La première expérience spirituelle n’entre pas toujours dans le cadre établi des religions. Après avoir entendu une parole de Jean-Baptiste concernant Jésus, André, le frère de Simon, fit une rencontre avec le Seigneur et passa avec lui la fin de l’après-midi. Dès qu’il vit son frère Simon, il le conduisit vers le Christ qui lui donna le nom nouveau de Pierre. Le lendemain, ce sont Philippe et Nathanaël qui devinrent ses disciples. Trois jours passent et c’est une invitation pour les noces de Cana. Ils sont témoins d’une intervention surprenante, de l’eau changée en un vin d’excellente qualité, ce premier des nombreux miracles opérés par Jésus. Après cela, ils partent aussitôt à Capernaüm, petite ville située sur la rive nord du lac de Tibériade. Malgré les puissantes bénédictions accordées, ils entendront plus tard la remarque douloureuse du Seigneur : « Si les miracles qui ont été faits au milieu de toi avaient été faits dans Sodome, elle subsisterait encore aujourd’hui » (Mat. 11/23). Tout cela en quelques jours à peine.
Cette manière inattendue de rencontrer Jésus et cet engagement instantané à devenir son disciple ne font pas partie d’un passé révolu. Combien d’hommes et de femmes connaissent aujourd’hui des expériences similaires. Des alcooliques pour lesquels un ami de travail témoigne dans le vestiaire de l’usine. Beaucoup sont délivrés à la seconde même et ne défaillent jamais jusqu’à la fin de leurs jours. Des drogués interpellés dans la rue par quelques chrétiens. Plus besoin d’un substitut pour que leur organisme ne souffre pas du manque ; Dieu leur accorde un sevrage immédiat. Des personnes pécheresses en bien des domaines qui changent entièrement de pensée et de comportement. Un cri de prière a suffi pour réclamer la délivrance et une parole de Jésus saisie par la foi permet au Seigneur de leur donner une nature nouvelle, un esprit nouveau, un cœur nouveau.
Comme pour les premiers disciples, ces transformations se manifestèrent dans le va-et-vient de la vie courante et rarement dans l’atmosphère feutrée d’un lieu de culte devenu pour certaines personnes, le lieu préliminaire obligatoire pour l’accession à la bénédiction. Jean et son frère se trouvaient dans leurs barques en train de réparer leurs filets de pêche (Mat. 4/21). Zachée, le chef des péagers, « courut en avant et monta sur un sycomore pour voir passer Jésus » (Luc 19/1-4). Saül de Tarse fit sa rencontre avec le Maître sur le chemin de Damas (Act. 9/3). L’eunuque éthiopien était assis dans son char quand Philippe le rencontra et lui expliqua un passage crucial des Saintes Ecritures (Act. 1/27-32).
Ne sombrons pas dans de multiples règles obligatoires et cessons de vouloir tout contrôler, tout canaliser. Laissons le Seigneur agir par le Saint-Esprit comme Il le souhaite pour chacun.
Laurent Van de Putte