Juger et condamner n’entrent actuellement pas dans les attributions actuelles chrétiennes. Analyser les circonstances afin d’en tirer des leçons positives, oui.
Se trouvant dans la maison du centenier Corneille, l’apôtre Pierre disait : « Et Jésus nous a ordonné de prêcher au peuple et d’attester que c’est lui qui a été établi par Dieu juge des vivants et des morts. Tous les prophètes rendent de lui le témoignage que quiconque croit en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. » (Act. 10/42-43).
Dans l’attente du jugement final et de ses applications, Dieu a pu diriger des hommes et des nations comme exécutants d’une de ses sentences. Toute l’Histoire le confirme : Moïse devant Pharaon (Ex. 7 à 14) ; Elie contre les quatre cent cinquante prophètes de Baal et les quatre cents prophètes d’Astarté (I Rois 18/19-40) ; les Chaldéens, peuple furibond et impétueux (Hab. 1/6-11) ; et plus près de nous Pierre vis-à-vis d’Ananias et de Saphira (Act. 5/1-11) et Paul par rapport au magicien Elymas (Act. 13/6-11).
Répétons-le, ces actions souvent difficiles et douloureuses ne nous accordent pas le droit de juger et de condamner. Pensez-vous que le prophète Elie était joyeux lorsqu’il priait avec instance « pour qu’il ne plût point » sur le pays ? (Jac. 5/17)
Soyons animés par l’esprit de Jésus prophétisé dans le livre d’Esaïe : « Car l’Eternel m’a oint pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour proclamer aux captifs la liberté… pour publier une année de grâce de l’Eternel, et un jour de vengeance de notre Dieu » (Es. 61/1-3). Une année de grâce mais un seul jour de vengeance. Grande est la différence !
Soyons comme Abraham qui demandait la grâce en faveur de Sodome jusqu’à l’intercession extrême (Gen. 18/23-32). Il est vrai que Dieu est, et sera glorifié en toutes choses, même dans l’application de sa justice, mais je préfère voir sa gloire dans la manifestation de son salut pour les hommes qui l’acceptent, dans ses multiples et merveilleuses délivrances, entendre l’aveugle crier : ‘Je vois’, vibrer de bonheur quand le boiteux entre dans le temple en marchant, sautant et louant Dieu (Act. 3/8).
Aux pleurs et aux grincements de dents, je préfère le chant des cantiques et les ‘alléluia’ des élus dans le ciel.
Est-ce une folie de désirer le bonheur de celui qui nous blesse ? Non ! C’est du pardon.
Lors de nos oppositions, où souhaitons-nous que demeure notre antagoniste ? Au ciel ou dans les affres éternelles de l’enfer ?
Le désir de sauver est le propre des véritables vainqueurs.
Laurent Van de Putte