagement. Tel est le rôle de chaque chrétien.
L’armée de Christ ne doit pas connaître de déserteurs. C’est un peuple d’hommes au tempérament de vainqueur, plus que vainqueur, prêts à souffrir s’il le faut.
« Souffre avec moi, comme un bon soldat de Jésus-Christ » (II Tim. 2/3). Et l’apôtre Paul ajoutera : « L’athlète n’est pas couronné, s’il n’a pas combattu selon les règles. Il faut que le laboureur travaille avant de recueillir les fruits » (II Tim. 2/5-6).
Se fortifier, Se revêtir, Combattre et travailler, tel est notre rôle.
Laurent Van de Putte