Ce qui est commun, qui fait cliché, qui est atteint par la platitude.
L’habitude tenterait de nous pousser à minimiser les plus jolies choses. Nous nous habituons parfois à la beauté d’un paysage, d’une peinture de maître, à la douceur d’une mélodie.
Avons-nous le droit de reléguer les plus grandes valeurs au musée des banalités ? Si oui, la banalité peut engendrer des ravages destructeurs.
Dimanche matin dans une certaine église évangélique, un jeune prédicateur enthousiaste proclame à forte voix : ‘Dieu vous aime ! Il vous a donné son Fils. Jésus est mort pour vous. Son sang versé à la croix vous purifie de tout péché. Acceptez-le ; repentez-vous. Vous pouvez être pardonnés, libérés, transformés, sauvés par grâce. Ressuscité, Jésus notre Sauveur et Seigneur est monté vous préparer une place. Désormais, vous avez la vie éternelle.’
Quelques personnes nouvelles sont touchées par ses paroles, l’émotion a gagné leur cœur. Quatre ou cinq mètres plus loin, deux ‘vieux’ chrétiens confrontent leur analyse : ‘Pas mal. Ce brave jeune frère est éloquent ; néanmoins, nous nous attendions à mieux, à un message plus consistant, plus riche.’ Des paroles qui les faisaient autrefois prononcer un vibrant ‘Alléluia’ ou un ‘Amen’ d’approbation les laissent aujourd’hui dans une attitude sans réaction positive. Pourtant, tout le principal du message évangélique a été annoncé dans ces quelques paroles. N’est-il pas temps pour ces deux chrétiens de recadrer leur approche spirituelle, d’effectuer à nouveau une réelle introspection, de découvrir pour les combattre les éléments négatifs qui ont pu atteindre leur cœur et leur esprit ? Comment a pu se dissoudre cette fraîcheur attachée à celles et ceux qui devraient conserver leur jeunesse spirituelle, malgré les luttes, les souffrances, les épreuves et les années ? Chaque ride de l’âme est une atteinte à la vie divine.
Le temps, le vieillissement, les difficultés rencontrées peuvent altérer immanquablement le physique, mais ne permettons jamais à ces réalités terrestres de nuire à notre âme. Une fraîcheur entretenue doit épanouir notre vie spirituelle. Toutes les expériences, les victoires, les biens acquis, les connaissances découvertes ne peuvent que l’entretenir. Connaître la voix de Jésus, le rencontrer fréquemment dans la prière, avoir les regards fixés sur sa personne, nous conduit à une intimité que nous ne pouvons verser dans le tiroir des banalités. Pensez-vous que les réalités célestes perdront de leur valeur tout au long de l’éternité ?
Considérons ce que dit Jacques : « Ne vous y trompez pas, mes frères bien-aimés ; toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en-haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement, ni ombre de variation » (Jacq. 1/17). Pas une ombre de variation… A méditer.
Laurent Van de Putte