Pascal COLLET
Nous lisons tout d’abord dans l’épître de Jude, au verset trois. Par « la foi transmise aux saints une fois pour toutes », nous entendons l’enseignement divin tel qu’il ait été transmis par les apôtres, c’est-à-dire la doctrine biblique. Lisons un autre texte dans l’épître à Tite, au chapitre premier, le verset neuf. Les apôtres étaient attachés à la vraie parole, telle qu’elle avait été enseignée, c’est-à-dire : à la source.
On a demandé à un critique gastronomique connu de goûter à l’aveugle un boeuf bourguignon issu de la cuisine industrielle, et un autre fait maison. Ce critique ne s’y est pas trompé : s’il a reconnu quelques qualités à la cuisine industrielle, il a apprécié sans hésitation le boeuf bourguignon fait maison comme étant de qualité supérieure. Mais ce qui m’a intéressé et ce qui a suivi : il a ajouté que les jeunes générations, nourries à la cuisine industrielle, ont le goût faussé. Le faux forme le goût : exhausteurs de goût, arômes artificiels, acidifiants, excès de sel et de sucre etc… Les jeunes dont le goût est rééduqué ne savent donc plus reconnaître le bon (au goût et pour la santé), qui en l’occurence est le vrai, et ne sachant plus le reconnaître, il n’a donc plus pour eux de valeur.
N’oublions pas que le début de tout ce processus a été le manque de temps des parents pour faire la cuisine, d’où le recours aux plats préparés et donc à la cuisine industrielle. Et des années plus tard, on en est arrivé là, ce qui représente un coup de maître pour l’industrie de la cuisine industrielle. Être parvenu à rééduquer le goût, sans jamais le revendiquer, voilà qui assure une clientèle captive !
Mais nous ne sommes pas là ce matin pour nous entretenir de la gastronomie ! La rééducation du goût chez les jeunes générations m’a interpellé sur la rééducation des consciences : nous ne saurions plus reconnaître le bon, c’est-à-dire le vrai.
On peut affirmer d’après la Bible, que l’être humain a été créé pour Dieu. Dieu n’a-t-il pas formulé le projet de faire l’être humain à son image ? Or, l’image n’est rien sans l’original : Dieu est donc la raison d’être de l’être humain, et celui-ci n’existe que par rapport à Dieu. Or, considérez avec moi la rééducation des consciences, puisque Dieu est devenu une option, une roue de secours pour les jours mauvais, rien, ou pas grand-chose ! Il a bien fallu que notre conscience soit alimentée par des arômes artificiels pour nous détourner d’une notion aussi fondamentale !
Jésus paraît : tout ce qui peut être manifesté du Dieu invisible l’est en sa personne ; en Lui, la gloire de Dieu devient visible sur la terre. Il vient plein de grâce et de vérité ; Il mène une vie sainte, belle ; Il meurt sur la croix pour nos péchés ; Dieu le ressuscite et l’élève souverainement. L’intention de Dieu au travers de la personne de son fils bien-aimé nous est rappelée par Paul écrivant aux Colossiens: Christ doit être en nous le premier (1/18). De notre part, c’est la repentance, la foi, l’obéissance qui rendent Jésus premier dans nos vies. Au regard de Sa personne et de Son oeuvre, voilà encore une chose évidente. Pourtant, nos consciences ont aussi été rééduquées afin que cette chose évidente ne se produise pas.
Lisons un autre texte, dans l’épître de Paul aux Romains, au chapitre premier, les versets 21 et 22, puis le verset 25. Oui, il y a une espèce de folie du coeur humain à privilégier la créature sur le créateur ! Le goût des jeunes générations a été rééduqué par le faux ; la conscience des humains également.
Venons-en maintenant plus précisément à la vie chrétienne, et lisons dans la première épître aux Corinthiens, au chapitre 15, les versets un et deux. Les apôtres insistaient donc, dans des termes différents, sur la nécessité d’en rester à la source en ce qui concerne la foi chrétienne. Retenir l’Évangile dans les termes où il avait été annoncé. Bien des distorsions, des inventions, des ajouts et des retraits ont pourtant été opérés. Certains mots de la Bible sont en train de devenir des mots inconnus même dans les églises ; d’autre sont connus mais pas dans leur réalité. C’est ainsi que l’on peut expliquer ce qu’est la sainteté biblique, ou la consécration à la suite de Jésus, et réaliser que ce langage est inconnu aux auditeurs. Ils se sont nourris de prédications psychologiques, de l’estime de soi, de la science du marketing, de sucreries diverses, mais ils ont perdu le goût du bon c’est-à-dire du vrai. C’est ainsi que le christianisme est quelquefois défiguré au point de ne plus ressembler à l’original, celui-ci pouvant être défini comme « le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ étant la pierre angulaire ».
« Et alors ? Est-ce grave ? Est-ce si grave que ça ? Ne sommes-nous pas appelés nous aussi, à être créatifs, inventif pour Dieu » ? Le Nouveau Testament parle du jour de Christ , pour désigner le moment de Son retour. Il viendra en ce jour là… ( 2 Thes 1/10). Lisons aussi dans la deuxième épître à Timothée, au chapitre premier, le verset 12, et au chapitre quatre, le verset huit. « Ce jour là… » C’est notre rendez-vous à tous. Celui qui batît Son église car Il en est l’architecte et le constructeur, celui de qui procède toute vie spirituelle authentique, c’est-à-dire dans la vérité de la Parole de Dieu, appliquera ses critères en ce jour là. Son fondement demeure, inchangé. Nous comprenons le souci et la foi de Paul pour « ce jour là ». Et nous pourrions ajouter, appliquant à l’église ce qui fut dit pour le tabernacle, mais sans tordre le sens général des écritures et notamment du nouveau testament : » Aie soin de tout faire d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne ». (Héb 8/5). Ce modèle est mis à mal : les jeunes générations peuvent facilement goûter aux arômes artificiels, exhausteurs de goût spirituel, sucreries variées… rééduquant leur conscience et les amenant à vivre autre chose que le modèle biblique.
Il est encore possible de goûter et de savourer la saveur de la vraie communion avec Dieu, la force de la piété. Laissons de côté les arômes artificiels, le faux. Savez-vous qu’au travers eux, nous ingurgitons des extraits d’essence de térébenthine, d’eau ammoniacale, de résidus pétroliers, de déchets industriels ? Ces choses n’ont rien à faire dans nos assiettes ni dans nos palais ! Idem pour la vie spirituelle !
Attachons-nous à la vraie parole pour la vivre ! Cet attachement viscéral lui permettra de manifester et de développer en nous cette vie de qualité supérieure, inimitable et finalement, tellement bonne !