– L’émotion. Les larmes amères d’une personne repentante ou les larmes de comédie d’un coupable hypocrite peuvent toucher la corde sensible de notre cœur et provoquer une réelle émotion. Quoiqu’il y ait de l’émotion dans le pardon, celle-ci n’en est pas la base. Un tel pardon n’est jamais durable et ne permet pas un véritable changement de situation.
– La confiance. Sous prétexte que les choses s’arrangeront avec le temps, un pardon semblable ne solutionne pas les problèmes que nous devrions régler immédiatement, tout au moins en partie.
La confiance est souvent la base du pardon accordé par des parents laxistes vis-à-vis de leurs enfants. En général, cet ‘ersatz’ n’apporte rien de positif et correspond à un système éducatif trop souvent voué à l’échec.
– L’intérêt personnel. Un homme me confiait récemment : ‘Je suis bien obligé de lui pardonner. C’est mon patron, et je n’ai pas envie de me retrouver au chômage’.
Un autre tenait ces propos : ‘Celui-là, il est préférable que je lui pardonne, car, pour certaines raisons, j’y trouverai mon avantage’.
– Les circonstances inattendues. Devant le chevet d’un petit mourant, un couple se pardonne mutuellement. Combien de fois avons-nous vu des familles se réconcilier face à la dépouille d’un proche. Ainsi, une occasion permettrait une rencontre et deviendrait une base de pardon ?
Au moment du procès de Jésus, « Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant » (Luc 23/12).
Vous connaissez l’adage : ‘C’est l’occasion qui fait le larron’.
Croyez-vous à la valeur de tels pardons ?
– Le pardon et les distances. Le véritable pardon ne tient pas compte des distances spirituelles ou temporelles. Jésus ne nous pardonne-t-il pas alors que près de vingt et un siècles nous séparent de son action salvatrice ?
Il faut répéter que le pardon est consécutif à une attitude de notre cœur fidèle dans le Seigneur. Une opportunité, la présence ou l’éloignement de notre offenseur ne devraient jamais nous influencer.
C’est, et ce n’est qu’en Jésus-Christ que nous pardonnons toujours instantanément, au moment même où le tort nous est causé.
Laurent Van de Putte