Etre prophète aujourd’hui ne consiste pas seulement à posséder la capacité de parler au nom du Seigneur, de dévoiler des situations pour y apporter remède, de prédire des cas assez précisément pour permettre aux personnes de s’y préparer ; être prophète demande avant tout la manifestation du caractère de sainteté du Seigneur Jésus-Christ dans l’état profond de notre âme, dans nos actions et nos réactions diverses. Dépasser un certain stade pour atteindre des attitudes faisant dire au monde qui nous entoure : C’est homme est un homme de Dieu ; cette femme est véritablement une personne sainte. N’est-ce pas là le témoignage à rendre à la gloire du Seigneur ? N’est-ce pas le préliminaire nécessaire à toute activité chrétienne ?
Le Saint-Esprit confère au vrai prophète une puissante autorité dans l’enseignement qu’il transmet. Il est à l’exemple du Seigneur. « Après que Jésus eut achevé ses discours, la foule fut frappée de sa doctrine ; car Il enseignait comme ayant autorité, et non pas comme leurs scribes » (Mat. 7/28-29). Les huissiers qui devaient arrêter Jésus pour le mettre en jugement furent obligés de confesser : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (Jean 7/46).
Tout ce qui peut diriger le peuple sur la voie la meilleure, l’arrêtant ou l’encourageant devant telle décision à prendre, l’assistant miraculeusement si nécessaire, est dans les perspectives de la vision du prophète d’aujourd’hui.
Sans prétendre en porter le titre, combien de chers enfants de Dieu prophétisent dans le cadre de leur assemblée en édifiant (construisant dans la piété, solidifiant la spiritualité), en exhortant (avertissant dans un esprit d’encouragement, de conciliation) et en consolant (persuadant dans la pensée d’aider, de réconforter, d’élever toujours plus haut les âmes). Prophétiser dans cette dimension et ces aspects demeure indispensable pour la préparation et le perfectionnement de l’Eglise, la future épouse du Seigneur Jésus-Christ pour les temps éternels.
Le prophète ne se sent pas l’obligation d’apporter un message chaque jour ou chaque semaine. Ezéchiel notait fréquemment les dates de ses révélations. Nous sommes surpris par leur faible fréquence. Ne soyons pas de ces chrétiens qui apprécient le culte selon la quantité de telles interventions et qui oublient cette possibilité d’entendre la voix du Seigneur chaque fois que nous ouvrons sa parole, la Bible. Ne soyons pas des amateurs de surnaturel au point d’oublier comment Jésus, la Parole faite chair, s’est présenté sur la terre. « Il s’est élevé comme une faible plante, comme un rejeton qui sort d’une terre desséchée ; Il n’avait ni beauté, ni éclat pour attirer nos regards, et son aspect n’avait rien pour nous plaire » (Es.53/2).
« Ayant paru comme un simple homme… » (Phil. 2/8). Mais quelle puissance, quelle efficacité ! N’est-ce pas surtout cela que nous devrions rechercher ?
Laurent Van de Putte