Dans notre société, certaines réalités s’acceptent mieux avec quelques fioritures de langage.
Un exemple : L’armée a du bombarder une cible stratégique. Malheureusement, des civils ont été tués.
Ou bien : Des preneurs d’otages se sont introduits dans un établissement scolaire. Lors de l’assaut final, plusieurs enfants ont été blessés.
Traduction : L’objectif à été maîtrisé avec quelques dommages collatéraux.
Comme ceci est bien dit ! Quelle délicatesse pour parler des morts et des blessés, victimes dont le seul tort fut de se trouver au mauvais endroit et au mauvais moment.
« Madame, la perte de votre époux ou de votre enfant est un dommage collatéral. » Quelle consolation !
Nous voulons bien comprendre le souci de délicatesse animant de telles formules ; seulement, pour l’annonce de l’Evangile, cette manipulation du langage ne peut être employée. Seule une grande mesure d’amour ressentie par notre interlocuteur doit accompagner les paroles dénonçant le besoin de mettre un terme au péché destructeur.
La vérité ne peut admettre d’amoindrir des faits sous une forme de langage édulcoré.
Après que le roi David eut commis l’adultère avec Bath-Schéba et fait tuer son mari, l’Eternel envoya le prophète Nathan qui lui expliqua clairement la situation à l’aide d’une parabole. David dit à Nathan : « L’homme qui a fait cela mérite la mort ». Le prophète lui répondit : « Tu es cet homme-là » (II Sam. 12/5-6). Cette déclaration ne connaît pas l’ambiguïté.
Au docteur de la loi qui voulait mettre le Seigneur à l’épreuve, Jésus lui présenta la parabole du bon samaritain et lui dit sans détours : « Va, et toi, fais de même » (Luc 10/25-27).
S’adressant aux scribes et aux pharisiens toujours désireux de prendre Jésus en défaut, il dira : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ». Dans son propos, Il leur adressera huit fois la même formule et ajoutera entre autres choses : « Vous paraissez justes aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d’hypocrisie et d’iniquité » (Mat. 23/13-30).
Ces paroles sont fortes.
Le salut des âmes est bien trop précieux pour risquer, soit de les bloquer par un langage trop ferme, soit de leur voiler la vérité par des expressions cachant plus ou moins la réalité.
Là encore, l’assistance du Saint-Esprit s’avère tellement nécessaire pour imprégner notre cœur de sagesse, d’équilibre, de véracité des mots, et d’amour profond vis-à-vis de la personne à laquelle nous nous adressons.
Laurent Van de Putte