Jésus, le Christ ressuscité mais pas encore reconnu, sait donc bien à qui il s’adresse (Jean 20/16), sans erreur possible.
Outre qu’aucun moment dans toute l’histoire de l’humanité n’a jamais été moins approprié pour des pleurs (Jésus est ressuscité !), le prononcé de son nom fut pour cette femme affligée un baume réel et une réorientation totale de sa vie.
Une rescapée des camps de la mort durant la seconde guerre mondiale évoque dans son livre ce qu’elle appelle ses « cinq lumières » dans ce temps de l’horreur.
L’une d’entre elles est la suivante : un cuisinier de Dachau lui a demandé : « Wie heisst du ? », c’est-à-dire : comment t’appelles-tu ?
Elle poursuit en écrivant qu’elle n’était que le matricule 11152, chauve, pieds nus, en guenilles, sans apparence humaine et voilà que quelqu’un lui demande son nom !
Dans ces conditions-là, rien de banal dans cette question, n’est-ce pas ?
C’était une manière de dire : Tu es quelqu’un.
C’est à son peuple rudement châtié que Dieu dit : « …je t’appelle par ton nom… » Esaïe 43/1.
Dans ce contexte d’humiliation, ce prononcé est plein d’espoir…
Et que dire de l’ineffable prononcé du nom datant du passage d’une existence terrestre à la vie glorieuse : « Celui qui vaincra… je confesserai son nom devant mon père et devant les anges. » (Ap 3/5).
Quelle distinction personnelle,
Quel auditoire,
Quelle compagnie,
Quel privilège !
Pascal Collet