A moins d’être frappé d’amnésie, je ne crois pas que l’on puisse oublier le mal dont nous avons été les victimes ; mais je sais qu’il est en notre pouvoir de ne pas en ‘faire souvenir’.
Que signifie cette expression sinon rendre présent un événement, une action ou un comportement passé.
Jésus sur la croix fut le support de tout ce que le monde a pu connaître de péchés, de crimes et d’horreurs. Là se trouvent exterminées, détruites, entièrement anéanties les misères, les dépravations, les tonnes incalculables de fautes générées par la folie des hommes. Les spectateurs du Calvaire voyaient bien la marque des coups de poing, les affreuses blessures de la flagellation, les crachats sur le corps et le visage du supplicié, mais qui pouvait découvrir cette autre réalité, ce poids des immondices humaines l’entraînant jusqu’à la mort ?
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Une mère ne peut oublier l’assassinat de son enfant.
Certains prisonniers de guerre porteront toujours les cicatrices des tortures infligées.
On ne peut oublier l’affront porté à notre honneur, comme on ne peut oublier les souffrances faites au Seigneur.
Dans l’apocalypse, la première mention concernant Jésus, l’Agneau divin, nous le montre comme immolé, tué, égorgé. « Un agneau qui était là comme immolé » (Apo. 5/6).
Dire ‘je pardonne et j’oublie’ peut procéder d’un bon sentiment, mais irréalisable dans la réalité de la vie.
Nous ne pouvons pas oublier l’offense mais nous devons la laisser dans le cercueil éternel des mauvaises actions qui ont été destinées à la destruction par l’expiation de Jésus sur le bois de la croix.
C’est cela ‘ne pas faire souvenir’.
Jésus-Christ, le pur, le juste, a été fait péché pour nous et pour ceux qui nous offensent.
Voilà l’événement qui doit vivre et revivre constamment dans notre mémoire, en faire souvenir afin de rendre un culte de reconnaissance et de louange à ce merveilleux Sauveur et Seigneur.
Laurent Van de Putte