Un disciple de Jésus lui dit un jour : « Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples « (Luc 11/1).
Combien nous étions maladroits lors de nos premières rencontres avec le Seigneur. Nos prières tenaient plus du balbutiement d’un bébé ou des égarements d’un jeune enfant.
Lorsque celui qui devint l’apôtre Pierre vit dans sa barque la pêche miraculeuse, il tomba aux genoux de Jésus et dit : « Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur. Car l’épouvante l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu’ils avaient faite » (Luc 5/8-9). Ce n’était pas tout à fait ce qu’il fallait dire.
Après avoir exposé le drame que vivait son enfant, un père dit à Jésus : « Si tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous », et après la réponse encourageante du Seigneur, il ajouta : « Je crois ! Viens au secours de mon incrédulité ! » (Marc 9/22-24).
Malgré les guérisons et les délivrances diverses, les miracles opérés, comme l’eau transformée en vin ou la multiplication des pains et des poissons distribués à la foule, les disciples ne le connaissaient pas encore. Lors de l’histoire de la première tempête apaisée, « ces hommes furent saisis d’étonnement : Quel est celui-ci, disaient-ils, à qui obéissent même les vents et la mer ? (Mat. 8/27).
Et les disciples réunis pour intercéder face au danger qui menaçait l’apôtre Pierre emprisonné : Lorsque délivré par un ange il vint frapper à leur porte, une servante nommée Rhodes reconnut sa voix. « Dans sa joie, au lieu d’ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était devant la porte. Ils lui dirent : Tu es folle… Ils ouvrirent et furent étonnés de le voir » (Act. 12/1-16).
Dans nos débuts de vie avec Christ, comme eux, nous ne savions pas bien demander ce qui était dans le plan divin. Qu’en est-il aujourd’hui ? Malgré plusieurs années de vie spirituelle et d’expériences tellement bénies, le poids de nos limitations nous pousse toujours à dire comme ce disciple : « Seigneur, enseigne-nous à prier ».
Ne nous arrive-t-il pas de demander la bénédiction comme si notre Dieu n’avait pas la pleine capacité de l’accorder ? Lorsque nous jugeons humainement et médicalement parlant que telle maladie est plus grave que telle autre, ne donnons-nous pas à notre requête une intensité différente ?
Nos prières sont-elles toujours suivies de l’action qui devrait immanquablement accompagner certaines d’entre elles ? Prier pour le salut sans aller témoigner ? Prier pour un malade esseulé sans aller le visiter quand nous en avons la possibilité ? Prier pour les malheureux en entassant nos superflus qui leur seraient si nécessaires… ?
Seigneur, enseigne-nous à prier !
Laurent Van de Putte