Pascal COLLET
Lisons tout d’abord au Psaume 57, le verset huit. Il est réconfortant de constater qu’après la mention que l’âme du psalmiste se courbait dans l’épreuve, il puisse mentionner que son cœur a été affermi dans la même épreuve. Ajoutons un autre texte qui se trouve dans le nouveau testament, dans la première épître aux Thessaloniciens, au chapitre trois, les versets sept et huit.
Dimanche dernier nous nous sommes arrêtés sur la nécessité d’être affermi dans et pour la volonté de Dieu. Ce matin, arrêtons-nous sur la nécessité d’être affermi dans l’enseignement de Dieu, et pour cela, rajoutons une lecture qui se trouve dans l’épître aux Galates, au chapitre cinq et au verset premier. Le contexte dans lequel cette épître a été écrite est un contexte dans lequel l’Évangile était altéré, ou menacé de l’être par l’ajout au Christ de pratiques appartenant au judaïsme. Or, Paul ne prêche pas l’acceptation mutuelle, ni l’amour qui transcende les divergences doctrinales, mais il invite les chrétiens à demeurer fermes dans ce qu’ils ont appris . Paul lui-même était affermi et c’est la raison pour laquelle il écrit précédemment qu’il n’a rien cédé aux faux frères qui s’étaient introduits dans le milieu chrétien, et qu’il a résisté à leurs exigences afin que la vérité de l’Évangile soit maintenue parmi eux ( Gal 2/5). Aujourd’hui, on le qualifierait d’homme obtus, orgueilleux, entêté, mais en réalité, il avait reçu des convictions de Dieu et ne parlait pas de son propre chef. Il ne transigeait donc pas avec la vérité de l’Évangile. Ce n’est pas le seul apôtre à avoir souhaité que les disciples de Jésus soient affermis dans l’enseignement divin : lisons quelques textes dont le premier se trouve dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 13 , le verset neuf ; dans la deuxième épître de Pierre, au chapitre premier, le verset 12 ; et au chapitre trois, le verset 17. Et puisque nous sommes dans cette épître, ajoutons deux lectures fort intéressantes : au chapitre deux, le verset 14 ; et au chapitre trois, le verset 16. Ce sont des personnes mal affermies qui sont appâtées par des faux docteurs ; ce sont elles aussi qui ne saisissent pas le sens des écritures et en tordent la signification, nous y reviendrons plus loin.
Savoir justement pour vivre : voilà ce qui rend plus ferme, plus solide, plus fort. On peut ne pas savoir, avoir mal appris, savoir incomplètement. Notre connaissance peut être faussée par notre éducation, notre milieu, nos préjugés. L’important est de le reconnaître afin de permettre à Dieu de rétablir ce qui doit l’être. Posons par exemple la question suivante : qu’est-ce qui fait de quelqu’un un chrétien ? La doctrine catholique répond : le baptême, suivi quelques années plus tard de la communion. Cette réponse pose déjà un problème : le baptême biblique n’a jamais été une aspersion, et encore moins l’aspersion d’un nouveau-né. La communion ajoutée plus tard ne peut pas rendre valide ce qui est invalide bibliquement. À la question posée, la Bible quant à elle répond qu’on devient chrétien par la repentance, et par la foi en Jésus, cette foi étant pleine d’obéissance à la Parole de Dieu. Arrivé là, la personne en question aspire à être baptisée, encore faut-il ajouter: pour les bonnes raisons. Pas pour être guéri ou parce qu’on l’a été, pas parce que quelqu’un de proche va aussi être baptisé, pas pour trouver du travail, pas parce que la musique est bonne…
