Pascal COLLET
Nous lisons dans l’épître aux Hébreux, au chapitre 12, le verset 11.
L’éducation est donc contrariante mais fructueuse ! Contrariante parce qu’elle produit d’abord une forme de tristesse, mais fructueuse par ce qu’elle produit plus tard. Certes, certaines oeuvres divines sont faites « à l’instant », c’est-à-dire à l’instant de la foi, de l’obéissance à une parole de Dieu. Lisons par exemple Marc 1/31; 2/12.
L’oeuvre rapide de Dieu ne nous pose pas de problème en général, mais qu’en est-il de son oeuvre dans le temps ? Dans le texte lu en introduction, ce qui a été produit à l’instant, c’est la tristesse ! Mais plus tard (ce n’est que plus tard !)), c’est une vie conforme à la volonté de Dieu, dans la paix. Ça valait donc la peine ! Si l’éducateur s’arrêtait à la pensée de peiner celui qu’il éduque, il ne produirait certes pas de tristesse, mais rien de bon non plus pour plus tard !
«… produit plus tard… ». Dieu voit loin plus loin que nous, qui sommes souvent fixés sur le moment présent, ceci engendrant quelquefois de l’irritation quand les choses ne vont pas comme nous le souhaitons, ou que nous pensons que Dieu ne fait pas comme nous voudrions qu’Il fasse. Dieu disait à Jérémie son prophète : « vous le comprendrez dans la suite des temps ». Dieu agit aussi ainsi. À la croix, quel humain aurait imaginé la suite telle qu’elle est relatée dans le livre des Actes ? Et pourtant, nous savons que là aussi Dieu a « produit plus tard » un grand salut, annoncé déjà par le prophète Esaie, au chapitre 53, les versets 10 et 11.
Ce serait rabaisser Dieu que d’en faire un joueur d’échecs, mais Il prévoit Lui aussi, Il a une stratégie, Il agit maintenant en fonction d’un résultat espéré plus tard. Avons-nous là quelque chose d’automatique ? Absolument pas ! La part humaine est définie dans les écritures : confiance en Dieu même quand on ne comprend pas ; amour pour Lui, même au moment de la tristesse mentionnée dans le texte d’introduction ; docilité.
C’est d’autant moins automatique, que même des bénédictions de Dieu ont quelquefois été l’occasion de conséquences mauvaises. Pensons par exemple au roi Ozias, et lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 26, tout d’abord la fin du verset cinq, puis la fin du verset 15. Lisons maintenant le début du verset 16. La bénédiction de Dieu fut réelle dans sa vie, mais hélas, elle a produit plus tard une élévation de coeur fatale. Non que la bénédiction de Dieu soit mauvaise, mais le coeur humain est ainsi fait qu’il peut en tirer quelque chose de mauvais.
Voulons-nous maintenant regarder notre présent et donc notre avenir de cette manière : qu’est-ce qui va être produit plus tard ? Et ajoutons, pour qu’il n’y aucune confusion : de bon !
Alors, cette difficulté que vous rencontrez, qui peut vous abattre ou vous stimuler, ne voulez-vous pas la remettre avec votre coeur entre les mains de Dieu pour qu’elle produise plus tard quelque chose de bon ?
Cette situation ingérable que vous ne savez par quel bout prendre, remettez la avec votre coeur pour qu’elle produise quelque chose de bon plus tard.
Même ce jugement divin peut produire quelque chose de bon plus tard ! Lisons dans le deuxième livre des Chroniques, au chapitre 33, les versets 10 à 12.Manassé est davantage redevable aux chaînes d’airain et à l’exil qui étaient des jugements de Dieu, qu’à la couronne d’or qu’il avait porté. Cette dernière l’a rendu orgueilleux, ses chaînes l’ont amené à s’humilier devant Dieu, et alors, quel étonnement devant ce qui a été produit plus tard !
Cette éducation divine ou humaine, il faut qu’elle produise quelque chose de bon plus tard.
Cette tension, cette dissension,, ce désaccord doit produire quelque chose de bon plus tard ! C’est toujours avec intérêt que nous voyons au moment de ces choses lorsqu’elles arrivent,, une humilité, un support, un effort pour conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix.
Cette épreuve peut produire quelque chose de bon plus tard. Souvenez-vous de ce que l’épreuve de Job a révélé et produit : une mentalité d’adorateur vrai ((1/21) ; une fermeté dans les voies de Dieu (2/3) ; et, quand nous arrivons à la fin du livre, en passant sur les bénédictions matérielles et familiales accordées de nouveau à Job, nous constatons que son épreuve a produit une meilleure connaissance de Dieu (42/5), et que cela l’a aussi amené à prier pour ses amis qui l’avaient pourtant tant irrité auparavant.
Produit plus tard ! Cela aboutira à un constat magnifique, exprimé par Pierre dans sa première épître, au chapitre premier, et au verset sept. Le résultat ! Et quel résultat : la louange, la gloire et l’honneur lorsque Jésus-Christ apparaîtra.
Je veut faire parti de ce résultat ! Je désire qu’il concerne ma vie !