Pascal COLLET
Nous lisons dans le premier livre de Samuel, au chapitre 20, les versets 41 à 43. Pour comprendre cette scène, il faut se rappeler les chapitres précédents, notamment la victoire de David sur le géant Goliath, et ses conséquences telles qu’elles sont indiquées au chapitre 18 et au verset huit. Cette jalousie va amener Saül à vouloir tuer David à trois reprises, ce qui est relaté au chapitre 19. Dans ce contexte, une amitié surprenante va naître entre David et Jonathan le fils du roi Saül. Cette amitié spirituelle va être scellée par une alliance conclue devant Dieu, avant que les deux hommes ne se séparent, et c’est là que nous rejoignions notre lecture de ce matin qui mentionne les larmes de David.
Voilà un jeune homme pieux qui n’avait rien demandé ! « Je t’ai pris au pâturage derrière les brebis pour que tu sois chef de mon peuple d’Israël. » ( 1 Chro 17/7). Telle fut l’œuvre de Dieu.« Dans la famille d’Isaï, j’ai vu un roi pour moi. » ( 1 Sam 16/1 Darby). Ce jeune berger fut donc connu de Dieu et appelé par Lui. Il était aussi un habile joueur de harpe, et c’est à ce titre qu’il fut appelé à la cour pour soulager Saül dans ces crises. Puis vinrent les événements rappelés succinctement plus haut. Force est donc de constater que David n’avait rien demandé !
À ce moment-là, son existence bascule : il devient un fugitif dans un petit royaume, seul avec ses questions : pourquoi ? Et demain ? Et les miens ? Qui ?
Et puis, les pleurs de David s’expliquent parce qu’il est amené à se séparer de l’homme loyal avec qui il vient de faire alliance : Jonathan. Dans un tel contexte, une loyauté éprouvée n’a pas de prix !
Donc à ce moment-là de l’histoire, ce n’est plus le jeune garçon berger des brebis, ce n’est plus le musicien habile, ce n’est plus le jeune guerrier bravant Goliath : dans ces circonstances où il y avait de l’opposition, les choses étaient cependant plus simples. Cette bascule de son existence donne tout d’abord des scènes d’où transpirent la faiblesse, l’urgence, le manque d’assurance. C’est ainsi qu’au chapitre 21, les neuf premiers versets nous parlent de sa venue à Nob pour y trouver le sacrificateur Achimélec. À cette occasion, il flirte avec le mensonge, nous y reviendrons. Et puis dans la suite du même chapitre, des versets 10 à 15, nous le voyions aller chez les Philistins et, en danger de mort, être amené à simuler la folie. C’est à cette occasion que le Psaume 34 a été écrit. Comme il arrive quelquefois dans les psaumes, les premiers versets expriment le résultat d’une démarche, donc ce qui est venu après coup. Lisons les et arrivons au verset cinq. David, dans ces circonstances, a cherché Dieu. Il a été amené à chercher Dieu. La chose, il faut le dire est d’importance : dans le livre du prophète Amos, Dieu indique que Le chercher c’est vivre (5/4). Ajoutons encore cette lecture du Psaume 14 en son verset 2. Tous les disciples de Jésus savent que Dieu regarde les êtres humains ; mais ici, le regard est différent : Dieu scrute car Il cherche quelqu’un, et ce quelqu’un qu’Il voudrait voir, c’est un homme ou une femme qui Le cherche. Et il faut ajouter ce texte de l’épître aux Romains, au chapitre trois, le verset 11. Après un temps de flottement, David a donc cherché Dieu. On peut dire que c’est à cela que Dieu a voulus l’amener au travers de tous les événements négatifs qu’il a vécus.
Et comme personne ne peut chercher Dieu vainement, David ajoute que Dieu lui a répondu. Nous avons là le fruit, la manifestation de Dieu, l’entrée dans l’existence humaine de la sagesse, de la puissance et de la grâce de Dieu. Pour nous aujourd’hui, cette réponse de Dieu concernera aussi l’expérience de la révélation de Jésus-Christ, dont nous apprendrons qu’elle est suffisante en tout.
Pour David, qu’elle fut cette réponse divine ? Elle a été celle indiquée dans plusieurs versets du début du Psaume 34 : il a été délivré de ses frayeurs, il a été sauvé de toutes ses détresses, il a été arraché au danger. Mais pas seulement ! Les versets 12 à 15 font aussi parti de la réponse de Dieu quand David l’a cherché. Comme mentionné plus haut, à Nob David a flirté avec le mensonge comme on le fait quand on ne sait pas, quand on a peur, quand on est faible. Ceci n’excuse pas bien sur le mensonge car son père spirituel en demeure toujours le diable. Or, dans la réponse divine, David a appris qu’il fallait toujours craindre ce Dieu si grand, et il a appris qu’il fallait préserver sa langue des paroles trompeuses. Ceci était aussi la réponse de Dieu à la recherche de David.
Ainsi donc, au-delà de la haine d’un roi et de la tourmente qu’elle a engendrée, le point crucial pour David fut bien : j’ai cherché l’Éternel. Cette recherche doit être notre lot. Il nous faut trouver l’aide et l’appui de Dieu ; il nous faut trouver sa volonté : « dans telle situation, que veux tu que je fasse ? » ; Il nous faut trouver son école, sa manière de voir et de faire.
Aux larmes de David exprimant un profond désarroi, a succédé après toutefois un temps d’approximation spirituelle une recherche de Dieu qui a eu sa récompense. Cherchons Le, Il nous répondra.