Posons une autre question : comment être protégé, y compris quand on est chrétien ? À la base de cette question et des réponses diverses qui sont apportées, il y a la crainte dans le cœur humain. La foi en la Parole de Dieu a des réponses claires ; mais la foi peut-être confondue avec la superstition. Or celle-ci reprend quelquefois des « éléments bibliques » mais d’une manière non biblique : le sens des écritures est tordu par des personnes mal affermies. Par exemple, le sel est dans la Bible, mais c’est tordre le sens des écritures que d’en faire un objet visant à la protection d’une maison. L’huile est dans la Bible, mais pas pour protéger la maison du chrétien. On peut dire que en règle générale, tout ce qui fait office de porte-bonheur ou de talisman n’appartient pas à l’enseignement de la foi. Que dire encore de la guérison ou de la prière liée à l’argent ? Des techniques de louange ? De certaines formules d’exorcisme ? Des climats créés et propices à l’hystérie ? Une sœur gitane avait demandé à s’entretenir avec un pasteur, et lorsque cet entretien a eu lieu, elle lui a d’abord demandé ce qu’il pensait d’elle. Devant l’étonnement du pasteur, elle lui a relaté ce qu’elle avait vécu auparavant : assistant à une rencontre chrétienne environ un an avant, elle avait remarqué un certain nombre de choses étonnantes. Aussi, à la fin de la réunion était-elle allée vers le pasteur pour lui demander ce qu’il fallait en penser. Ce pasteur s’était mis en colère et lui avait dit que c’était chez elle que cela n’allait pas, et il avait ajouté que le Seigneur lui montrait qu’il y avait en elle un esprit de spiritisme. Cette parole a complètement déstabilisé la brave sœur gitane qui n’avait jamais rien eu à voir de près ou de loin avec le spiritisme ou l’occultisme. Mais un pasteur lui avait dit que le Seigneur lui avait montré… Aussi a-t-elle demandé le soir même à plusieurs pasteurs de prier pour elle en vue de sa délivrance. Ils l’ont fait en liant l’esprit mauvais, cela a duré longtemps mais il ne s’est rien passé et elle est repartie chez elle malheureuse. Une année a passé avec ce fardeau l’empêchant de prier, d’exercer les dons spirituels comme elle le faisait auparavant, et l’amenant même à penser que peut-être elle avait été rejetée de Dieu. C’est dans ses pensées qu’elle avait demandé à ce pasteur un entretien, comptant y recevoir une parole de la part du Seigneur. Le pasteur lui a posé quelques questions touchant à sa repentance passée, à la mise en règle de sa vie avec le Seigneur, à sa marche avec Lui, au fait qu’elle ait été baptisée du Saint Esprit pour finalement lui dire très bibliquement que sa soi-disant possession était un mensonge. Voyons dans quels abîmes peuvent être entraînées des âmes mal affermies…
Aux Galates, Paul rappelle que c’est pour la liberté que Christ les a affranchis. Lisons encore le texte qui se trouve dans l’Évangile selon Jean, au chapitre huit, les versets 31 et 32. De quoi la vérité de l’Évangile nous affranchit -elle ? De tous les pouvoirs mauvais qui autrefois régnaient sur nous, mais aussi de l’erreur, des préjugés, des conceptions personnelles fausses, de la superstition, de la crainte.
À quelles conditions allons-nous être affermi dans l’enseignement divin ? Si nous désirons apprendre de Dieu, nous serons affermis dans la Parole de Dieu. Si nous avons un contact sérieux, régulier avec la Bible pour la méditer, y chercher la pensée de Dieu et les principes spirituels, et ce, avec la grâce de l’enseignant divin qu’est le Saint Esprit, nous serons affermis. J’ajouterai qu’il vaut la peine de rejoindre des gens sérieux, fondée sur les écritures, ce qui est plus que de citer quelques versets ici ou là…
Permettez-moi d’ajouter mon souhait très vif que nous soyons affermis dans la place de la croix du Christ dans nos vies. C’est un handicap pour mener la vie chrétienne que de ne pas être enseigné sur les gloires de la croix. Mais aujourd’hui, il y a pire que ce défaut, car nous discernons que l’idée même du sacrifice expiatoire du sang versé par Jésus, avec ce que cela implique quant à la justice de Dieu, quant aux notions du péché et de la culpabilité, ces choses donc deviennent inacceptables, gênantes ou irrecevables dans un certain nombre d’églises qui se réclament pourtant de l’Évangile. Pensant qu’il faut maintenant adapter la Bible à l’évolution de la pensée moderne, elles éliminent ce qui est gênant pour l’auditeur moyen… et connaissent quelquefois à cause de cela même une croissance numérique phénoménale !
Demeurons fermes dans la vérité de l’Évangile !