Pascal COLLET
Nous lisons dans le livre de l’Apocalypse, au chapitre 12, les versets 10 à 12.
Sans entrer dans les explications, nous avons ici, dans ce chapitre 12,, la poursuite et l’intensification de la lutte séculaire menée par l’adversaire ( v9) contre Jésus-Christ et les siens (les croyants de la tribulation).
La déclaration du début du verset 11 sonne donc comme un coup de tonnerre : « ils l’ont vaincu… », d’autant plus que le diable n’est pas un adversaire affaibli ou démobilisé, puisqu’il est animé d’une grande colère.
Les armes de la victoire des croyants sont étonnantes. La première, c’est le sang de l’Agneau, déjà mentionné au chapitre cinq et au verset six, et au chapitre premier, le verset cinq. Nous avons donc ici la mention de la croix, en tant que fait historique, et en tant que fait approprié par des êtres humains dans la repentance et la foi.
La croix ! Les ténèbres physiques régnant de façon mystérieuse de 12:00 à 15:00 n’annonçaient-ils pas le triomphe des ténèbres spirituelles ? Ce crucifié du milieu, crucifié à cause de sa faiblesse, couvert de crachats, moqué, cherchant sa respiration n’est-il pas l’emblème même d’une défaite à ce moment là ? Or, c’est le contraire qui est vrai à la croix. Certes, il faut vraiment la conviction du Saint Esprit annoncé par Jésus ( Jean 16/8-11) pour croire que c’est le prince de ce monde, l’adversaire qui est jugé. La victoire mentionnée dans notre texte d’introduction est plus particulièrement en rapport avec « l’accusateur ». Outre qu’il est capable de calomnier et que la calomnie est une accusation mensongère, nous devons dire qu’il arrive qu’il accuse à juste titre : certaines de ses accusations sont effectivement fondées sur nos fautes, nos torts, nos péchés. Comment donc le vaincre ? Lisons maintenant dans l’épître aux Colossiens, au chapitre deux, le verset 14. Inspiré par le Saint Esprit, l’apôtre Paul fait sans doute référence à une coutume de son temps, bien connue de ceux auxquels il s’adresse. Lorsque quelqu’un était en faillite, un acte était rédigé contre lui et affiché aux portes de la ville. L’accusation était justifiée. Mais si quelqu’un venait pour racheter la faillite (cette personnes étant appelé un rédempteur), l’acte était alors plié en deux et cloué sur place. C’est Jésus-Christ notre rédempteur qui a éteint l’acte accusateur, et c’est son oeuvre qui triomphe de l’accusateur. On ne revient pas sur des dettes payées, or Jésus l’a fait à la croix. Qui plus est, le coupable en faillite est mort et enseveli avec Jésus, ceci étant entre autres manifesté par la forme du baptême biblique ; or, pas un tribunal au monde ne fait comparaître les morts. Ainsi donc, la croix est l’indispensable arme étonnante pour vaincre l’adversaire.
La deuxième arme étonnante mentionnée dans le texte, c’est la parole du témoignage.
Les derniers dimanches, nous avons souligné que Jésus faisait parler les muets ; nous avons reconnu qu’il fallait aussi que de lui vienne l’assèchement de toute mauvaise parole, comme l’éducation à donner des paroles à propos. Nous sommes encouragés à faire vivre notre relation avec Dieu qui doit être un vrai dialogue. Ici, il est fait mention que des paroles prononcées par ces croyants ont participé à leur victoire sur le diable, et ont été une arme victorieuse contre lui. Il n’est bien sûr pas question ici de formules toutes faites qu’il suffirait de répéter mécaniquement en espérant qu’elles agiraient. La foi n’est pas la superstition. Mais, sous le contrôle, ou dans l’impulsion du Saint Esprit qui nous donne exprimer en paroles ce qui est en accord avec Dieu, nous parlons. Nous parlons par le Saint Esprit comme cela est mentionné dans 1 Corinthiens 12/3. Cette confession (Jésus est le Seigneur) peut paraître bien banale aujourd’hui ; replaçons-nous dans le contexte de l’église primitive : des disciples de Jésus ont été arrêtés : on leur propose la vie sauve si seulement ils confessent que c’est César qui est seigneur. Les paroles que vont dire ces disciples sont vraiment les paroles du Saint Esprit dans leur coeur et dans leur bouche : Jésus est le Seigneur ! Notre contexte n’est pas identique au leur, mais n’avons-nous pas besoin de telles confessions devant le monde et ses idoles prenantes (argent, sexe, pouvoir, tout ce qui est d’ici-bas), devant la tromperie du monde pour la démasquer, devant le diable et ses anges, devant l’avenir et l’inconnu, et aussi devant nous-mêmes, pour rejoindre Jésus à Gethsémané dans le désir suprême que ce ne soit pas notre volonté qui soit accomplie, mais celle de Dieu ? Quelle parole de témoignage !
Lisons encore le texte qui se trouve dans l’épître aux Romains, au chapitre 10, les versets huit et neuf. Croire du coeur et confesser de la bouche. Ajoutons ce texte de la première épître à Timothée, au chapitre six et au verset 12. La confession de Timothée semblait être pour Paul comme un écho de celle de Jésus devant Pilate (v 13). Cette belle confession faite en présence d’un grand nombre de témoins nous fait penser au baptême, qui est effectivement une occasion pour une belle confession élevant et sanctifiant la personne de Jésus. Tout être humain étant passé par la repentance et la foi et ayant donc reçu la naissance d’en haut, a quelque chose de beau à confesser. Ceux qui veulent être baptisés incognito priveraient donc des auditeurs d’une belle confession !
La parole du témoignage ! L’apôtre Jean dans sa première épître emploie à plusieurs reprises l’expression « déclarer publiquement » (2/23; 4/2-3; 4/15).
Et puis, la louange, loin d’être un « truc » plaisant aux chrétiens est d’abord une parole de témoignage. À de nombreuses reprises, le psalmiste écrit : je dirai ; j’annoncerai ; je publierai ; je proclamerai etc.
Ils l’ont vaincu ! Par l’oeuvre de la croix, et par la parole de leur témoignage.