Que de déceptions chez les partisans inconditionnels du progrès ! Partisans, certainement ; n’est-il pas normal que nous le soyons ? Admirateurs, surement pas.
Dans les années 300 avant Jésus-Christ, Aristote clamait : ‘Si les navettes tissaient toutes seules, il n’y aurait plus d’esclaves.’ Aujourd’hui, l’évolution technique a supprimé les aiguilles à tricoter, les navettes fonctionnent automatiquement, les machines-outils se perfectionnent, les voitures se fabriquent au moyen de robots, et l’esclavage existe toujours.
Les transports rapides permettent d’intervenir promptement là où la nourriture fait défaut ; pourtant, la malnutrition engendre mois après mois son cortège de décès.
L’accroissement des richesses devient un jouet entre les mains de ceux qui les possèdent et qui leur font connaître la spéculation, les constantes fluctuations, sauf un usage partagé afin d’enrayer la pauvreté. Pourtant, le quart-monde existe même au milieu des pays les mieux nantis. Actuellement, l’argent s’appartient à lui-même.
Le froid des saisons absorbe toujours son quota de morts.
Les avancées de la technologie et de la science vont permettre le prolongement de l’existence, mais pour quelle finalité ?
Face à ce tableau sombre, marqué d’un réalisme constaté par chacun, comment croire encore dans les vertus fraternelles de l’homme ? Il demeure ce qu’il a toujours été depuis que le péché est entré dans le monde.
Aucune alternative valable ne se présente à nous si ce n’est celle de réfléchir et de nous tourner vers le plan éternel de Dieu. Appliquons-nous à suivre ses conseils et le réconfort, les encouragements et la paix deviendront notre partage. Il fait toujours ce qu’il dit. C’est prouvé.
Si la destruction est une constance humaine ; la réparation est une faveur divine. Voyez la nature terrestre : la virginité n’existe plus après le passage de l’homme ; la régénération subsiste après celui de Dieu. Cœur nouveau, esprit nouveau, vie nouvelle, espérance indestructible ne sont pas les fruits des technologies les plus avancées, mais les résultats de l’amour de Dieu lorsque nous acceptons qu’il s’arrête dans notre vie.
Nous pouvons nous désaltérer à une autre source que celle des fontaines du monde. Considérons cette expression apparemment paradoxale : Venez, achetez sans argent.
« Vous tous qui avez soif, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent ! Venez, achetez et mangez, venez, achetez sans argent, sans rien payer ».
Es. 55/1
C’est là le système du commerce divin.
Laurent Van de Putte