Elle dépasse le cadre des mots pour atteindre le domaine des émotions vraies, celles qui ont une valeur d’ordre spirituel. L’adorateur devient conscient de la présence de Dieu ; son cœur se remplit de reconnaissance, de remerciements et de louange. Tout son être, âme, corps et esprit, exalte son Seigneur et Maître. Il rend hommage à son Dieu et trouve, dans ce tête-à-tête salutaire, une édification dépassant le fruit des études les plus approfondies, un assouvissement que ne connaît pas le monde qui nous entoure, une liberté sans mesure. Aucune excitation n’accompagne ces instants bénis. Cette immersion dans l’Esprit de Dieu crée en lui un véritable fondu avec la personne de son Père céleste. Il quitte les limites du temps et de l’espace pour être abreuvé à la source éternelle.
Jésus a dit à la femme samaritaine : « Les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car ce sont là les adorateurs que le Père demande » (Jean 4/23), qu’Il cherche, qu’Il recherche, qu’Il veut. Pensez-vous que Dieu réclame cela pour la satisfaction de sa seule personne ?
Des moments aussi sublimes apportent aux chrétiens les bénédictions les plus insoupçonnées. Formalisme, routine et rituel sont obligés de fuir et de laisser place à une glorieuse liberté. L’âme entre dans un inébranlable repos, même au sein de l’agitation environnante. La foi fortifiée est prête à affronter avec succès les plus grands combats. Notre voix peut s’exprimer joyeusement et proclamer comme le roi David : « Je m’écrie : Loué soit l’Eternel et je suis délivré de mes ennemis » (II Samuel 22/4).
Le chrétien devient communicatif. Sans prononcer une parole, il transmet une paix profonde et une abondante mesure de réconfort. La sainte onction qui l’accompagne apporte la présence de Celui qui l’a imprégné, un peu comme Moïse dont la peau du visage rayonnait en redescendant de la montagne du Sinaï après sa rencontre avec le Seigneur. (Ex. 34/30) Aujourd’hui, c’est le cœur des adorateurs qui brille d’un éclat céleste.
Abominable est la situation de ceux qui adorent « la créature au lieu du Créateur » (Ro. 1/25), « le soleil et les étoiles » (Jér. 8/2) au lieu du grand Architecte.
Malheureux celles et ceux qui se prosternent devant les images, les icones et les statues sans vie. (Act.7/43)
Comme nous le suggère l’apôtre Paul dans son épître aux Corinthiens : que chacun tombe sur sa face et adore Dieu.
Laurent Van de Putte