Lorsqu’il s’agit de pardonner, ne confondons jamais le péché et le pécheur, car derrière le péché qu’il abhorre et condamne, Dieu voit le pécheur et lui conserve son amour.
Observer le monde et sa folie, ses crimes, ses génocides, ses vices, sa décadence, ses tromperies, ses guerres, et savoir que malgré tout, un Dieu trois fois saint l’aime devient un sujet de profonde réflexion. Ceci devrait nous suffire à comprendre son amour incommensurable, incomparable avec les sentiments humains les plus élevés.
Peu de temps avant sa crucifixion, il est dit : « Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout » (Jean 13/1). Selon diverses traductions, nous pouvons lire : jusqu’à la fin, jusqu’à l’extrême, il mit le comble à son amour. De même, au moment de son arrestation, il aima ses bourreaux. N’a-t-il pas guéri l’oreille de Malchus, le serviteur du souverain sacrificateur, venu l’arrêter dans le jardin de Gethsémané ? (Luc 22/50-51.
Comment interprétez-vous cette prière sublime en faveur de ceux qui lui clouaient les mains et les pieds ? : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23/34).
On ne peut minimiser le péché quel qu’il soit. Le nommer faute, chute, offense, tâche, souillure, peccadille, erreur, manquement, écart, mauvaise action, n’enlève rien à sa gravité. Le péché n’est jamais véniel puisqu’il a conduit Jésus à la mort ignominieuse de la croix.
Lui trouver des circonstances atténuantes à l’égard de ceux que nous aimons est une attitude néfaste trop souvent rencontrée.
Ginette C. acceptait et cachait toutes les erreurs de son fils sans réaliser qu’un tel comportement l’encourageait à se plonger davantage dans ses vices. Au nom d’un amour maternel frisant l’idolâtrie, elle devint l’artisane d’une pénible déchéance. Aujourd’hui, le fils emprisonné ne pourra jamais réparer son crime. Même un profond regret ne rendra pas la vie à sa victime.
Les fautes des autres seraient-elles toujours plus graves que celles de nos proches parents ou de nos amis ?
On ne peut appeler gris ce qui est noir.
Le péché est toujours une cause de mort.
Néanmoins, le pardon est un fruit de l’amour et de la grâce.
Parce que Dieu a tant aimé le monde, il a fallu que le Fils de l’Homme, Jésus, « soit élevé afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3/15-16).
Ne confondons jamais le péché et le pécheur, quelque soit notre attachement.
Laurent Van de Putte